OULIPOTES
BIBLIOTHÈQUE LISTE-OULIPIENNE
No 16
Recueil composé par les membres de la liste oulipo à l'occasion du cinquantième anniversaire de Nicolas Graner, le 1er décembre 2012.
Couverture : titre de Jean Fontaine ; ambigramme de Basile Morin, disponible aussi en une taille bien supérieure.
BLO no 1 :
Les trente berges de Stèphe (19/11/1999)
BLO no 2 :
Ana à Anna (27/4/2000)
BLO no 3 :
Il a l'âge égal à L (12/9/2001)
BLO no 4 :
Sur Robert Rapilly (16/11/2003)
BLO no 5 :
Mille tours pour Gilles (15/2/2004)
BLO no 6 :
Les trente berges d'Estelle (7/3/2005)
BLO no 7 :
Contes et noces (30/4/2005)
BLO no 8 :
Câlins à l'immense Alain Zalmanski (15/10/2005)
BLO no 9 :
euesns ydasor (4/5/2006)
BLO no 10 :
L'Or au Raoul (3/6/2007)
BLO no 11 :
L'arcane de Jeanne (17/4/2008)
BLO no 12 :
Douze lustres (14/6/2008)
BLO no 13 :
À sourire et rêver (11/6/2009)
BLO no 14 :
L'heure du second T (29/9/2009)
BLO no 15 :
Rémi face au lacis doré (6/7/2010)
BLO no 16 :
`l A´ blo Graner (1/12/2012)
`l A´ blo Graner
Ce recueil est aussi disponible dans un
fichier PDF de 10,7 Mo, dont la mise
en pages est plus élégante que
la présente page Web. En revanche, il n'offre ni les liens
ni les enregistrements sonores proposés ci-dessous.
Si vous désirez l'imprimer au format A5, sur des feuilles
A4 à plier en deux in fine, voici
la couverture seule,
et le recueil décomposé en quatre cahiers
(à plier séparément) :
pages 1 à 32
(dont les quatre premières ne sont volontairement pas
numérotées),
33 à 64,
65 à 92
et 93 à 120
(les trois dernières n'étant pas
numérotées).
Elle dédie ce cadeau1
à Nicolas Graner
Annie Hupé
À l'éclatant nomade d'amont natal, cela.
(recto)
(verso)
Nicolorimes de Jean Fontaine
Filigrane ambigramme2
de Basile Morin
J
AI
DIT
HAPPY
BIRTHDAY
NICOLASGRANER
POURTONCINQUANTIÈMEAN
ETSELONLAPROGRESSIONDEQUIVOUSSAVEZ
1 Sous-titre
d'Alexandre Wajnberg : Le Dessert cité
2 Vous pouvez
aussi afficher l'ambigramme
seul avec un fort contraste, et retrouver sur
la couverture une
version en niveaux de gris
plus raffinés.
Ni col as Granérni, — co Las, — g'Ranérnico,
La Sgrane r'Nicolas grà ner Nîc olasgrâ :
Ner nî Colas gra ner, — ni co las granérnî
Colas gra Nerni col as gra Nérnicholas.
Gra ner ni co Lasgra, Ner ni c'o lasgranér,
Ni-co las Granernic o las gra n'Ernico,
La sgra ner nico las grà ner nî colasgrà,
Ner ni col às gra Nern i co Lasgra n'ernî.
Co-l Asgra ner Nico ?... Lasgraner ni Colas ?
Gra ner ni col asgrâ ner nico las gra Ner ;
N'i colas gra ner Nic ò lâsgra ner Nycô...
Las g'ra ner ni colas granerni c'Olasgra :
Nernicô las grà ner ni co lâsgra n'Ernî
Co lasgra ner ni Côl as gra ner ni co Là.
Alex an Drewajn
Jean Fontaine
Quel est le plus apte parmi trente mille anxieux de
présider ?
Oublions François, l'élu du tour est
l'Nicolas !
Les nombres de lettres des mots livrent 43244565728 et 881324317, dans lesquels on aura reconnu les valeurs décimales de NICOLAS et GRANER en base 35.
À la suite d'une contrainte
littérale sur l'infinitif, Nicolas Graner m'avait fait
part d'une contrainte pédagogique qui l'avait trop, mais
alors trop matisé.
Lorsqu'il était petit, un
enseignant lui avait infligé de conjuguer le verbe
graner. À commencer par le présent de
l'indicatif :
je grane
tu granes
il (ou elle) grane
nous granons
vous granez
ils (ou elles) granent
La négation de la
phonétique originelle de son nom, la distorsion
infligée à son identité, et l'ironie cruelle
qui allait avec, sans parler de l'absence de sens de ces mots et
de la répétition des rimes asiniennes, il y avait
de quoi transformer le petit Nicolas en grane, pardon, en graine
de violence, et le faire basculer du mornal au pas trop logique.
