Haïkúxymores
[Robert Rapilly a baptisé
haïkúxymores les haïkus dont les premier
& troisième vers emploient des oxymores — de préférence
inverses l'un de l'autre. Ci-dessous, j'en ai aussi placé
dans les deuxièmes vers.]
Après ce jour noir
pour l'union des divisions,
la nuit sera blanche.
L'intense repos
interrompu sans arrêt ?
Légèrement lourd !
À présent perdu,
mon trop humble verre en bois
s'est trouvé manquant.
Plein le dos du vide !
À raison je deviens fou :
restons seuls ensemble.
D'anciennes nouvelles
proclament comme seul choix
la mode archaïque.
Nous trompant vraiment,
l'art d'un illustre inconnu
s'est avéré faux.
L'éloquent silence
pousse à se méfier sans doute
des contraintes libres.
[Voir aussi cette ballade irrationnelle de l'année dernière, accumulant beaucoup d'oxymores]
Hypallaïkus
[Dans le même état d'esprit que les
haïkúxymores ci-dessus et les
accumulations de figures de
rhétorique de ma jeunesse, voici quelques haïkus employant
des hypallages — figure borgésienne qui m'est chère.]
Sur mon écran myope,
trois lignes se désespèrent
devant mes yeux plats.
L'équation têtue
se moque d'un erroné
chercheur raturé.
L'habile clavier
déchiffre sans résonner
son nouveau pianiste.
L'oreiller ronronne
contre un confortable chat
empli de coton.
Une nébuleuse
vertigineusement rêve
de poètes bleus.
La lune agitée
mire une barque apeurée
sur la mer cendrée.
L'arbre déplumé
a fait tomber à regret
un oiseau fané.
[Voir aussi ces magnifiques réponses de Robert Rapilly, employant des couples anagrammatiques]
El Hipalageado
(L'Hypallagisé)
La veuve nuit m'emplit d'un glas inconsolé
Sans l'espoir aquitain d'une terre abolie :
L'étoile pleure un luth au malheur constellé
Par le princier embrun de la Mélancolie.
Défunte obscurité du tombeau désolé,
Rends l'aqueuse colline et l'éprise Italie,
Les rosiers amoureux du pampre affriolé,
Et mon coeur parfumé que Naples concilie.
Suis-je le preux Soleil ?... L'éblouissant Biron ?
Un baiser rouge au front de la timide reine
Me rêve souterrain comme une ample sirène...
Et deux fois traversé du vaillant Achéron,
Un théorbe m'arpège où l'ondoyant Orphée
Chante un saint tapageur et la plaintive fée.
Nérard de Gerval
[Voir aussi ces accumulations d'oxymores puis de pléonasmes de Robert Rapilly]
Deux minimalismes
[Robert Rapilly
& Jacques Jouet ont proposé une
forme encore plus minimaliste que le
sonnet mince, dans lequel les vers
monosyllabiques comptent quatre lettres dans les quatrains
et trois dans les tercets. Ci-dessous, aucune rime n'est
pauvre et leur alternance classique est respectée.
Le verbe « ard » du onzième vers signifie « brûle ».]
Know-how
Page,
sers
sage
vers !
Mage
pers,
gage
airs !
Aïe,
art
ard...
Bye,
mec
sec !
[Voir aussi ces précédents poèmes aux caractéristiques voisines]
Sélénet
à rimes anaphonétiques [sɑ̃pɛʀ/pɛʀsɑ̃/pɑ̃sɛʀ/pʀɛsɑ̃]
et [tasiʀ/itsaʀ/satiʀ/istaʀ],
le reste employant les mêmes sons
Répartissant
Pan s'éprend, sans père
En ces prés persans.
Cent serpents pensèrent
Ramper, s'empressant.
Si s'attrista sire,
Rira trahi tsar :
Cithare à satyre
S'attire ici star.
