Gef's Contributions to the Oulipo Mailing List

[0. Classification of the constraints]
[1. Old oulipian page (90s)]
[2. Translation exercises (96-97)]
[3. Miscellaneous constraints (97)]
[4. Oulipian games & poetry (97-98)]
[5. Oulipoetic constraints (98-99)]
[6. Oulipoetry in 1999]
[7. Y2k texts]
[8. Grannets, tanka & Nerval]
[9. Poetry & symmetry (2000-01)]
[10. Sonnets et al. (2001-02)]
[11. Homophonies, anagrams, etc. (2003)]
[12. Combined constraints (2003-04)]
[13. Some original constraints (2004-06)]
[14. New literal constraints & pangrams (2006)]
[15. Holorhymes, pangrams, etc. (2006-08)]

16. Polysemy & Pastior (2008)
[17. Collective poems & vocalic sonnets (2008-09)]
[18. Lists & saturation (June-July 2009)]
[19. Anagram pairs, Loyd & Fournel (2009)]
[20. Rhymes, anagrams et al. (2010-11)]
[21. Cut-up, outlaw, Mathews, etc. (2011-12)]
[22. Complex rhymes, multi-lipograms & self-justification (2013)]
[23. Doublets, arithmonyms, alpharhymes, etc. (2014)]
[24. Homoconsonantisms et al., braids, anagrhymes (2015)]
[25. Anagrams, holorhymes, Morse, etc. (2016)]
[26. Rhythm & pangrams (2016)]
[27. Compositions, holorhymes and new constraints (2016-17)]
[28. Syllabic squares, vocalic sequences, music, etc. (2017)]
[29. Paradoxical constraints (2018)]
[30. Extensions of anancograms & other constraints (2018)]
[31. Express palindromes (2018)]
[32. Digrams, mesonyms et al. (2019)]
[33. Intervals, primes, n-grams & Queneau (2019)]
[34. Statistics and prime ASCII art (2020)]
[35. Extensions of HOGs & palindromes (2020)]
[36. Acrostics, rhythm and many other constraints (2020)]
[37. Block designs, neo-gematria, paronyms & boundaries (2020)]
[38. Metatogs, irrational sonnets, neo-sestinas, etc. (2021)]
[39. Prouhet-Thue-Morse, generalized sonnets and other forms (2021-22)]
[40. Architogs, polysympathy et al. (2022)]
[41. Paronyms, protehogs, dichotomy, etc. (2022)]
[42. Tropes and generalized palindromes (2022)]
[43. Block designs, binary gematria et al. (2023)]
[44. New express palindromes and octina (2023)]
[45. Paronyms, surdefinitions & palindromes (2023)]
[46. Recent stuff (2024)]
[Appendix: Homages to a few oulipian friends]


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22 mars 2008

Microlorime (sonnet mince)

S.M.

La rime
l'amuse.
La Muse
l'arrime.

Le Cygne
le lâche ?
Le lâche
le signe !

Le site
le cite...

Là tombe
la larme :
la tombe
l'alarme.

                                Sept fois allégorisées_
[Les 9e & 10e vers seraient sans doute plus mallarméens sous la forme « Le Livre / le livre », mais j'ai déjà utilisé cette homophonie au moins trois fois.]

Poème à contrainte cachée
[Un premier jeu, plutôt difficile, serait de comprendre la contrainte de ce poème avant d'en lire l'explication finale. Un second jeu, sans doute plus amusant, vous y sera aussi proposé.]

                        Vers balisés

   Je remets au client son volume de prose
Mais après avoir lu l'acte législatif.
Je mentionne aussitôt le lieu d'une autre glose
   Et fabrique un bâton de calcaire expressif.
Je peux tirer le lait de cette ligne blême,
Fréquenter ou poursuivre un acte éducatif :
   J'attache fermement la syllabe douzième
Puis adjoins un combat de jeux verbaux fleuris.
Quelle bonne impression a produit mon poème !

   Si j'installe un silence en tout vers que j'écris,
C'est pour scinder le verre à pied de mon trophée
Car mon inspiratrice est prise de fous ris.
   Je bredouille qu'elle est religieuse et non fée
Puisque j'ai déchiffré l'être choisi des Dieux,
Le noble dont je dis cette histoire étoffée,
   Dont je narre combien le budget fut copieux.
D'un lainage écossais prenons pourtant la cause ;
Peignons de noir les freins d'acier d'un bateau vieux.

   Nettoyons en détail ce deux-mâts dont je cause :
J'en peux cacher le foc ou l'artimon gauchir.
Voici la nappe d'eau qui s'allonge et s'expose,
   Se déployant si bien qu'il me faut la vernir.
Serais-je Mallarmé scellant sa cane blanche
Ou plutôt René Droin fracassant le zéphyr
   Puis embrassant noroît ou mistral en revanche ?
Si je fixe le prix du moindre courant d'air,
C'est que je fus la chaude époque aux cieux pervenche.

   Je relate un rhizome au parfum doux au flair ;
J'offre de l'eau souvent à la rouge églantine
Et j'en fais apparaître au sol un bouton clair.
   Vient sur ma chaise un ver dont le cocon satine
Car j'ai su le toucher puis déplacer, au point
Que mes pleurs sont saisis d'inquiétude enfantine.
   Suis-je en train de tromper ce qui n'est pas au point ?
Mais pour l'épais, j'invente une chorégraphie
Tout en inventoriant un roi du contrepoint.

   J'affranchis le subtil son qui l'identifie,
Tronçonnant la sensible en do majeur, soucieux
D'écrire tout en bas la tierce qu'on solfie.
   Si je brame aux rayons du soleil silencieux,
C'est pour crier aussi la seconde en mon trille
Et pour briser le cercle infini des vicieux.
   Si j'étouffe dans l'eau le fruit sec en coquille,
C'est pour améliorer la graine du noyau
Et perdre à tout jamais la reinette qu'on pille.

   J'aime observer le blé sous forme de tuyau :
L'oeuvre du boulanger, en bleu je la colore
Mais passé-je l'Arabe en un gras matériau ?
   Nenni ! J'attaque l'huile et je la détériore
Puis je réduis en poudre un abat pour le chat
Et pose à table un plat cuisiné qu'il dévore.
   La plante aromatique il fallut qu'on touchât...
Faisant couler un tronc dans mon verre, j'avale
Ce tonneau que j'étais afin qu'il m'éméchât.

   Que de l'arbre au bois dur, j'entrave la cavale !
De l'infusion chinoise on ne parlera point
Ni du tissu douillet de l'oreiller ovale,
   Mais j'attache et déchiffre un matelas d'appoint
En lui donnant naissance : est-ce un lange jetable ?
La location m'ennuie et ma luette point
   Quand je cause du tort au drap imperméable :
Qu'il soit housse ou pochette, on le notera mal !
Abandonnons le prêt-à-monter morcelable...

   J'essaye alors l'abri de camping minimal
Où je pense attirer la bru de mon grand-père,
Ménagère à qui j'offre un contrat de journal.
   Je lèche les souliers du souverain prospère
Mais je bats violemment le pelage orangé,
Coupant langue, malaise, en fourche de vipère.
   Osons sucer le lait de ce crâne effrangé
Dont le support ne tient que grâce à ma glu forte,
Mon aiguille et mon fil qui l'ont bien arrangé.

   L'index, évidemment, il faut que je l'apporte
Car j'aperçus, honteux, un sexe masculin
Puis un derrière mol effondrant sa chair morte.
   Si grave est mon fardeau qu'on sonne son déclin
En liquéfiant du creux l'inférieure surface
Où mijote une fange, un sédiment salin.
   Je parvins au liquide inflammatoire et crasse
Car je sais trouver l'eau dans le sous-sol capté
Et déposer un oeuf enjambant la crevasse.

   De nos chemins de fer j'ai toujours plaisanté,
Prenant rapidement une presse de fonte
Pour imprégner de gouache un métal argenté
   Et le plonger dans l'ombre ou l'abolition prompte.
Se mélangeant au cuivre il en devient doré,
Car cette exploitation, je la soutiens sans honte.
   Le fil d'acier denté je l'avais instauré
Mais l'outil pour creuser je l'invite de même,
Chagrinant la serrure au loquet éploré.