Il n'en fut rien, car il fit preuve de
résilience, et sublima cette contrainte sur le verbe dans
de multiples contraintes sur le Verbe avec un grand V, dont un
générateur de perverbes, la contrainte de la phrase
unique sans verbe, etc.
Il est vrai qu'en espagnol, on rencontre
le verbe granar, qui veut dire
« germer » : Yo grano, tú
granas, él grana...
Le plus curieux, c'est que j'ai longtemps
cru que le verbe graner existait en ancien
français. Vérification faite, c'est une illusion de
ma part. Il n'existe qu'un mot qui peut passer pour un participe
passé, grané : « ladre, en
parlant d'un porc ». C'est aussi un substantif :
« sorte de ragoût ». Pas terrible,
comme assoc'.
En revanche, il existait un verbe
chevrier, qui signifie jouer de la chevrie,
laquelle est l'instrument des bergers et de ceux qui gardent les
chèvres, à savoir une cornemuse ou une musette.
Si cette amusette peut le consoler.
Les Centuries de Nostradamus sont non seulement
obscures, mais ont été sujettes à de
multiples variantes lors de leurs très nombreuses
rééditions.
Le dernier vers du quatrain IV, 30 est exemplaire à cet
égard :
Jupiter ioint plus Venus qu'à
la Lune
Apparoissant de plenitude blanche:
Venus cachée soubs la blancheur Neptune,
De Mars frappé par la granée branche.1
(Il faut lire ce décasyllabe en faisant parler le
second e muet : « De Mars frappé / par la
grané-eu blanche », d'autant que l'auteur
était un Provençal).
Grâce au net, on peut relever ces variantes :
De Mars frappée par la granée blanche2,
De Mars frappée par la gravée blanche3,
De Mars frappée par la gravée branche4,
De Mars frappée par la grande branche5.
Il n'y manque que la grande blanche...
La question est d'importance : il faut trouver la bonne
leçon, si l'on veut faire de bonnes prédictions.
J'en viens au vif du sujet : grané,
participe passé, est de la famille, si je puis dire, de
graner, j'entends du verbe. Le substantif
granée signifiait « le
grain », « l'écarlate »,
« l'orage ».6
Beaucoup d'interprétations ont été
projetées sur ce quatrain tout en blancheur, et sur ces
diverses variantes, par des zigotos dont la plupart, apparemment,
avaient un grain, ou un granet.
1 Les Propheties
de M. Michel Nostradamus, à Lyon, chés
Macé Bonhomme, 1555, fo i iij
vo.
2 Les Vrayes Centuries et
Prophéties de Maistre Michel Nostradamus [...]
reveües & corrigées suivant les Editions
imprimées à Lyon l'an 1644, & à
Amsterdam l'an 1668. Avec la vie de l'Autheur. A Cologne, Chez
Jean Volcker, Marchand libraire l'an 1689.
3 Réédition du
Livre des Prophéties de Nostradamus publié en
1566 chez Pierre Rigaud, éd. H. Thorné-Chavigny,
Bordeaux, Typ. Vve Justin Dupuy et Cie, 1862,
p. 290.
4 Vlaicu Ionescu, Jean Phaure,
Le Message de Nostradamus sur l'Ère
prolétaire, Dervy, 1976, p. 697.
5 Les Vrayes Centuries et
Prophéties de Maistre Michel Nostradamus [...]
revûës & corrigées suivant les
premières Editions imprimées à Paris,
Roüen, Lyon, Avignon, Troyes, Hollande, et autres. Avec la
vie de l'Autheur. [...]. A Rouen, Chez Jean-B. Besongne, 1710.
6 Algirdas Julien Greimas,
Teresa Mary Keane, Dictionnaire du moyen
français, Larousse, 2001.
P.S. : À la suite de cette communication,
notre collègue Latelio s'est interrogé sur
l'existence d'un verbe nicoler, dont nicolas
serait l'une des formes du passé simple :
je nicolai, tu nicolas, il/elle nicola
nous nicolâmes, vous nicolâtes, ils/elles nicolèrent
Il a en outre énoncé l'hypothèse selon
laquelle nicoler serait un verbe auxiliaire
défectif inédit, dont une seule forme serait
actuellement attestée : tu nicolas (graner).
Personnellement, je trouve que ce verbe se conjugue comme
picoler et ne saurait engendrer ni
tristesse ni colère.