[Voir aussi ce septuplet d'anaphones de 2013 et ce sélénet de l'année dernière]
Cacographis
[L'une des principales difficultés de la prosodie classique
provient des E caducs, autrefois un peu prononcés. C'est la
raison pour laquelle ils ont fini par être interdits entre
voyelle et consonne, pour éviter une ambiguïté dans le décompte
des syllabes, et qu'ils permettent au contraire d'échapper aux
hiatus entre mots terminant puis commençant par une voyelle. Ils
sont aussi la cause de plusieurs licences poétiques, de
l'habituel « encor » jusqu'aux « pensers » à la place des
« pensées », en passant par la suppression d'S finals autorisant
des élisions, comme « Athène » ou « certe ». (La chanson ne
s'embarrasse pas de telles subtilités graphiques, et remplace
juste tout E caduc à élider de force par une apostrophe, même
entre deux consonnes.) Par pur anticomphormisme, voici un
Desdichado accumulant des phautes
prosodiques liées à ces E caducs, mais « compensées » par des
cacographies.]
Le Déshéritée affligé
Je m'englu corrodée, — ex-roie, — inconsolé,
Le géni du Poitoue au châteaue abolie :
Ma nova ha périe, — et honze ouds constellé
Charri l'impi Soleil d'aigu Mélancolie.
Parmie un mausolé, toi quie as consolé,
Redistribu-moi Naple et la bai d'Italie,
L'aulnai quie agré tant à ma mou désolé,
La paroie où les vigne et l'ancoli s'allie.
Amitiée, Apollon ?... Lezaye oue Aglaron ?
Le museaue empourprée au cooki d'athé reine,
J'aie étée inspirée où se noi les sirène...
Et hamphibi, deux fois j'ai franchie Achéron :
Vari la mélodi quie a hémue Orphée
En crîris des harpis et hahans des parfée.
Labruni Gérard
[Voir aussi ce sonnet cacophonique sans hiatus de 2003]
SonX
de types de palindromes
[Robert Rapilly a combiné dans un
quatrain d'octosyllabes des palindromes de
mots, syllabes, phonèmes et lettres. Ça m'a donné envie de
l'imiter dans un « sonX », où le schéma de rimes banvillien
AbbA AbbA ccD eDe correspond aussi à des palindromes de
syllabes (A), phonèmes (b), hémistiches (c),
lettres (D) et mots (e). Le titre est un
pangramme de 35 lettres
évoquant quelques mots-clefs du poème.]
M'équipez
vos bateaux, junky du wharf glacé (Naufragé en Antarctique, un haut fonctionnaire devient alcoolique et toxicomane pour tenter de s'échapper dans une aveuglante hallucination extrême-orientale) L'idée a terrassé la frégate en la lie Et n'y va chavirer le centaure crâné, Énarque rotant seul — et rit, vache, aviné. L'île attend : gars frais glace, erre à terre Adélie. Ligue au monde gelé la tonale embellie, Ennemi lot qui trotte, habit si condamné, Et n'as donc ici-bas torticolis mené ; Libelle en alto là les jeux de Mongolie ! Souvent drogué, bandit, ta pupille grandit... Ta pupille grandit souvent, drogué bandit, Et canera ta tête, été tatar en acte. Évasions qu'alors nous, brouillons faibles, visions, Et ça rata, cruels ! Nommons leur cataracte Visions faibles : brouillons-nous alors qu'évasions. |
[li de a tɛʀ ʀa se la fʀeg ga tɑ̃ la li] [enivaʃaviʀeləsɑ̃toʀəkʀane] [enaʀkəʀotɑ̃səleʀivaʃavine] [li la tɑ̃ ga fʀeg la se ʀa tɛʀ a de li] [li go mɔ̃ də ʒø le la tɔ nal lɑ̃ bɛ li] [enəmilɔkitʀɔtabisikɔ̃dane] [enadɔ̃kisibatɔʀtikɔliməne] [li bɛ lɑ̃ nal tɔ la le ʒø də mɔ̃ go li] |
[Voir aussi mes précédents
sonnets
palindromes
de différents
types, et
ma
série
de
sonX
des
deux
dernières
années]
Palindromes-express oucuipiens
Mettons des amendes
Aux démons des eaux :
Pourquoi les limandes
Ont-elles des os ?
Moralité :
Arête :
acte
nocif,
fi !
con,
et
caetera.
*
Faut-il qu'on placarde
Des absurdes lois ?
Par bonheur s'en garde
Tout bar bruxellois.
Moralité :
Une
métropole
ici
fit
rater
ce
décret
artificiel,
ô
porte-menu !
*
Quelle ample bévue !
Vite mettez hors
De ma sobre vue
Ce vin de Cahors.