   Branchement de courant mural, combien je t'aime,
Bien que je rate hélas ! ton verre grossissant.
Si j'exhibe au poignet une horloge au dixième
   Ce fut pour m'emparer de son coût indécent
Puis frapper sur la tête un montant similaire,
Couler un capital en magma rougissant.
   Militaire, je brade à présent mon salaire,
Convoquant par écrit une contravention
Pour estimer le poids du pognon populaire.

   Précieuse calcédoine à combler d'attention,
Orbe, calot sphérique, endosse mon costume !
Je veux courber le pneu jusqu'à sa distension,
   Déchirer le champion, la drogue que l'on fume,
Et tendre la courroie au point de l'aplanir.
Si je laisse partir le poltron qui s'assume,
   Je ligote au contraire un travail à finir
De même que j'amarre éphélide ou bavure,
Que je bats le gardien de but à détenir.

   Marquons ici d'un trait cette ancienne voiture
Dont j'étarque et raidis la mouche pour toujours.
D'un gros et bon germon, je rase la fourrure
   Puis j'envoie au gibet le roi des basses-cours.
Je coupe en deux l'enfant du cerf et de la biche
Mais j'ai peur de ta queue, ô cheval de concours.
   Égalant le petit de la vache, godiche,
Je glorifie autant le lycaon cruel
Que j'allèche son bras ou sa jambe j'aguiche.

   J'offre aux griffes d'oiseaux un salut manuel
Mais je berne pourtant ce diurne rapace
Dont je conteste l'aire à l'air trop virtuel.
   Si son bec est pointu, je l'épingle et l'agace
Alors que je retiens la côte du poisson.
Au nez de l'éléphant, mon tour de passe-passe
   De chaque chromosome incommode un tronçon.
Je mets donc du chlorure au sein de l'immondice
Et j'emboîte le pas au noir de la cuisson.

   À mon influenza je m'accroche et me visse
Car un bout d'allumette est simple à tolérer
Quand se perçoit le flux pourpre d'une varice.
   J'avais admis la viande à point n'incinérer,
Et m'avait convaincu le beige d'un fil grège,
Mais Christ ! à ton symbole il me faut adhérer.
   Je fixe d'un boulon le péché sacrilège
Et poursuis mon angoisse à l'instar d'un chasseur
Prenant ta possession en main, où je la piège.

   Ce qui vous appartient, je l'avachis, noceur,
Et je dupe le bien des autres sans mobile,
Liant en un pronom vous & moi, le tresseur.
   Je démentais jadis l'esprit simple ou débile
Mais fabrique aujourd'hui le malade mental,
Soufflant de mon dédain l'interjection habile.
   Le travail minimum, je l'accomplis sans mal,
Mais je prends en pitié la quantité limite,
Et j'exige : exaucez mon désir idéal !

   Si j'extrais de ma poche un grand destin, un mythe,
C'est afin d'étirer la durée ou l'instant ;
Ainsi dans le trépas je plante mes dents vite,
   Je séduis le caveau mais le vaincs nonobstant,
Me saisissant du piège à la porte non close.
Du pain azyme ôtons tout souvenir restant
   Pour acheter enfin le calme qui repose.

[Explication :
Tous les vers de ce poème sont des paraphrases d'homophonies du type « Le *, je le * », où * représente une même syllabe (avec un optionnel e caduc final). L'article et le pronom homophonique peuvent aussi être féminins (« La *, je la * »), pluriels (« Les *, je les * »), ou élidés (« l'** », le nom ou le verbe représenté par ** étant alors dissyllabique, toujours à un optionnel e caduc final près). Par exemple, le premier vers signifie en fait « Le livre, je le livre », le deuxième « L'édit, je l'ai dit », et le dernier « La paix, je la paie ». Le second jeu est donc de reconstituer ces énoncés bégayants à partir des alexandrins du poème. Attention, les mots-rimes sont parfois extérieurs à la « définition ». On remarquera que ce trop long poème est simplement une application plus verbeuse (mais plus ludique) de la contrainte employée dans le précédent microlorime S.M. Les homophonies de ce sonnet mince sont d'ailleurs réutilisées ci-dessus. Notons pour finir que ce type de traduction synonymique est voisin de la « Littérature Sémo-Définitionnelle » de Marcel Bénabou & Georges Perec. L'évocation simultanée de deux homonymes par vers et la structure de rimes m'ont toutefois demandé du travail.
Cryptoludiquement vôtre ;  Sagesses ? ô triple folie !]


17 avril 2008

Mise en pages d'un recueil collectif pour fêter la naissance de Jeanne, fille de Patrice Besnard & Nathalie Poaty.
J'y ai moi-même contribué avec des sélénet holorime, hétéropanphonème, ambigramme et beau présent.
J'ai aussi tenté peu après un pinacogramme de la nouvelle née.


12 – 13 mai 2008

Quelques nouveaux hétéropangrammes, évitant l'abréviation « vs » mais se servant de régionalismes


16 mai 2008

Popel
Annie Hupé a proposé à la liste oulipo une forme de poème, nommée « popel », où les rimes masculines en [*o] sont associées à des rimes féminines en [*el], le symbole * représentant une même consonne d'appui. Dans ma réécriture ci-dessous d'un illustre poème de Nerval, j'ai ajouté la surcontrainte que les rimes masculines correspondent à des mots féminins et les rimes féminines à des mots masculins.

O Desdichadelle

Je suis le ténébreux, -- le veuf traîne-semelle
À la tour abolie, aux mortes dynamos :
Sur mon luth constellé de prince de Bordeaux
S'étend le soleil noir de mon Cafard modèle.

Toi qui m'as consolé dans l'obscur pêle-mêle,
Rends-moi donc Pausilippe et flots de la même eau,
La fleur qui stimulait ma triste libido,
Et la treille où le pampre épouse l'asphodèle.

Suis-je Angot ou Jodelle ?... Henri Beyle ou Dolto ?
Mon front est rouge encor du baiser d'un atèle ;
J'ai rêvé dans la grotte où vrombit l'anophèle...

Et j'ai vaincu deux fois la fatidique faux :
Modulant sur ma lyre éclats du paragrêle
Alternés avec doux chants de Jeanne Moreau.

                                                  Supervielle



Cette forme de (non) rimes [o/el] m'a rappelé les « poèmes-barre » de François Le Lionnais, que j'avais déjà explorés en juin 2001. On peut en effet combiner les deux idées, en utilisant de préférence des couples de mots non liés étymologiquement :

[D'après Marc Monnier]
Gall, amant de la reine, alla, creux passereau,
Galamment de l'arêne à l'âcre passerelle.

Gall, amant de la reine, alla, bileux maraud,
Galamment de l'arêne à l'habile marelle.

[D'après Charles Cros]
Dans ces meubles laqués, rideaux, émaux, dentelles,
Danse, aime, bleu laquais, ris d'oser maux dentaux.

[D'après Alphonse Allais]
Par les bois du Djinn, où s'entassent deux canaux,
Parle et bois du Gin ou cent tasses de cannelle.

Ah ! vois au pont du Loing ! De là vaguent vaisseaux !
Hâve oiseau pondu loin de la vague vaisselle.

[Inédit : exagération de la notion de pardon chrétien par un poète ivre, due à la mauvaise qualité de son alcool]
File aux offenseurs, homme ! aide l'ode, vaisseau
philosophant !... Ce rhum est de l'eau de vaisselle.

(Mes jeux de mots trop gros sentent venir la grêle
de vos lazzi : « Pataud, espèce de patelle ! »
lance notre chapelle au lieu du franc « Chapeau ! »
que j'avais chéri d'elle ; arrêtons là, rideau !)



Le principe du « popel » se marie aussi particulièrement bien avec la forme fixe du « sélénet » (22 – 23 mai 2008) :

[Pierrot passe devant la chambre de Colombine, un trop obscur rez-de-chaussée. Par
la fenêtre, il la voit s'empêtrer dans son ouvrage de couture. La devinant assez peu
vêtue, il regrette de n'avoir apporté ni bougie, ni torche, ni projecteur de théâtre.]

Quand on n'échevelle
qu'en ton écheveau,
qu'on voit ton flanc, Belle,
convoitons flambeau :

Si la bagatelle
-- syllabe à gâteau --
mirait ta fesse, elle
m'irait à faisceau !