Pique et pique et nicole et grane...
Nos gorges ne générant nul grincement ni
gargarisme navrant, glapissons notre gaillarde nomination
géothermique : nous galonnons naturellement Graner
Nicolas, « germinateur notationnel graffitant
novatrices gymnastiques ».
Ni Gaulois ni guatémaltèque, nous, gironds, nous
grenouillons, narrant gaudrioles nauséabondes. Grivoises
nouvelles, guérison notoire, gerbons-nous gaudes,
nordiques ?
Grrr ! Nonobstant, gladiateur, notre génial
nectarifère garçon nous gave, non, grave notre
génération : nombreux grelots noctilucents
grammairotropes, nouvelles géométries nûment
graciles, notules gélifiantes, nomenclatures
généreuses, nobles glossaires néohumanistes,
gloses numismatiques gentilles… Nous, guidés, ne
gueulons, ni gémissons, nullement gris. Nul gouffre noir
grivois ne goutte notre grâce. Nous gratifions notre
gaillard : Nicolas, guinchons ! Neuf Grammies, neuf
grandi neuf gigafois nickelées gracieusetés
nourries.
Noël Bernard, Alain Zalmanski & Éric Lewin
Écouter la première
partie de ce texte
À Nicolas Graner
Sieur Geai, en haut d'un pin,
Tient dans son bec un brie.
Sieur Chat, qui le sent de fort loin,
Lui dit à peu près ce qui suit :
Eh, bon jour mon cher sieur le Geai.
Que tu es chic ! et que tu m'as l'air beau !
Au vrai, si ton chant vaut
La queue-de-pie dont tu te vêts,
Tu es le Roi de tous ceux qui sont dans ces bois.
Lors, à ces mots, le Geai ne se sent plus de joie ;
Et pour qu'on voie son si beau brin de voix,
Il bée du bec, et le brie choit.
Le Chat le prend, et dit : Mon bon,
Tu vois que tel qui te dit roi
Vit sur le dos de qui le croit.
Ce bon tour vaut bien un brie, non ?
Le Geai, pas fier et le bec nu,
Se dit, mais un peu tard, « qu'on ne la lui f'rait plus ! »
S A L O C I N N A S I L O C A L S N I O C C I S O N A L L A N O S I C C O I N S L A C O L I S A N N I C O L A SSal, ô Cinna, si locals ni occis, on alla...
A N I C O L A S L I C O N A S O N C A L I S S O N I L C A S A L O C I N C I S A L O N I O N C A L SÀ Nicolas, l'Icon, à son calisson.
dans le doux cloître de son nid
sur table un litre de vieux côt
il appuie dans un geste las
son menton dépourvu de gras
sur son poing que serrent ses nerfs
son poème il lui veut du nerf
pas d'un texte rond comme un nid
ou tombant dans le rire gras
il le veut râpeux comme côt
pour réveiller le lecteur las
muse viens à mon secours ! las
sa feuille blanche à fleur de nerf
l'œil rougi tel goutte de côt
l'âme est prisonnière du nid
d'un crâne embrumé de sons gras
Oulipo ! tuons le veau gras
la contrainte à son esprit las
comme oiselle aux poussins du nid
rend l'appétit, la voix, le nerf
l'ivre chaleur du sombre côt
comme au goulot coule le côt
cothurne squeezant tout le gras
le texte pur sans mal de nerf
surgit de doigts ni gourds ni las
le poème vole du nid
Côt : cépage du sud-ouest.
Je laisse à Gavarni
De l'huile de coco
Les thyrses des lilas
Et par terre un hareng.
Entendra qui pourra
ta louange entonner.
Annie Hupé
1. Baudelaire, Les Fleurs du mal, L'idéal
2. Baudelaire, Les Fleurs du mal, La chevelure
3. Théodore de Banville, Les Cariatides, Le printemps
4. Charles Cros, Le Coffret de santal, Le hareng saur
5. Marceline Desbordes-Valmore, Poésies inédites, Une ruelle en Flandres
6. Jean de La Cépède, Théorèmes sur le sacré mystère de notre rédemption, Bel arbre triomphant...
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– Bjour Mdame la Directrice ! (Salut grosse
vache !)
– Élève Pascal, je suis très
mécontente de vous. Mademoiselle Julie, votre
institutrice, s'est plainte à moi de votre conduite.
Apprenez que la bêtise et l'inconvenance n'ont pas leur
place dans cette école ! Mais quelle mouche vous a
piqué, mon garçon ? Lundi, vous avez mis des
pois sauteurs du Mexique dans le chapeau de Monsieur
l'Inspecteur. Expliquez-vous, garnement !