Moralité :
Ce
blâmé
Malbec
*
[Robert Rapilly a
inventé et
illustré la notion de palindrome
de
couples
anagrammatiques.
Je propose ci-dessous celle de palindrome de paronymes
différant d'une
et
une
seule
lettre.]
Paisible dépouille
De grand cuisinier,
Renonce à la rouille
À l'instant dernier.
Moralité :
Honore
inanimé
l'aisément
aboli
Aïoli,
gisement
d'inanité
sonore.
Sélénet
de paronymes
[Robert Rapilly a composé
deux
sélénets respectant la
contrainte ci-dessus.
Je vous en propose un troisième, reprenant les rimes
d'« Au clair de la lune ».]
Liquéfaction
Ému
porte-plume
Brame
envers
réseau,
Restau,
Enfers,
brume :
Paume
poète
eau,
Meut
où
ru
le
porte —
Moite
homme,
puis
pleut
Pleur :
suis
comme
morte.
Poste
ce
qu'on
veut !
Sonnet palindrome de paronymes (différant d'une seule lettre)
Sin
Dicha
(Pas
de
chance)
Feu
dissimulé,
Orphie
abolie,
Choron
étoilé,
Silène
avec
Lie...
Peine
ai
consolé,
Baron
chez
Élie —
Algie
à
scellé ;
Icelle
s'allie.
Elfe,
chef,
Biron ?
Convole-ci
reine ;
Aïe,
avez
sirène...
Époile
Charon,
Abélie,
Orphée,
Dissimile
fée !
(Changé,
ce
cas
dicta « Fin »)
orphie : poisson
choron : tambourin à cordes
époiler : enlever les poils
abélie : arbuste
[abélir : plaire, flatter]
dissimiler : différencier des phonèmes
Drômapaux
Robert Rapilly a proposé sous le nom de
« drômapal » (abréviation de sa
première proposition
« drôle/malin/palin/drome »)
les poèmes palindromes de paronymes,
comme
ci-dessus,
avec deux différences : tous les vers doivent compter le même
nombre de lettres
(isocélisme),
mais les mots peuvent être coupés en plusieurs lignes.
À la manière du livre
« notes / sténo »
d'Alain Chevrier,
je me suis contenté de couples de mots minimalistement intitulés.
J'ai commencé par des mots de dix lettres coupés en pentagrammes.
Trumpettes —
assem/blons blond/asses
Positiviste rhygoureux —
scien/tiste ciste/rcien
Autodafé —
liqué/fiera hiéra/tique
Aubépine, millepertuis, passiflore, ... —
press/entis antis/tress
Fuite de données médicales —
évent/erait trait/ement
On peut même oser des distiques d'un seul mot de dix lettres.
Paronymie qui coupe le souffle —
pante/lante
Celle-ci ne casse pas des briques (juste la croûte) —
pique/nique
Les mots de douze lettres sont aussi envisageables, par exemple ce
Démocrate — libéra/lisera
Au lieu d'intervertir les deux moitiés, on peut aussi les conserver dans le même ordre, ce qui revient à des quatrains à « rimes » croisées plutôt qu'embrassées. C'est une contrainte bien plus douce que ci-dessus — et il s'agit finalement de paronymes différant d'exactement deux lettres, une dans chaque moitié.
Vierges choristes —
chant/èrent chast/ement
Réformistes —
chant/èrent chang/ement
Accompagnement requis d'urgence —
instr/ument insta/mment
Mesmer —
magni/fique magné/tique
1789 —
révoc/ation, révol/ution
Réactionnaires —
lapid/èrent rapid/ement
Ou en douze lettres, ces
Rois de « la Princesse Hoppy » — complo/tèrent complè/tement
*
Je suis ensuite passé aux mots de huit lettres coupés en tétragrammes.
Ivrognes —
aimè/rent reng/aine
déshydratés —
aime/ront font/aine
Franklin en 1752 —
arrê/tons tonn/erre
Café bondé —
atte/ndis nois/ette
Feuilles d'orties —
chen/ille allé/chée
Frère du Roi offusqué —
heur/tons Mons/ieur
puis embobiné —
leur/rons Mons/ieur
Gros chef —
mana/geur gour/mand
Premier hélicoptère —
nova/teur tour/noya
Bien membré —
pant/alon abon/dant
Quel est le ? —
ques/tion tron/quée
Fêtards —
revi/vent vend/redi
Chez le psy —
sign/aler aver/sion
Efforts —
tent/erai vrai/ment
Signalement précis —
mens/urai vrai/ment
Escalade —
mont/erai vrai/ment
Me moucher —
sent/irai vrai/ment
Poétereau —
vain/quit quat/rain
Comme précédemment, les couples parallèles (« rimes » croisées) donnent une contrainte plus douce.