(N.B.: L'écheveau est étymologiquement un tabouret, et n'a donc rien à voir avec une tignasse échevelée. :-)

Il n'est d'ailleurs pas nécessaire d'holorimer. Les simples popel-sélénets me semblent avoir un rythme intéressant :

Quand Polichinelle
était chemineau
privé de chandelle
l'oeil sous un bandeau

il gardait haut l'aile
et guère à vau-l'eau
chantait Isabelle
sur un escabeau

Ô site, fais gros « sélépel » !

19 – 21 mai 2008

Phrases polyglottes
Antoine Thomas a proposé à la liste oulipo de combiner en une même phrase les deux sens qu'un faux ami prend en français & une autre langue. Cela ressemble aux définitions de mots « bilingues » construites par René Droin dans son Dictionnaire Extraordinaire des Mots Ordinaires. Ma première expérimentation personnelle de cette idée est une traduction en prose d'une courte liste de faux amis donnée en page 116 d'« Honni soit qui mal y pense » d'Henriette Walter :

Ce gras prétentieux passait son temps à bavarder avec le chat, à manger du pâté de pie et à boire le calice jusqu'au mensonge. Ce n'est pas en restant ainsi entre deux chairs qu'il allait tenir sa fiancée en bride. La robe « radieuse comme le soleil » qu'il lui avait promise s'était avérée de soie artificielle...

J'ai ensuite saturé notre habituel souffre-douleur du plus possible d'homographes anglais-français provenant du corpus de Mathews, mais sans chercher à obtenir un sens cohérent en anglais :

Le type sans dot ni legs

Hère sec dans la gêne à sale mine ou groin,
J'ai vu mon pays choir, inhabitable, usé.
Mon rayon se consume et mon collier d'or tient
En bride un chat fort noir qui va barber, crisper.

Tiers qui m'as allégé, comment te supplier ?
À la hâte rends tout : Nil, labour, champ, bled, coin,
Thé régal de mon flair, chose au goût fade ou loin,
Et la lie à la came attendant pour s'enter.

Suis-je un ours, dois-je aimer ?... Ma thèse est-elle sue ?
Mon crâne est chair ou sang d'un lécher de la mère ;
Mire la mare où jars font moult ride ou lame, ère !

Car tôt du rude sort on put longer l'issue :
On fit dire en son for refrains de dives slaves
Et hurler ou pester la fée en stances graves.

Un anglophone monolingue comprendrait peut-être quelque chose dans ce genre :

Dactylographiez point et jambes

Ici-même, une seconde et un gène en une vente personnelle. L'aine paye la chorale habitable et son utilisation. Lundi rayonne et consomme un mineur de fond, ou bien la fiancée bavarde à propos de forteresse à coiffeur et de casier à légumes.
Les gradins prétendent-ils autant que le commentaire du fournisseur ? Une haine déchire le racoleur : Rien ne travaille, ne mâche, n'a saigné, ni ne monnaye. L'aptitude royale a préféré à la goutte que le rein se fane. Mensonge : un surveillant vint. Verse donc ! entre donc !
Le nôtre, de viseur ?... Ceux-ci sont-ils établis pour intenter un procès ? « Le lundi, on estime que la grue est une chaise », chanta un simple débauché. Dans la boue : la jument. Dans les pots : la police de caractères qui mue. Auparavant, une promenade boiteuse.
Une espèce de toute petite automobile impolie posa par dessus un plus long problème. Sur cet ajustement affreux, ou pour lui, le fils se retient puis plonge. Le prix fixé par les esclaves lanceurs le harcèlent. Ces postures sont des tombeaux.

« Comment ? », écrivit judicieusement Perec à la fin d'un de ses « trompe-l'oeil » !

Au lieu d'une telle saturation sémantique, on peut suivre l'idée d'Antoine Thomas et combiner les significations des deux langues au sein de mêmes vers. Moins de termes ambigus sont alors utilisés, mais le résultat devient peut-être plus intéressant (25 mai 2008) :

Point de dot

Je suis un hère ici, -- femme bride abattue,
-- Ma sale mine en vente où paye mon pays :
Brûle un rayon mangé, -- la Viscose ponctue
Mon collier de mineur, ma cantine en fouillis.

Comment te supplier, marchand de glose tue ?
Rends ce qu'on m'arracha, la prune et le taillis,
Le thé couché sur lie où mon stress accentue
Cette chose qu'à pic je choisis et cueillis.

J'ai chanté mon dressé crâne que le sang pare,
Chevauché la jument qui ride cette mare...
Car visé-je à l'aimer tel un As du maintien ?

Et sans grave problème on tombe sur l'issue :
Pour verser en son for des refrains qu'on retient
Ou pester la tourmente en devise conçue.

Frases poliglotes ? I see.

14 juin 2008

Participation à un recueil collectif pour fêter le soixantième anniversaire de quatre amis amoureux de littérature à contraintes :
Élisabeth Chamontin, Alain Chevrier, Bernardo Schiavetta & Sophie Vial.


18 juin 2008

Détournement d'hymne national
[Didier Bergeret a proposé à la liste oulipo d'anagrammatiser les vers successifs d'hymnes nationaux pour les transformer en fables à la manière de La Fontaine, et il a immédiatement illustré l'idée en transformant l'hymne canadien en parodie de « le Corbeau et le Renard ». J'ai moi-même retrouvé la version ophycielle d'un hymne surnommé « Salaires à mille », mais dont le titre réel est « le Panda et l'âne florissant ». Certains prétendent qu'il était originellement intitulé « Cigale rentre huer un homard perdu », mais cela me semble incompatible avec ce qu'il raconte, à savoir la révolte d'une sorte d'ours noir & blanc lorsque le plus grand des félins perdit son trône. Son dictatorial remplaçant prélevait tant d'impôts qu'on frisait la famine, et il affichait surtout le plus aristocratique mépris devant la moindre plainte. Combien la lyre du poète dut-elle souffrir pour relater une histoire si poignante !]

Le panda et l'âne florissant

L'ours rêve le tigre déjà roi.
Or l'âne y trône en saint duc,
gants dans la dentelle verte
de ses gazons (manne d'aspect non vu).
L'ours : « Fasciste de gros mec,
    qui va jeûner sans tes vins blonds ?
-- Ma grogne givre vos cosses : flop !
    César y taxe un mois.
-- S'il flamba, votons zéro !
-- Hors, MM. charançons ! »
Mugis, pur qanun :
l'ânon vole ses rubis !

L'égoïste osa les fripes_

[Si vous n'avez pas reconnu l'hymne national que j'ai martyrisé ci-dessus (de surcroît le 18 juin), sachez juste que Didier Bergeret l'a commenté de cette brillante façon : « Gilles déroute / Rouget de Lisle ! ».]


29 juin 2008

Hétéropangrammes de 27 ou 28 lettres
Mon but est ici d'illustrer un concept. Un hétéropangramme contient sans répétition (hétéro) toutes (pan) les lettres (gramme) de l'alphabet. Paradoxalement, en voici qui dépassent 26 lettres, grâce à l'utilisation d'une esperluette (& = et) ou d'une arobase (@ = at). Bien qu'elle soit une ligature, l'esperluette fut jadis quasiment considérée comme une lettre, récitée après le z à la fin de l'alphabet français. L'arobase est plus moderne, et sa transcription « at » est un anglicisme.

L'histoire que je vous propose met en scène une femme fatale, comme cela se produit souvent dans le monde du pangramme. Elle récite une complainte bretonne, dont on n'a pas fini d'entendre parler depuis son entrée en 2008 dans l'Officiel du Scrabble. Il y est question d'un jeune se droguant dans un garage, pauvre détritus de notre turbide société. Un juriste islamique aux yeux perçants se délecte de ce poème. Jamais il n'a connu les hangars inquiétants des ports, ni le luxe d'un avion privé, ni les délices d'une courtisane. Ne serait-il pas grotesque qu'il se reconvertisse dans le trafic de substances hallucinogènes pour quelques vers suavement déclamés ?