– C'est pas moi, Mdame ! (Tu pues du bec, la
vioque !) C'est Nicolas ! Il a trouvé ces pois
sauteurs dans Pif-gadget.
– À propos de revue, Mademoiselle Julie a
découvert dans votre cartable le numéro 1 de la
publication la plus immonde, la plus pornographique, la plus
répugnante qui me soit tombée sous les yeux, je
veux parler de « L'écho des
savanes ».
– C'est de la faute à Nicolas, Mdame !
(Ce qui serait vraiment répugnant, c'est une photo de tes
fesses !) Il a fait exprès de fourrer ce canard
cochon dans mon cartable. Il en a pas l'air, Nicolas, mais c'est
un sacré vicieux !
– Je continue : mardi, pendant la
récréation, affublé d'une moustache
postiche, vous avez poursuivi des filles en leur chantant :
« Gare au gorille ! »
– Non Mdame ! C'est pas moi, jvous jure !
(En tout cas, si j'étais un gorille, t'aurais rien
à craindre pour ta vertu, guenon patibulaire !) C'est
Nicolas ! Il adore Brassens. Même qu'il écrit
dans un carnet tous les gros mots qu'il déniche dans le
répertoire du vilain Georges !
– Mercredi soir, lors de la fête de
l'école, vous avez lu « Barbara », le
poème de Prévert. Au moment qui aurait dû
être le plus dramatique, vous avez sorti :
« Quelle connerie la grotte ! », ce qui
bien sûr déclencha l'hilarité
générale.
– C'est de la faute à Nicolas, Mdame !
(Avec la tronche que t'as, tu pourrais t'exhiber dans une galerie
de monstres !) Il a trafiqué le texte de
Prévert. Faut dire qu'il est tellement
obsédé par un sonnet de Nerval qu'il en glisse des
mots partout.
– Vous allez sans doute aussi me dire que c'est
à cause de Nicolas que vous organisez des parties de
strip-poker que vous gagnez toujours...
– Absolument, Mdame ! (Si je devais jouer au
strip contre toi, je tricherais pour perdre, car je ne survivrais
pas à la vision de tes nibards pustuleux.) C'est Nicolas
qui m'a expliqué une méthode basée sur le
calcul des probabilités pour augmenter mes chances de
gain.
– Vendredi, déguisé en mousquetaire,
vous avez fait irruption dans les vestiaires des filles et vous
avez offensé la pudeur de ces demoiselle
dévêtues en leur déclamant une parodie
obscène de la tirade des nez.
– C'est pas moi, Mdame ! (Cornegidouille !
T'as pété en douce, vicelarde ! Ça
schlingue ! Bon sang, keske ça schlingue !)
C'est Nicolas. Y en a qui se prennent pour Napoléon ;
Nicolas, lui, se prend pour Cyrano... depuis qu'il a volé
le livre — une ancienne édition —
dans la bibliothèque de Monsieur le Curé.
– Nicolas, Nicolas, toujours Nicolas ! Pourquoi
dénoncez-vous votre camarade ?
– Par amour de la justice, Mdame ! (Mon
cul ! C'est passque Nicolas est premier de classe et moi
second. Or je veux être calife à la place du
calife ! Je vais lui faire sa fête au Nicolas, parole
de Suisse !)
Mon premier s'esclaffe
Mon deuxième ne fréquente jamais les toilettes
Mon troisième me met à l'écart malgré moi
Mon quatrième habite Jérusalem
Mon cinquième est couché
Mon tout a cinquante ans
(Solution)
Un jour, un « o » vint nicher entre Nic et
las : Nicolas.
Martin voit ce « o » et demande : ce
« o » est-il ouvert ou fermé ?
Les matheux disent que tous les « o » sont
ouverts.
Les grincheux disent que tous les « oh » sont
fermés.
Et si l'on regarde ce « o » avec les lettres
voisines, soit « col », on sait bien qu'un
col peut-être ouvert ou fermé !
Doit-on prendre parti ? Alors je dis :
Un émoulu lu « o » menu,
Né d'être vu ouvert, Éden !
Un ouvert et revu « o » nu,
Ne m'a ivre servi. Amen.
Alain Hupé
Nicolas Graner-e,
L'oulipote ami,
Tout comme Sumer-e
(Mésopotamie)
A rejoint le monde
De l'Antiquité
Maintenant qu'il compte
Ses cinquante étés.
Didier Bergeret
Nico explique l'Oulipo
De façon minutieuse.
Faites confiance à son topo
Il a l'humeur studieuse.