Crooner —
chan/teur char/meur
Lourde prose —
écri/ture écra/sure
Vers diffusés rapidement —
poét/iser prét/irer
Totalitarisme —
réso/udre déso/rdre
*
Exemple de mots de douze lettres coupés en tétragrammes
Comment se défendre contre un boa — meur/tris/sons cons/tric/teur
On peut aussi les couper en trigrammes.
Vérification des contraintes —
ver/bal/ise/rai lai/sse/ral/ler
Grand public —
dés/abu/ser/ait lit/tér/atu/res
Grâce au bromure —
sté/ril/isâ/mes dés/ira/bil/ité
Mâle dominant —
sur/not/eri/ons ins/émi/nat/eur
Déclaration des revenus —
con/cat/éne/rez rém/uné/rat/ion
Phénomènes chaotiques —
dém/uni/rai/ent ext/ral/uci/des
Mots de neuf lettres coupés en trigrammes
Tu causes, tu causes, c'est tout ce que tu sais faire — ret/rou/ver per/roq/uet
*
Les drômapaux de digrammes sont bien plus doux. Commençons par des mots de dix lettres.
Poussons-la dans les orties —
ab/an/do/nn/er gr/an/dm/am/an
Elle s'échappe à vélo ! —
ré/em/pl/oy/ai bi/cy/cl/et/te
Série plus politique
Brasillach —
pe/rs/on/na/ge pé/ta/in/is/te
Patriotisme —
in/te/rr/og/er ém/ig/ra/ti/on
Décorations —
en/tr/et/en/ir pr/ét/en/ti/on
Nouvelle insoumission —
ré/si/st/an/ce ré/in/sc/ri/te
À bas les fachos —
es/tr/op/ie/ra rh/in/oc/ér/os
Le remède vient d'Afrique —
mé/di/ca/ti/on an/th/ra/ci/te
Le tiers-monde est crucial —
hé/mi/sp/hè/re né/ce/ss/ai/re
Ça reste tout à fait abordable avec des mots de douze lettres.
Non aux commérages —
in/di/sc/ré/ti/on ? in/te/rd/ic/ti/on !
Échantillons publicitaires —
tr/an/sm/et/to/ns as/so/rt/im/en/ts
Et l'on peut bien sûr aussi trouver des mots auto-drômapaux.
Sans importance — no/né/vé/ne/me/nt
Quatorze lettres sont encore possibles.
Pamphlétaires mélangeant tout —
éd/it/or/ia/li/st/es as/si/mi/la/tr/ic/es
Dédiabolisation —
re/la/ti/vi/se/ra/it ir/re/ce/va/bi/li/té
Relations irréalistes avec le tiers-monde —
dé/si/nc/ar/na/ti/on in/te/ra/fr/ic/ai/ne
Étrange radioactivité —
dé/si/nt/ég/ra/ti/on in/te/rr/og/at/ri/ce
Mais peut-être utilisable en médecine —
ém/an/ot/hé/ra/pi/es ex/pé/ri/me/nt/al/es
À partir de seize lettres, je crains qu'il faille de contenter d'auto-drômapaux, par exemple cette
Métatextualité — in/te/rp/én/ét/ra/ti/on
Mentionnons aussi la be/ll/ep/et/it/ef/il/le de la mémé échappant aux orties ci-dessus.
P.S. du 20/12/22 : distique d'alexandrins à la fois palindrome de paronymes et drômapal, parce tous ses mots comptent six lettres
Mordus
celtes,
filons !
Dehors
sommes
perdus :
Pendus
nommés
décors,
filous
certes
tordus.
Autre distique d'alexandrins, cette fois sous la forme d'un aelindrome d'hexagrammes (variante des drômapaux sans aucune modification de lettre)
En vers
mental,
j'eus ri
de galérien, losers !