Vamp dit gwerz : « Box, q@, junk, flysch. » (27)
Lynx fiqh but gwerz : docks, j&, vamp... (27)
Sk&ch : q@ fit job du lynx -- « Gwerz, vamp ! » (28)


30 juin 2008

Contraintes « impossibles »
[copie d'un message adressé à la liste oulipo]

Lors d'un jeudi de l'Oulipo de juin 2004, Jacques Jouet avait
proposé un énoncé de « contrainte impossible » -- pour lequel
notre bonne liste avait évidemment trouvé des contre-exemples
en quelques heures. La solution de facilité est de proposer à
la place un énoncé de contrainte contradictoire, impliquant a
priori son impossibilité. Toutefois, les oulipophiles adorent
ruser, et il existe souvent des échappatoires un peu tordues.
Par exemple, un « pangramme lipogrammatique en E » est tout à
fait possible si l'on décide que l'« alphabet » ne compte que
25 lettres (ABCDFGHIJKLMNOPQRSTUVWXYZ). « La Disparition » de
Perec en contient d'ailleurs un célèbre. Récemment, notre ami
Alain Zalmanski nous a parlé d'« hétéropangramme palindrome »
mais Nicolas Graner a immédiatement trouvé un contre-exemple.
(Il s'agissait d'une conversation privée donc ne cherchez pas
la solution dans les archives de la liste ; je vous laisse la
redécouvrir vous-mêmes. ;-) Mais j'avoue préférer les énoncés
de contraintes dans lesquels l'impossibilité ne saute pas aux
yeux, c'est-à-dire où seule la trop grande difficulté rend la
construction improbable. Un tel énoncé était apparu sur cette
liste en mai 1999 : « Pangramme alexandrin d'au plus 4 mots &
d'au plus 32 lettres ». Comptez les voyelles et rappelez-vous
que seuls des mots très courts ne font pas suivre le Q d'un U
pour vous persuader de la difficulté de cette règle. Pourtant
Patrice Besnard a su trouver un contre-exemple (en août 2006)
et nous étions même descendus à 31 lettres peu de temps après
-- toujours pour un pangramme alexandrin de 4 mots. Certes on
peut diminuer encore le nombre de lettres ou de mots, mais on
se rapproche un peu trop d'une « contrainte contradictoire ».

Je crois qu'un assez bon exemple de contrainte « probablement
mais pas évidemment impossible » serait quelque chose comme :
« Pangramme d'au plus 5 syllabes ». Cet énoncé présente aussi
l'intérêt d'être bref (on peut se contenter de « Pangramme de
5 syllabes » si l'on veut). Pour démontrer que c'est a priori
possible, il suffit d'inventer un monstrueux nom propre comme
« Schwartzklempfbingdjoxquyv ». Mais peut-on se passer de nom
propre, ou alors ne se servir que de noms propres existants ?

Si l'on s'éloigne du domaine du pangramme (vos messages perso
suggèrent que ça vous emmuie), quels énoncés de « contraintes
probablement impossibles » verriez-vous ? Bien sûr, n'hésitez
pas à en chercher vous-mêmes des contre-exemples... mais dans
un deuxième message de préférence ;-). Au plaisir & amitiés ;
                                Folie : sagesse très « LiPo »

[Voir le pangramme pentasyllabique obtenu trois mois plus tard grâce à des noms de villes]


3 juillet 2008

Robert Rapilly a proposé à la liste oulipo de récrire la page suivante en respectant les contraintes que l'on veut :

Musique de table. Tino est dans le jardin et voit une orange. Il dit qu'est-ce que c'est comme fleur. Il demande ce que c'est comme nuage. Le père dit qu'une fleur est une fleur. Tino prend l'orange et dit papa pèle-moi le nuage. Le père pèle la fleur et donne six tranches à Tino. Le père mange une tranche et dit qu'une tranche est une tranche. Tino mange. Il dit c'est une tranche de nuage elle a un goût de fleur. Il demande ce que c'est comme fleur. Le père dit qu'un nuage est un nuage et qu'une orange est une orange. Tino voit une limace. Le père voit un petit chien de Calabre. Le père dit qu'est-ce que c'est que cette pluie dans le jardin. Il demande qu'est-ce que c'est que cette comète dans le jardin. Tino dit ce n'est pas une queue de comète dans le jardin c'est une orange avec deux cornes. Le père pèle l'orange et dit voici une tranche de pluie voici une tranche de neige et voici une tranche de patatras. Chouette dit Tino et il donne l'orange au ramoneur.
Oskar Pastior, extrait de « Après l'est et l'ouest », Textuel, collection « L'oeil du poète », 2001, traduction Alain Jadot, version originale dans « Höricht », Klaus Ramm, 1975


Un mot pour un autre
[Ma première réécriture exagère les problèmes de vocabulaire évoqués dans le texte : une ou deux lettres sont modifiées dans chaque mot significatif]

Mutique de sable. Lino est dans le jargon et boit une grange. Il lit qu'est-ce que c'est comme pleur. Il démarre ce que c'est comme usage. Le hère vit qu'une lueur est une odeur. Tano prête l'oronge et rit para pèse-moi le péage. Le pore gèle la sueur et tonne dix branches à Gino. Le géré lange une planche et mit qu'une blanche est une franche. Tibo range. Il oit c'est une transie de neige elle a un bout de futur. Il démange ce que c'est comme fléau. Le pire ait qu'un otage est un orage et qu'une transe est une uranie. Dino doit une limite. Le pèze vaut un pétri chili de Palabre. Le pers dut qu'est-ce que c'est que cette plume dans le jasmin. Il débande qu'est-ce que c'est que cette tomate dans le carmin. Tina gît ce n'est pas une quête de comité dans le cardan c'est une frange avec yeux mornes. Le paré hèle l'orante et fit souci une bronche de plaie voire une fraîche de beige et voilà une tronche de pataugas. Alouette dix Mino et il sonne l'oracle au radoteur.
Oscar Postier, retrait de « Âcres l'ost et l'obèse », Gestuel, correction « L'oeuf du ponte », 2001, production Alpin Jabot, torsion marginale dans « Haricot », Clous Rame, 1975


Comme l'année dernière, mon programme de baragouinage fournit aussi un grand nombre de réécritures automatiques (une fois dans cette page, rechargez-la pour lire d'autres versions). Toutefois, seuls les « doint » et « pourpris » du viel françoys m'amusent encore un peu.


Ma deuxière réécriture découpe le texte en deux moitiés anagrammes l'une de l'autre,
en hommage à la passion d'Oskar Pastior pour cette contrainte.

Musique de Touraine. Tino est dans le verger et voit une orange. Il dit quel est ce végétal. Il demande ce que c'est comme nuée. Le père dit qu'un végétal est un végétal. Tino prend l'orange et dit papa pèle-moi la nuée. Le père pèle le végétal et accorde six tranches à Tino. Le père consomme une tranche et dit qu'une tranche est une tranche. Tino croque ensuite. Il dit c'est une tranche de sirocco au goût iodé de végétal mort. Il demande quel est ce végétal. Le père énonce qu'une nuée est une nuée

et qu'une orange est une orange. Tino voit une molle limace. Le père voit un petit chien du village. Le père dit qu'est-ce que c'est que cette pluie dans le tilleul. Il demande qu'est-ce que c'est que cette comète dans le verger. Tino dit ce n'est pas une queue de comète dans le verger c'est une orange avec deux cornes. Le père pèle l'orange et dit voilà une tranche de pluie voilà une tranche de neige et même une tranche de patatras. Chouette dit Tino et il donne son orange segmentée au ramoneur.