Les mots se courbent, pas ingrats,
Et lui font une escorte.
Refrain, × 2 :
Tout ça n'empêche pas, Nicolas
Qu'la contrainte est très forte !
Centons, quatrains et sélénets
On n'peut pas dire qu'il chôme !
Abécédaires, contes, sonnets
Prisonniers, palindromes.
Les liponymes, il les troussa,
Il n'y va pas de main morte !
Refrain, × 2 :
Tout ça n'empêche pas, Nicolas
Qu'la contrainte est très forte !
Il a lu tous les Oulipiens.
Jacques Bens, Perec, Becker
Jouet, Queneau, Michèle Audin
Remplissent ses étagères.
Il ne baisse jamais les bras
Sa passion le transporte.
Refrain, × 2 :
Tout ça n'empêche pas, Nicolas
Qu'la contrainte est très forte !
Il fit même un Vélokapi,
C'est comme un' dépendance.
S'tapa les sonnets d'El Desdi
Plein de persévérance.
On se demande c'qu'il ne fit pas
En contrainte de tout'sorte.
Refrain, × 2 :
Tout ça n'empêche pas, Nicolas
Qu'la contrainte est très forte !
Ami d'la Liste, il est princier
Depuis deux décennies !
Sans jamais être routinier
En bonne compagnie :
Les colistiers sont toujours là
Pour lui prêter main forte.
Refrain, × 2 :
Tout ça n'empêche pas, Nicolas
Qu'la contrainte est très forte !
Aujourd'hui est un jour de liesse
Car la Liste le fête.
Que des lauriers ici l'on tresse !
Le meilleur, on lui souhaite.
Pour l'célébrer, on s'contraindra
En tas et en cohorte.
× 2 :
C'qui prouve en tous cas, Nicolas,
Qu' la contrainte n'est pas morte !
Bref, on dira, impénitents,
Que l'écriture est sainte.
On se rassemble car il est temps
D'crier « Vive la contrainte ! »
Pour les cinquante ans d'Nicolas,
Il fallait que ça sorte !
× 2 :
On lui fera voir un peu, nom de Dieu,
Qu'la contrainte n'est pas morte !
Françoise Guichard
Ce texte est une homophonie approximative
réalisée à partir d'un chant
révolutionnaire, Elle n'est pas morte !,
écrit en 1886 par Eugène Pottier (le poète
et communard) pour commémorer la Semaine Sanglante et en
mémoire des communards fusillés. Pottier a,
paraît-il, utilisé l'air d'une autre chanson de
cette époque, T'en fais pas, Nicolas, de Victor
Parizot (texte introuvé).
Voici
les paroles de Pottier
dans la chanson d'origine, et
une vidéo avec l'air correspondant.
Écouter cette chanson de Françoise Guichard
Avec leurs cinq garçons, de riches californiens,
amateurs de marche et de l'Oulipo, ont invité Nicolas chez
eux pour fêter son demi-siècle :
– Les enfants ! Sous cet argan, unissons...
– On dirait plus un chanvrier !
– Hey, Vivian, what's this janx ? Un pékan
y est grimpé ?
– Lanzmann ! À n'articuler qu'un mot sur deux en
bon américain, encore... Oan, buvons, si mon
pancréas le permet, ce douze degrés cinq
andin : Graner, ici, à San Francisco, au bord de
l'étang, toi l'oulipote, le chouan hardi face aux
vaniteux, te rappelles-tu Wanjiru ? Plus rapide qu'un texan,
kényan, l'athlète, que les arabes auraient
surnommé « Faizan », marathonien
émérite, est parti trop vite... pour ton
précédent anniver...
– Voilà, voilà, ânonne ! On
va te mettre au ban, pélican !
– Qui ? Dan !? Revenons aux cinquante ans de
Nicolas ! Cependant, je ne te canulerai pas comme
Théodore de Banville et son Patois de Canaan
(Wikipédia est ton ami !). Je suis anxieux, et le
qashogh-zany de ces bambins n'aide pas. Yan ! Zou ! Au
coin ! C'est vexant, à force, cette
désinvolture !
– À la wanagain bistoufly !
– Mais ! Retourne au fond du van,
bêta ! On est un peu anciens pour tout ça,
non ?
– Protandriques, même !
– Oui, oui, bois ta tisane au safran, fils... On
dirait cinq angelots, n'est-ce pas ?
– Je reprends. Un pan historique de l'Oulipo anime ma
plume. Et tel d'Artagnan, je t'imagine, héros d'un roman
kafkaïen en verlan, loin d'ici, au pied du Balkan, mont que
Trajan, naguère, gravit...