Oh
rien, l'ode galèje : us riment à l'envers.
[envers-mental-jeusri-degale-rienlo-sersoh-rienlo-degale-jeusri-mental-envers]
P.P.S. du 21/12/22 : couples aelindromes minimalistement intitulés, comme ci-dessus mais sans aucune modification de lettre
Cri nocturne faisant froid dans le dos —
hôle/ment ment/holé
Métaux prétendus allégés —
ales/tant ment/euse/ment tant/ales
Notation injuste —
rat/ing ing/rat
Acteur de Beckett —
gri/mai mai/gri
Il plantera un arbre —
blé/era éra/ble
Qu'ils les empilent symétriquement —
ent/ass/ass/ent
Engranger à Saint-Gelais —
en/si/la/ge ge/la/si/en
Habitant des Yvelines —
is/so/us/so/is
Hutte —
ré/su/ma ma/su/re
Cote —
ré/su/me me/su/re
Défilé tournant au coup d'État —
pa/ra/de dé/ra/pa*
Blessé agressif —
ra/ge/ur ur/ge/ra
Assaisonnements proposés séparément —
is/ol/ai aï/ol/is
[* Le couple « parade dérapa » est en fait déjà présent dans le livre « notes / sténo » d'Alain Chevrier, sous le titre « Rires dans la foule ». Cf. aussi l'un des haïkus triplement anasyllabiques de 2013. Ces couples aelindromes sont également à rapprocher des anagrammes mélangeant très peu leurs lettres, discutées en 2009.]
Sonnet palindrome de mots anagrammatiques
[à la manière de Robert Rapilly
depuis
le
22
novembre
dernier]
Poésie à contraintes vaut mieux que petit écran
Très
sec
ne
marcherait
téléroman :
image
Périme
bientôt,
piètre
accessoire
à
rêver.
Épars
agacements
viraient
votre
lever,
Avenir
terne
ornait
niais
déjà
voyage.
Certes
un
antidote
emprunte
mon
mirage,
Retient
cave
lacustre
— urgeons
pour
te
trouver
Gare
en
arc
réactif,
âprement
innover
Environ
parement
créatif,
car
ne
rage.
Rouvert
et
prou
songeur,
claustre
avec
intérêt :
Maigre
nom
purement
dénotait
nu
secret —
Goyave
jade,
ainsi
ration
entre
navire.
Lèvre
torve
enivrait
sagacement :
après
Verre
à
cocasserie,
épître
obtient
empire.
Magie
oralement
charmerait
en
ces
rets.
Sonnet palindrome de paronymes
[comme
ci-dessus
mais en alexandrins]
À revers
Envers
ces
bigarrés
aras
tus,
qui
font
rabes,
Brille
un
vers
— cependant
finit
par
se
ternir.
Divers
modèles
dis,
ou
vois
un
son
mûrir
Mille
déments,
pardi,
poèmes
d'où
tu
gabes.
Fou
sens,
mets
tes
apax !
N'alignez
termes,
labbes !
Jeu
sort
muet :
sa
main
par
peurs
sut
retenir
Crabes,
puis
préférer
maint
artiste
à
bénir,
Bénin,
l'autiste
saint
proférer
plis
arabes, ...
Revenir
sur
leurs
pas
mais
se
muer
fort
peu.
Labres
fermés,
clignez
l'apex
des
mots
sans
feu
Gobés,
qu'on
a
poêlés
parmi
démenti
sille.
Munir
ton
ud
dois-tu
des
modérés
hivers,
Vernir
le
pur
finet
dépendant :
sers
en
drille !
— Ratés
sont
hui
tes
arts
bizarres
des
Enfers.
rabe : autre graphie possible de « rab », surplus
gaber : plaisanter
apax : autre graphie possible d'« hapax », unique exemplaire
labbe : sorte de mouette
labre : lèvre
apex : point extrême où l'on se dirige
sille : poème parodique et satirique
ud : autre graphie possible d'« oud », luth oriental
finet : futé
drille : luron
(en hommage à Ledru-Rollin)
P.S. du 01/01/23 juste après minuit :
2022
curée
donne
tort,
fous
ès
joutes,
ô
vieux
veilleurs !
Meilleurs
voeux
à
toutes
et
tous ;
fort
bonne
cuvée
2023 !