[Voir aussi mes précédentes réécritures anagrammatiques d'Annan de Le Tellier et de Diomira de Calvino]


19 juillet 2008

Réécriture du texte d'Oskar Pastior sous forme de sonnet

Sonate de pâté ras

Dans le jardin Tino voit une orange et dit
Quelle est donc cette fleur quel est donc ce nuage
Papa répond a rose is a rose érudit
Pelant et lui donnant six tranches de l'orage

Ils mangent une part mais Tino s'ébaudit
C'est un quartier de lune au goût d'oeillet sauvage
D'hélïanthe ou d'aster Papa le contredit
Passe un chien que Tino baptise coquillage

Dans le jardin Papa dit quel est ce crachin
Quelle est cette comète et cet éclat prochain
Tino répond aucune étoile aux cheveux jaunes

C'est un citron cornu Papa le pèle et tend
Des gouttes des flocons des patatras Content
Tino donne le fruit au ramoneur des aulnes

Poète s'il forge ses lais_

22 juillet 2008

Trois nouvelles réécritures du texte d'Oskar Pastior,
dont deux plaisanteries affichées en plus petit

Pangramme paresseux, conservant le nombre total de lettres

Musique de table. Tino est dans le jardin et voit une orange. Il dit qu'est-ce que c'est comme fleur. Il demande ce que c'est comme nuage. Le père dit qu'une fleur est une fleur. Tino prend l'orange et dit papa pèle-moi le nuage. Le père pèle la fleur et donne six tranches à Tino. Le père mange une tranche et dit qu'une tranche est une tranche. Tino mange. Il dit c'est une tranche de nuage elle a un goût de fleur. Il demande ce que c'est comme fleur. Le père dit qu'un nuage est un nuage et qu'une orange est une orange. Tino voit une limace. Le père voit un petit lycaon du Kwanza. Le père dit qu'est-ce que c'est que cette pluie dans le jardin. Il demande qu'est-ce que c'est que cette comète dans le jardin. Tino dit ce n'est pas une queue de comète dans le jardin c'est une orange avec deux cornes. Le père pèle l'orange et dit voici une tranche de pluie voici une tranche de neige et voici une tranche de patatras. Chouette dit Tino et il donne l'orange au ramoneur.


Un seul pied par mot, ni plus ni moins

Chant de mets. Tom est dans le parc et voit un coing. Il dit quel est ce phlox. Il veut ouïr quel est ce fog. Le vieux dit que tout phlox est un phlox. Tom prend le coing et dit grand-dab tonds-moi la peau du fog. Le vieux tond le phlox et sert six parts à Tom. Le vieux mord sa part et dit que tout lot est un lot. Tom boit. Il dit ce bout de fog a un goût de phlox. Il veut ouïr quel est ce phlox. Le vieux dit que tout fog est un fog et que tout coing est un coing. Tom voit un clam. Le vieux voit un chien nain du Gard. Le vieux dit quels sont ce vent et ce grain dans le parc. Il geint quel est ce rai dans le parc. Tom dit nul arc-en-ciel dans le parc il y a un coing avec deux bois à dix cors. Le vieux tond le coing et dit prends ta part de grain prends ta part de gel et prends ta part de paf. Chic dit Tom et il sert le coing au chef du four.
Scar Thor, pris de « Ni est ni ouest mais plus loin », Strict, fonds « Les yeux des vers », deux mil un, mis en mots courts par Gef, vrai lied dans « Ouïcht », Paul Ramm, deux mil moins vingt-cinq

Le gel est frais, ô poisse !

GAG (Glose Assistée par Google)

La musique est l'art consistant à arranger et ordonner les sons et les silences au cours du temps. La table est évidemment étanche. Le Tino est très bien en utilisation courante. Le dans est un peu trompeur. Le jardin est dans le jardinier. L'orange est le fruit le plus consommé par les Français. Le dit est globalement divisé en trois sections. Le comme est fait avec un phrase maker. La fleur est constituée par l'ensemble des organes de la reproduction. La demande est forte. Le comme est accepté. Le nuage est six pieds sous terre. Le père Noël est-il un rocker ? Le DIT est souvent appelé DSI. La fleur est morte. La fleur est alors un double symbole de continuité et de prospérité. Le Tino est déjà un peu le fruit de l'alliance entre Nissan et Renault. L'orange est pressée. Le dit est-il un genre littéraire au Moyen Âge ? Le papa est détaché. Le pèle est accessible depuis la cuisine. Le moi est-il haïssable ? Le nuage est passé en moi. Le Père Noël est une ordure. Le Pèle est l'une des meilleures tables de la vallée. La fleur est belle. La donne est modifiée. Le Six est un splendide hôtel 4 étoiles. La Tranche est une charmante petite ville. Le Tino est un bon achat d'occaz, pas neuf. Le père est-il irresponsable ? La mange est une mine d'information colossale. La Tranche est une jolie petite ville qui bouge beaucoup en été. Le dit est suspendu au profit du dire produit par les bascules de discours. La tranche est recouverte intérieurement. La tranche est retenue par deux liens de ser. Le Tino est, je pense, le meilleur de sa catégorie. La mange est bien là. Le dit est l'élément réduit. La Tranche est idéalement située au centre d'une pléiade d'opportunités touristiques. Le nuage est alors rendu visible par la diffusion de la lumière traversant ces particules. Le goût est il éducable ? La fleur est colorée. La demande est bonne pour les produits du Swatch. Le comme est ici fondateur et contractuel. La fleur est là. Le père est atteint de troubles bipolaires pour lesquels il est traité avec succès. Le dit est de choses inutiles. Le nuage est un phénomène intriguant. Le nuage est unidimensionnel. L'orange est pleine de vitamines. L'orange est un agrume. Le Tino est un boîtier sobre sans grande originalité. La limace est délicieuse. Le père est caché. Le petit est travesti comme les autres. Le chien est un mammifère domestique de la famille des canidés. La Calabre est d'abord sous domination lucanienne. Le père est rendu fou. Le dit est un fieffé menteur. La pluie est la meilleure amie de Sutil. Le dans est compté vrai. Le jardin est vert. La demande est refusée. La comète est passée au plus près du Soleil le 4 mai 2007 à 2,16 unités astronomiques. Le dans est resté. Le jardin est divisé en petites cellules par des haies. Le Tino est donc l'évolution logique de l'Alméra. Le dit est dénié. La queue est un appendice que possèdent la plupart des vertébrés. La comète est en train d'exploser. Le dans est difficile à comprendre dans ce texte. Le jardin est ouvert à partir de 10h. L'orange est aussi une excellente source de calcium. L'AVEC est une association sans but lucratif. Le deux est finalement concentré dans le changement de costume. La corne est découpée en trois tronçons. Le père est un nom. Le pèle est très joli. L'orange est principalement cultivée en Amérique. Le dit est toujours en retrait du dire. La tranche est à accès réservé. La pluie est-elle amoureuse ? La tranche est capturée par la station 8 pour transmettre des données à la station 2. La neige est toujours blanche. La tranche est-elle une partie de la viande tendre ? Le patatras est très important. La chouette est sculptée sur le contrefort ouest de la chapelle. Le dit est la raison d'être de nos galimatias. Le Tino est un barbone basé sur un processeur Intel Pentium M 2. La donne est différente. L'orange est un fruit et comme tel se présente en objet paradoxal. Le ramoneur est venu.

L'Oskar est allé à Saint-Gobain Gyproc Belgium. Pastior est un poète germano-roumain. L'extrait est convaincant. L'après est ce qui naît à l'issue de ce qui est obsolète. L'est est passé à l'ouest. L'ouest est à droite. Le textuel est presque rejoint par le paratextuel. La collection est constituée d'ensembles toujours cohérents. L'oeil est une surface presque circulaire de vents relativement faibles. Le poète est-il utile à la cité ? Le 2001 est suffisamment dense. La traduction est une histoire d'amour. L'Alain est tombé. Le Jadot est le 6 691e nom le plus porté en France. La version est désormais disponible. L'originale est en vente sur eBay. Le dans est trop fluide. Höricht is the thread. Le Klaus est génial. Le RAMM est preneur de toutes les idées. Le 1975 est encore remarquablement dur.

Le Gef est-il sorti partiellement de cette contradiction ?