– Eh, Papa, et le piano, t'attends le léviathan
pour t'y mettre ?
– Ha ha ! Quel slogan ! Qu'importe les mots,
musique, Maestro !
– Je suis fan ! Rustico !
Le texte comporte 54 fois l'assemblage de
graphèmes AN, entouré des 26 lettres de l'alphabet
ou d'une absence de lettre entre Z et A. Mis à part
l'occurrence dans « cinquante », les lettres
après le N sont dans l'ordre alphabétique et les
lettres avant le A sont dans l'ordre alphabétique avant
« cinquante » et dans l'ordre inverse
après.
FanT GanU HanV IanW JanX KanY LanZ Man() NanA OanB PanC QanD RanE
SanF TanG UanH VanI WanJ XanK YanL ZanM ()anN AanO BanP CanQ DanR
(UanT) EanS DanT CanU BanV AanW ()anX ZanY YanZ Xan() WanA VanB
UanC TanD SanE RanF QanG PanH OanI NanJ ManK LanL KanM JanN IanO
HanP GanQ FanR
« Laconique pli extrait d'un rallye contraint qu'on
lira d'un trait », explique Nicolas.
Trace le revers et, recto, Graner, en argot certes,
révère l'écart.
Réponse d'Alain Hupé
Extrait de l'interrogatoire d'un homonyme au
commissariat :
Rue, verni aviné de la rue ! (l'aristo Graner, en argot si
râleur, a le déni... vain rêveur !)
Alain Hupé
En alpha-littérature, un G-granéroïde (ou ensemble central de Graner, ou poussière de Graner) est un sous-ensemble remarquable du dictionnaire réel, construit par le mathématicien français Nicolas Graner1 en 1962. Il s'agit d'un ensemble semi-ouvert congruent à l'intervalle unité [0,1[, d'intérieur vide. Il sert d'exemple pour montrer qu'il existe des ensembles infinis non dénombrables, mais négligeables au sens de la mesure de Lebesgue. C'est aussi un exemple de texte fractal infini à droite, ayant une dimension non entière2.
En voici l'exemple canonique ; pour chaque mot de l'ensemble G*, on ne garde que la lettre centrale (marquée de jaune) : le sous-ensemble jaune des lettres centrales réécrit G* (on ne tient compte ni des espaces ni des traits d'union).
G* = TRENTE-SIX, CENT QUARANTE-SIX, TRENTE-TROIS, DIX-NEUF, VINGT ET UN, TRENTE-TROIS, DIX-SEPT, SIX, CENT SOIXANTE-SIX, DEUX CENTS, TRENTE-TROIS, DIX-NEUF, VINGT ET UN, VINGT-QUATRE, DOUZE, CENT QUARANTE-TROIS, CENT QUARANTE-SIX, CENT QUARANTE-TROIS, DIX-NEUF, VINGT ET UN, TRENTE-TROIS, DIX-SEPT, SIX, CENT SOIXANTE-SIX, VINGT ET UN, CENT QUARANTE-SIX, TRENTE-TROIS, DIX-NEUF, VINGT ET UN, TRENTE-TROIS, VINGT ET UN, CENT QUARANTE-SIX, TROIS, SIX, DIX-SEPT, CENT DOUZE, SIX, CENT SOIXANTE-SIX, DIX-NEUF, TRENTE-TROIS, DOUZE, MILLE NEUF CENT DEUX, QUATRE-VINGT UN, SIX, DIX-NEUF, QUATRE-VINGT-QUATORZE, VINGT ET UN, TRENTE-TROIS, VINGT ET UN, DOUZE, DIX-NEUF, VINGT ET UN, CENT QUARANTE-SIX, TRENTE-TROIS, DIX-NEUF, VINGT ET UN, TRENTE-TROIS, VINGT ET UN, CENT QUARANTE-SIX, TROIS, SIX, DIX-SEPT, CENT DOUZE, SIX, CENT SOIXANTE-SIX, DIX-SEPT, TRENTE-TROIS, MILLE SEPT CENT UN, VINGT ET UN, DIX-SEPT, SIX, CENT