23 juillet 2008

Réécriture du texte d'Oskar Pastior sous forme de lipogramme en E ;-)

Jazz à banc. Flânant dans la pampa, Nathan palpa l'ananas. L'alarmant lascar parla : Ça s'amalgama pas à la vanda safran ? Ça n'a pas l'apparat d'amas à hammams planants ? Papa lança : Pas d'avatar à plant d'alfa par là. Nathan ramassa l'ananas, bavardant sans trac : Va m'abrasant l'hammam. Papa rasa l'affamant jacaranda, trancha la vanda, passant sa part à Nathan. Papa mâcha, avala, scandant : La part valant la part. Nathan lampa, lâchant : Ma part d'hammam a sa cascara fragrant l'alfa ! L'agaçant anar rabâcha : Ça s'amalgama pas à la vanda safran ? Papa classa sans hasard l'hammam dans l'allant tas d'hammams, l'ananas dans l'amas d'ananas -- wax valant wax, qat valant qat. Nathan darda d'abracadabrants calamars campagnards. Papa darda d'afghans chacals pas gras. Papa s'alarma : Ça va crachant, cascadant, drachant dans la pampa. L'attachant savant brama : Mars s'abat flambant dans la pampa ! Nathan trancha : Pas d'arc astral à frac flashant dans la pampa ; l'ananas s'arma d'avant-bras à la narval. Papa scalpa l'ananas, ahanant : Là ta part à crachats cascadants, là ta part à fractals glaçants, là ta part à patatras. Bath ! acclama Nathan, mandant l'ananas à Balthazar, gars d'Ankara à chapka d'astrakan.
Kaspar Pascal, « Bas d'atlas », Sans blabla, dans « L'art fantasmant », Alan Jahdal l'adapta, paraphrasant Karl Ramm

Las, Atlas parafa sa saga_

26 – 29 juillet 2008

Encore plusieurs variations sur le texte d'Oskar Pastior

Sélénet holorime
[Mes cinquième et septième vers commençaient initialement par « Las / La », mais Annie Hupé m'a
soufflé la meilleure solution « Ou / Où », évitant la répétition de l'article « la » dans ce poème.]

Là, tard, Tino range
Parmi des brouillards
La tartine orange.
Pars, mi-débrouillard

Ou lis ma satire :
Comme est thème atteint
Où limace attire
Comète et mâtin !


Télotautogramme : une voyelle E caduque termine chaque vocable

Musique de table. Tinette visite le square. Elle remarque une orange. Elle ignore quelle inflorescence se présente. Elle demande ce que cette sphère ose être comme nuage. Le père explique que toute inflorescence reste une inflorescence. Tinette attrape cette orange. Elle implore père enlève le péricarpe de ce nuage. Le père pèle cette inflorescence, offre une tranche, ensuite quatre. Le père mange une tranche. Le brave homme affirme que toute tranche reste une tranche. Tinette mange. Elle proclame que cette tranche de nuage possède le même arôme que le narcisse. Elle demande ce que cette bouchée semble être comme pétale. Le père répète encore que le nuage reste le nuage, que chaque orange reste une orange. Tinette remarque une limace. Le père remarque quelque jeune bouledogue de Calabre. Le père questionne que désire faire cette pluie, dissoudre le square. Le pédagogue demande ce que cette comète risque de faire, fondre le square. Tinette déclare ce ne semble guère être une queue de comète que le square accueille, juste une orange cornue. Le père pèle cette orange, ensuite propose goûte une tranche de pluie déguste une tranche de neige savoure une tranche de saperlipopette. Chouette clame Tinette comme elle gratifie de cette orange le spécialiste de notre cheminée.
Octave Pastore, passage de « Outre une Allemagne réunifiée », Authentique, bibliothèque « Vue de chaque poète », première année de ce deuxième millénaire, paraphrase de Farèse, oeuvre originale presque intitulée « Hörichte », Claude Rame, soixante-quinze

Gosse te lie passiflore_

[Voir aussi mon premier texte à E caducs imposés dans chaque mot (mais pas forcément comme dernière lettre),
et le premier télotautogramme en E de Nicolas Graner (ces E finals pouvant être accentués). La contrainte respectée
ci-dessus est une combinaison des deux idées.]


Simpliste découpage selon le schéma rythmique du renga [27/07/08]
(suite de tankas de 5-7-5/7-7 syllabes), sans respecter la moindre règle thématique de cette forme japonaise

    Musique de table.
Tino est dans le jardin
    et voit une orange.
Il demande ce que c'est
comme fleur, comme nuage.

    Le père répond
qu'une fleur est une fleur.
    Tino prend l'orange
et dit papa pèle-moi
le nuage, s'il te plaît.

    Pelant cette fleur,
le père en donne six tranches
    à Tino, puis mange
une tranche en soulignant
qu'une tranche est une tranche.

    Tino mange et dit
cette tranche de nuage
    a un goût de fleur.
Il demande ce que c'est
comme fleur, comme nuage.

    Le père répond
qu'un nuage est un nuage,
    et pareillement
qu'une orange est une orange.
Tino voit une limace.

    Ce que voit le père
est un chien nain de Calabre.
    Le père demande
ce que c'est que cette pluie
et quelle est cette comète

    dans le potager.
Aucune queue de comète
    dans le potager,
répond Tino sûr de lui.
C'est une orange cornue.

    Pelant cette orange,
le père énonce voici
    une part de pluie,
voici une part de neige,
une part de patatras.

    Chouette dit Tino
et il donne son orange
    à un ramoneur.
Oskar Pastior, dans « Höricht »,
extrait d'« Après l'est et l'ouest ».

Le poète à fossiles gris_

Réécriture sous forme de 7+1 sélénets [28/07/08]
(non-holorimes, contrairement à ci-dessus)

Musique de table
Tino dans le champ
Voit un véritable
Agrume alléchant

Il demande qu'est-ce
Nuage ou bien fleur
Le père confesse
Un pleur est un pleur


Tino prend l'orange
Et dit pèle-moi
Ce nuage étrange
Père plein d'émoi

Épluchant la rose
Détachant six parts
L'homme les propose
À son fils hagard


Mangeant une tranche
Papa fait mention
Qu'une portion franche
Reste une portion

Le fils en croque une
Il dit c'est un bout
De nue ou de lune
Au goût de bambou


Il s'enquiert de quelle
Flore il peut s'agir
Papa lui rappelle
Qu'il doit s'assagir

La lune est en roche
Nulle orange azur
Tino voit la loche
Glisser sur le mur


Le père palabre
C'est un petit chien
Qui vient de Calabre
Quel est ce crachin

Et cette comète
Dans notre jardin
Tino l'interprète
En fruit anodin


Ton astre qui s'orne
De cheveux brillants
Papa c'est la corne
Du citron friand

Le père l'épluche
En disant voici
L'eau pour ta capuche
Et la neige aussi


Prends ces quelques tranches
Et ce patatras
Chouette une avalanche
J'aime ce fatras

Dit le fils aux anges
En donnant la fleur
La lune et l'orange
À son ravaleur


(L'oeuvre originale
D'Oskar Pastïor
On nous la signale
Dans « Höricht » à tort

Car l'oeil du poète
Dessous c'est l'aîné
Farelly qui jette
De soûls sélénets)

G. Farelli poétise ses os_

Cauchemar [29/07/08]
[tireur à la ligne interpolant : le texte original est retrouvé en ne lisant qu'un mot sur deux]

La musique populaire de Corse table sur Tino Rossi. Est-il, dans tout, le merveilleux jardin secret, et ne voit-on une auréole orange qu'il revêt ? Dit-on qu'il est également ce velours, que souvent c'en est doux comme une fleur ; qu'il ne demande jamais ce perfectionnisme, que néanmoins c'en est délicat comme un nuage ? Certes le bon père croit, dit-on, qu'avec une voix-fleur il est automatiquement une fine fleur spirituelle. Tino Rossi prend de l'aquarelle orange radioactive, et (il dit « Petit Papa Noël » !) pèle rapidement... Moi, je le contemple : nuage spectral, le pauvre père se pèle toute la figure ; fleur bleue et naïf, donne trente-six mille tranches dorées à Neuilly. Tino récite le Notre Père puis mange goulûment une dinde, tranche tant et plus, dit finalement qu'avec une autre tranche il est rassasié (une grosse tranche, toutefois). Tino Rossi mange encore. Il avait dit auparavant : « C'en est fini ! Une seule tranche ! Plus de gourmandise, nuage bouffi ! Elle m'a refilé un arrière-goût écoeurant de chou-fleur bouilli. » Il se demande pourquoi ce serment (que désormais c'en est assez) comme une fleur fanée le décourage. « Père éternel, dit-il, qu'aussitôt un grand nuage d'est fracasse un second nuage occidental, et cætera ! Qu'alors une foudre orange d'est affronte une décharge orange occidentale ! » Tino se voit devenir une baveuse limace que le Saint-Père écrase. Voit-il un malheureux petit Papy Chien radoter de sa Calabre originelle ? Le Saint-Père lui dit ce qu'il est vraiment : « Ce ténor que voilà ? C'en est plus que trop, cette balourdise -- pluie inepte dans tout le paradisiaque jardin lorsqu'il nous demande, tel qu'il est ahuri, ce refrain que... Non, c'en est trop ! Que définitivement cette star-comète chuchote dans tout le paisible jardin édénique ! » Tino Rossi dit que ce vocero n'y est parfois pas trop une catastrophe... Queue basse, de star-comète adulée dans tout le populeux jardin, maintenant c'en est devenu une citrouille orange ventrue. Avec ses deux palotins, cornes dans le postérieur, Père Ubu pèle derechef l'orbe orange sadiquement, et Constantin dit : « Me voici, Marinella ! Une femme tranche forcément de cette pluie. Mais voici Catarinetta : une demoiselle tranche davantage de cette neige asphyxiante. Et enfin voici Ajaccio : une patrie tranche toujours de Satan. » Patatras ! Une chouette noire dit à Tino : « Adieu, et qu'il nous donne de l'air ! Orange pressée au parfum ramoneur grillé ! »

Oskar von Pastior -- cet extrait provient de « Cauchemar après que l'inhumation est effectuée et avant l'agonie », ouest américain textuel, petite collection verte « L'angoissant oeil vitrifié du mauvais poète surréaliste », 2001-2008, traduction d'Alain Georges Jadot, une version peu originale existe dans « Klein Höricht », édition Klaus Illog Ramm, pilonnage 1975-1976

T. Rossi, le solfège épais_

[Cette contrainte a déjà été brillamment illustrée par Patrick Flandrin dans son texte intitulé « Une fin annoncée »]


1er – 8 août 2008

Suite des variations sur le texte d'Oskar Pastior

Exercice de style [nouvelle anagramme du texte de Pastior]

Un jour vers midi du côté du parc Monceau, calé en la plate-forme arrière d'un tram quasiment complet de cette ligne S (devenue cent cinq), je remarquai un personnage édenté au cou très long qui portait un feutre mou négligé, encerclé d'un déchet de galon natté au lieu de ganse recherchée. Gêné, cet édenté geignit, gémit et interpella soudain son voisin en prétendant emphatiquement que celui-ci faisait exprès de lui écraser les pieds chaque fois que quelqu'un montait ou descendait. En quête de décence et de détente, il conclut d'ailleurs rapidement cette altercation afin de se jeter sur une place devenue libre. Deux heures plus tard, je revis ce nunuche gelé, nu-tête et en échec devant la station Europe enneigée, en grand dialogue avec un pote éduqué et entêté qui lui conseillait d'aménager le décolleté de son paletot en toc, techniquement en en faisant remonter le bouton d'en haut par quelque tailleur compétent.

Ô forge les stiles épais_

Abécédaire [01/08/08]

Antonino baptise « comète » dattes et fleurs. Goûteur horticole,
il jette kifant : « Lamine mon nuage orange, papa ! » Qui répond
« six tranches » ? Un vieux wagonnier xylophage - yogi zingueur.

Abécédaire rimé [08/08/08]

Apercevant bergamote,
Ce drôle enquête : fleur ? grêle ?
Halluciné, il jabote :
Kidnappons la mirabelle,
Nourrissant orage, père.
Quel rayonnant satellite,
Ton unicorne vipère !
Waouh : xérus, york, zéolithe ?


Rhétorique [05/08/08]
[méthode lescurienne M+1 en utilisant le « Gradus » de Bernard Dupriez, y compris son index pour les noms propres]

Mythe de tactisme. Tintin est dans le jargon et voit un palindrome. Il dit qu'est-ce que c'est comme gauloiserie. Il demande ce que c'est comme ode. Le pérégrinisme dit qu'une gauloiserie est une gauloiserie. Tintin prend le palindrome et dit parabase pèle-moi l'ode. Le pérégrinisme pèle la gauloiserie et donne six transitions à Tintin. Le pérégrinisme mange une transition et dit qu'une transition est une transition. Tintin mange. Il dit c'est une transition d'ode elle a une gradation de gauloiserie. Il demande ce que c'est comme gauloiserie. Le pérégrinisme dit qu'une ode est une ode et qu'un palindrome est un palindrome. Tintin voit un lipogramme. Le pérégrinisme voit un petit chleuasme de Calderón. Le pérégrinisme dit qu'est-ce que c'est que ces poèmes dans le jargon. Il demande qu'est-ce que c'est que cette communication dans le jargon. Tintin dit ce n'est pas un raisonnement de communication dans le jargon c'est un palindrome avec deux correspondances. Le pérégrinisme pèle le palindrome et dit voici une transition de poèmes voici une transition de néologisme et voici une transition de pause. Chronographie dit Tintin et il donne le palindrome au rappel.
Oster Paul, fantastique d'après « L'étirement et l'onomatopée », Textuel, collage « L'oeuvre de la pointe », 2001, trait Albalat Jakobson, zeugme orné dans « Hörmann », Klinkenberg Rat, 1975


Popel [06/08/08]
[homéotéleutes en -o et -el alternés, conservant autant que possible les consonnes d'appui]

Trio industriel. Tino est sous la tonnelle et voit un pomélo. Il dit qu'est-ce que c'est comme paumelle. Il demande ce que c'est comme météo. Le mortel dit qu'un nélombo est une ombelle. Tino prend la prunelle et dit pipo pèle-moi la météo. Tel porte-drapeau pèle le négondo et donne six rondelles à Tino. Le paternel mange un copeau et rappelle qu'un morceau est une parcelle. Tino mange. Il dit c'est un panel de météo au réel sirop de morelle. Il demande ce que c'est comme cerneau. Le paternel dit que spatiaux sont les ciels et qu'un pruneau est une prunelle. Tino voit une turbinelle ou un bigorneau. Le paternel voit un chiot superficiel du Pollino. La sentinelle dit qu'est-ce que c'est que cette eau accidentelle dans le clos. L'oncle hèle qu'est-ce que c'est que ces gaz coronaux sous la tonnelle. Tino dit ce ne sont pas des tunnels coronaux sous la tonnelle c'est un pomélo avec deux parallèles fourneaux. Le paternel da capo pèle le pomélo et grommelle voici un peu d'eau en rondelle voici un cageot de gel en grumeau qui se pommelle et voici un morceau d'étincelle. Trop surnaturel dit Tino et il donne l'originel pomélo au phocomèle galibot des poubelles.
Cesaro Pastourelle, morceau de « L'universel en duo », Textuel, monceau « L'ocelle du maestro ménestrel », 2001, sceau de Marcel Marceau et d'Axel Jadot, modèles originaux dans « Höriginel », Claudio Radiel, 1975


Résumé [06/08/08]
[Chaque mot de l'original est utilisé une et une seule fois, y compris les possibles variantes graphiques, comme « ce » et « c' », ou « tranche » et « tranches ». L'une des difficultés est que certains enchaînements sont forcés par les élisions. On remarquera que Pastior est considérablement plus réduit par cette règle que l'indication bibliographique, traitée indépendamment.]