SOIXANTE-SIX, DEUX CENTS, TRENTE-TROIS, DIX-NEUF, VINGT ET UN, DIX-SEPT, TROIS, SIX, CENT SOIXANTE-SIX, CENT QUARANTE-TROIS, DIX-NEUF, VINGT ET UN, TRENTE-TROIS, DIX-SEPT, SIX, CENT SOIXANTE-SIX, CENT DOUZE, TRENTE-TROIS, DOUZE, CENT SOIXANTE-SIX, DEUX CENTS, TRENTE-TROIS, DIX-NEUF, VINGT ET UN, DIX-SEPT, VINGT ET UN, CENT QUARANTE-SIX, TRENTE-TROIS, DIX-NEUF, VINGT ET UN, TRENTE-TROIS, VINGT ET UN, CENT QUARANTE-SIX, TROIS, SIX, DIX-SEPT, CENT DOUZE, SIX, CENT SOIXANTE-SIX, DIX-NEUF, TRENTE-TROIS, DOUZE, MILLE NEUF CENT DEUX, QUATRE-VINGT UN, SIX, DIX-NEUF, QUATRE-VINGT-QUATORZE, VINGT ET UN, TRENTE-TROIS, VINGT ET UN, DOUZE, DIX-NEUF, QUATRE-VINGT UN, SIX, DIX-NEUF, QUATRE-VINGT-QUATORZE, VINGT ET UN, VINGT-QUATRE, DOUZE, CENT QUARANTE-TROIS, VINGT ET UN, CENT QUARANTE-SIX, TRENTE-TROIS, CENT DOUZE, TROIS, DOUZE, QUATORZE MILLE, TRENTE-TROIS, DEUX CENTS, TRENTE-TROIS, DIX-NEUF, VINGT ET UN, VINGT-QUATRE, DOUZE, CENT QUARANTE-TROIS, CENT QUARANTE-SIX, CENT QUARANTE-TROIS, DIX-NEUF, VINGT ET UN, TRENTE-TROIS, VINGT ET UN, CENT QUARANTE-SIX, TROIS, SIX, DIX-SEPT, DEUX CENTS, TRENTE-TROIS, DIX-NEUF, VINGT ET UN, VINGT-QUATRE, DOUZE, CENT QUARANTE-TROIS, CENT QUARANTE-SIX, CENT QUARANTE-TROIS, DIX-NEUF, VINGT ET UN, TRENTE-TROIS, DIX-SEPT, SIX, CENT SOIXANTE-SIX, DEUX CENTS, TRENTE-TROIS, DIX-NEUF, VINGT ET UN, VINGT-QUATRE, DOUZE, CENT QUARANTE-TROIS, CENT QUARANTE-SIX, CENT QUARANTE-TROIS, DIX-NEUF, VINGT ET UN, TRENTE-TROIS, VINGT ET UN, CENT QUARANTE-SIX, TROIS, SIX, DIX-SEPT, ...
La présentation suivante est plus parlante : la colonne jaune réécrit la liste qu'elle traverse.
TRENTESIX
CENTQUARANTESIX
TRENTETROIS
DIXNEUF
VINGTETUN
TRENTETROIS
DIXSEPT
SIX
CENTSOIXANTESIX
DEUXCENTS
TRENTETROIS
DIXNEUF
VINGTETUN
VINGTQUATRE
DOUZE
CENTQUARANTETROIS
CENTQUARANTESIX
CENTQUARANTETROIS
DIXNEUF
VINGTETUN
TRENTETROIS
DIXSEPT
SIX
CENTSOIXANTESIX
VINGTETUN
CENTQUARANTESIX
TRENTETROIS
DIXNEUF
VINGTETUN
TRENTETROIS
VINGTETUN
CENTQUARANTESIX
TROIS
SIX
DIXSEPT
CENTDOUZE
SIX
CENTSOIXANTESIX
DIXNEUF
TRENTETROIS
DOUZE
MILLENEUFCENTDEUX
QUATREVINGTUN
SIX
DIXNEUF
QUATREVINGTQUATORZE
VINGTETUN
TRENTETROIS
VINGTETUN
DOUZE
DIXNEUF
VINGTETUN
CENTQUARANTESIX
TRENTETROIS
DIXNEUF
VINGTETUN
TRENTETROIS
VINGTETUN
CENTQUARANTESIX
TROIS
SIX
DIXSEPT
CENTDOUZE
SIX
CENTSOIXANTESIX
DIXSEPT
TRENTETROIS
MILLESEPTCENTUN
VINGTETUN
DIXSEPT
SIX
CENTSOIXANTESIX
DEUXCENTS
TRENTETROIS
DIXNEUF
VINGTETUN
DIXSEPT
TROIS
SIX
CENTSOIXANTESIX
CENTQUARANTETROIS
DIXNEUF
VINGTETUN
TRENTETROIS
DIXSEPT
SIX
CENTSOIXANTESIX
CENTDOUZE
TRENTETROIS
DOUZE
CENTSOIXANTESIX
DEUXCENTS
TRENTETROIS
DIXNEUF
VINGTETUN
DIXSEPT
VINGTETUN
CENTQUARANTESIX
TRENTETROIS
DIXNEUF
VINGTETUN
TRENTETROIS
VINGTETUN
CENTQUARANTESIX
TROIS
SIX
DIXSEPT
CENTDOUZE
SIX
CENTSOIXANTESIX
DIXNEUF
TRENTETROIS
DOUZE
MILLENEUFCENTDEUX