Musique de table. Tino voit une limace au jardin. Il demande papa tranche-moi cette fleur. Le père pèle, donne six tranches et dit mange. C'est comme un nuage, ce goût qu'elle prend. L'orange avec deux cornes n'a que petit chien dans la Calabre, pas comète à queue. Voici pluie, neige, patatras. Chouette, ramoneur !
Oskar Pastior, extrait de « Après est et ouest », Textuel, collection « L'oeil du poète », 2001, traduction Alain Jadot, version originale dans « Höricht », Klaus Ramm, 1975


Aconsonantisme initial [08/08/08]
[tous les mots commencent par une voyelle]

Aubade alimentaire. Anton est en un enclos et aperçoit une orange. Il interroge « Est-elle une inflorescence à appellation ignorée ? Est-elle un altostratus ou un autre aérosol atmosphérique ? » On objecte « Une inflorescence est une inflorescence ». Anton attrape arbuste et agrume, implorant « Altocumulus à éplucher, aïeul ! » On épluche une inflorescence, et on en offre onze onces à Anton. On en avale une once en insistant « Une once est une once ». Anton en ingurgite aussi. Il affirme « On a ici une once atmosphérique évoquant une inflorescence ». Il interroge encore « Est-elle une inflorescence à appellation ignorée ? » On assure avec aplomb « Un altostratus est un altostratus et une orange est une orange ». Anton aperçoit un escargot. Or on entrevoit un anodin épagneul italien. On articule « Une étonnante averse arrose ouche et enclos. Un astre ahurissant illumine enclos et ouche ! » Anton allègue « Aucune étoile à appendice : ouche et enclos accueillent une orange encornée. » On épluche alors une orange en égrenant « Ici une once orageuse, ici une once enneigée, et ici une once à oups. -- Ouah ! » émet enfin Anton en offrant orbe et orange aux ouvriers anthracite.
Oskar Astior, « Après est et ouest » (extrait), Exact, ensemble « Un aède -- un oeil », an I (ère actuelle), adaptation Alain Iadot, oeuvre originale intitulée « Öricht », Aksel Arm, environ 11 et 11 années auparavant


4 août 2008

Nouveau pangramme panaccentué,
contenant aussi les caractères ä, ö et ñ présents dans quelques rares mots français d'origines étrangères.
Les caractères employés sont donc abcdefghijklmnopqrstuvwxyz àâäæ ç éèêë îï ñ ôöœ ùûü ÿ.

Expliquons à Louise de Heredia la disproportion entre l'excès de nourriture
bavaroise et la famine dans les régions où ne pousse que du faux persil :

Voyez à Würm, ô doña Louÿs :
œuf, rösti poêlé, bäkeofe.
Aïe ! ça jeûne où gît l'âpre æthuse
    – très toxique ciguë.

[Notez que le rösti se rissole bel & bien à la poêle, et que l'æthuse est en effet une petite ciguë âpre et très toxique. Comme le bäkeofe alsacien se prononce en trois syllabes, ça constitue donc trois octosyllabes blancs et un hexasyllabe de clausule.]

Variante du 24/12/11, incluant le seul ã du petit Robert, sous forme d'un quatrain d'octosyllabes blancs :

Voyez à Würm, ô doña Louÿs :
œuf, rösti poêlé, bäkeofe.
Aïe, sertão où gît l'âpre æthuse
(ciguë très toxique) : ça jeûne !


15 août 2008

Programmation d'un traducteur automatique selon la méthode lescurienne « S+7 »
(ou plus généralement « S+n »)

Voici par exemple quelques transformations d'un titre de La Fontaine cher à Queneau :
La Chorégraphie et la Fossilisation (S–11)
La Choucroute et la Fougasse (S–9)
La Ciboulette et la Fourchette (S–3)
La Cinquantaine et la Fragilité (S+9)
La Circoncision et la Fragmentation (S+10)
La Cirrhose et la Francophilie (S+18)
La Citoyenneté et la Fraternisation (S+25)
La Citrouille et la Frayeur (S+28)

Prosternations : living et fondrière_

Le 31 août 2008, j'ai aussi incorporé ce programme au « baragweb »,
malgré sa lenteur empêchant certaines pages complexes d'être traitées en entier.
[Une programmation plus intelligente l'a rendu bien plus rapide en septembre 2013.]
Voici par exemple le site officiel de l'Oulipo dans cet état lescurisé. N'oubliez
pas de visiter aussi les divers menus & liens !


24 août 2008

Nouvelle réécriture du texte d'Oskar Pastior, sous forme de chanson
[découpage rythmique selon le schéma 7a 3B 3B 7a 5B]

   Chanson de table

Voyant que se révélait
    Une orange
    Dans la grange
Tino demande quelle est
  Cette fleur étrange

Il aimerait avoir l'heur
    Qu'on partage
    Ce nuage
Une fleur est une fleur
  Dit le père en nage

Tino prend l'orange et fait
    Papa pèle-
    Moi la grêle
Le père épluche en effet
  Le jaune asphodèle

Il offre à Tino six parts
    En mange une
    L'importune
En jurant ces bouts épars
  Sont des bouts de prune

Croquant une tranche aussi
    Le fils clame
    Cette lame
De nue a goût de souci
  Est-ce une jusquiame

Un cirrus est un cirrus
    Vitupère
    Le bon père
Un citrus est un citrus
  Et cette vipère

Que tu crois voir est vraiment
    Un caniche
    De l'Autriche
Pourquoi ce ruissellement
  Sur notre corniche

La comète du jardin
    Que fait-elle
    En dentelle
Tino répond nul ondin
  Simple bagatelle

Tes astres aux cheveux longs
    Sont des pêches
    À deux mèches
Épluche-moi ces fruits blonds
  Dès que tu les pèches

Le père tend des filtrats
    D'onde franche
    Mise en tranche
Des morceaux de patatras
  Des parts d'avalanche

Tino lance quel bonheur
    C'est trop chouette
    Mais il souhaite
Accorder au ramoneur
  Son orange à couette

(« Après l'est et l'ouest », secteur
    « La luette
    Du poète »
Oskar Pastior est l'auteur
  Gilles pirouette)


15 – 16 septembre 2008

Pangrammes urbains
[utilisant des noms de villes attestés dans cette page Web ;
j'ai en fait travaillé à partir d'une sous-liste de noms hétérogrammatiques
(c.-à-d. ne répétant aucune lettre) que m'a fournie Jean-Charles Meyrignac]

Hétéropangramme citant 21 villes et constituant un distique d'alexandrins rimés, césurés et sans hiatus :
H, F, E, D, C, B, J, K, Lans, Y, U,
Zig, X, M, R, O, P, T, V, W, Q.
[alexandrins totalisant 26 lettres]
[On peut citer encore plus de villes en 26 lettres, mais le distique d'alexandrins semble alors difficile en français.]

Hétéropangramme pentasyllabique :
Jax, Pfrentsch, Qwilk, Vogdz, Yumb. [pentasyllabe de 26 lettres]
Jax, Pfrentsch, Qwilk, Vogdz & Yumb sur une carte
[Cet énoncé répond donc au défi lancé en juin dernier -- en tout cas dans le domaine des noms propres. Il existe d'autres hétéropangrammes formés de cinq villes monosyllabiques, mais l'exemple ci-dessus présente l'intérêt d'être classé à la fois alphabétiquement et dans l'ordre des cinq voyelles. La première ville est française, en Haute-Loire, et les suivantes sont respectivement en Allemagne, en Autriche, au Tadjikistan et en Russie. À titre de complément, citons un autre pangramme pentasyllabique :
Djoy, Glux, Pfrimbt, Schwank, Vezq,
ainsi que le premier que j'ai trouvé, mais dont certains noms sont peut-être dissyllabiques dans la langue des pays correspondants :
Bezq, Gschwandt, Jiyk, Rumpf, Volx.]

Hétéropangrammes citant quatre villes :
Chqif, Przybków, Valdstejn, Xumg. [hexasyllabe de 26 lettres]
Vlijt, Cox's Bump, Qfer, Ghwndzkay. [hexasyllabe de 26 lettres]
Vlijt, Cox's Bump, Qfer & Ghwndzkay situés sur le globe terrestre
Xtuc, Vingfjeld, Przybków, Qamsh (ou Qmash ou Shaqm). [hexasyllabe de 26 lettres]
Xtuc, Vingfjeld, Przybków & Qamsh situés sur le globe terrestre

Pangramme de trois villes seulement :
Drajçiq, Phum Svay Kbet, Zwölfaxing. [octosyllabe de 29 lettres]
Drajçiq, Phum Svay Kbet & Zwölfaxing situés sur le globe terrestre
Pour « la Disparition », on pourrait proposer :
Champvoux, Kysingfjord, Towz Bûlâq. [octosyllabe de 29 lettres, sans E]
ou sans espaces dans les noms mais en 9 syllabes :
Kumpitzbach, Yxsjögrufvan, Wâdqôl. [29 lettres, sans E]
Un lipogramme en « i » pourrait même être plus court :
Dofvelbgt, Schwarzkopj, Xóm Quyên. [28 lettres, sans I]

Hétéropangramme ne mentionnant qu'un seul nom de ville :
Après la poignée d'enchères à saut qu'il venait de tenter sur ce green russe, il demanda du tissu africain pour s'éponger le front.
Bzdykh, golf vert : cinq jumps ! Wax ? [hexasyllabe de 26 lettres]


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