QUATREVINGTUN
SIX
DIXNEUF
QUATREVINGTQUATORZE
VINGTETUN
TRENTETROIS
VINGTETUN
DOUZE
DIXNEUF
QUATREVINGTUN
SIX
DIXNEUF
QUATREVINGTQUATORZE
VINGTETUN
VINGTQUATRE
DOUZE
CENTQUARANTETROIS
VINGTETUN
CENTQUARANTESIX
TRENTETROIS
CENTDOUZE
TROIS
DOUZE
QUATORZEMILLE
TRENTETROIS
DEUXCENTS
TRENTETROIS
DIXNEUF
VINGTETUN
VINGTQUATRE
DOUZE
CENTQUARANTETROIS
CENTQUARANTESIX
CENTQUARANTETROIS
DIXNEUF
VINGTETUN
TRENTETROIS
VINGTETUN
CENTQUARANTESIX
TROIS
SIX
DIXSEPT
DEUXCENTS
TRENTETROIS
DIXNEUF
VINGTETUN
VINGTQUATRE
DOUZE
CENTQUARANTETROIS
CENTQUARANTESIX
CENTQUARANTETROIS
DIXNEUF
VINGTETUN
TRENTETROIS
DIXSEPT
SIX
CENTSOIXANTESIX
DEUXCENTS
TRENTETROIS
DIXNEUF
VINGTETUN
VINGTQUATRE
DOUZE
CENTQUARANTETROIS
CENTQUARANTESIX
CENTQUARANTETROIS
DIXNEUF
VINGTETUN
TRENTETROIS
VINGTETUN
CENTQUARANTESIX
TROIS
SIX
DIXSEPT
...
Nicolas Graner a prouvé la même année (1962) que l'ensemble des G-granéroïdes est infini, non dénombrable, et que G* en est le plus petit élément (au sens lexicographique).
Méthode de construction
Pour construire G*, Nicolas Graner a défini un « dictionnaire » des morphismes minimaux, où chaque lettre de l'alphabet est associée au plus petit nombre entier dont elle occupe le centre :
CENTQUARANTETROIS 143 DIXSEPTBILLIONS 17×10^12 DEUXCENTS 200 CENTDOUZE 112 TRENTETROIS 33 MILLENEUFCENTDEUX 1902 QUATREVINGTQUATORZE 94 DIXHUIT 18 SIX 6 -J- -K- MILLE 1000 DEUXMILLE 2000 DIXNEUF 19 TROIS 3 MILLESEPTCENTUN 1701 VINGTQUATRE 24 CENTQUARANTESIX 146 DIXSEPT 17 VINGTETUN 21 DOUZE 12 QUATREVINGTUN 81 -W- CENTSOIXANTESIX 166 -Y- QUATORZEMILLE 14000
La deuxième astuce de construction fut de trouver le plus petit entier dont la première lettre soit aussi celle en position centrale (une telle condition étant nécessaire pour borner l'ensemble à gauche – TRENTESIX est ce nombre).
Longue vie aux G-granéroïdes4 !
Note 1 de Jean Fontaine :
Une rumeur persistante veut que ce soit ce mathématicien
qui se cache derrière le célèbre pseudonyme
Nicolas Bourbaki. En effet, le nom Bourbaki est
de gématrie 79, or 7×9 = 63, gématrie du nom
Graner. Les chances que cette coïncidence soit due
au hasard sont infinitésimales selon la théorie des
probabilités, théorie qui, comme tout matheux sait,
est justement la bête noire de Bourbaki :
Graner-Bourbaki aurait donc négligé de
réaliser que cette probabilité pratiquement nulle
trahissait le nom derrière le pseudonyme. Quoi qu'il en
soit, tous les documents écrits ou archives audiovisuelles
de Graner le montrent ne pas être en train de
démentir la rumeur, qui se trouve donc amplifiée
par cette constante non-négation3.
Note 2 de Jean Fontaine :
Cette fractalité infinie permet-elle d'affirmer
qu'un G-granéroïde est aussi un
G-granuléroïde (ensemble qu'on peut
granuler à l'infini) ? On voit en tout cas que
la première expression est un sous-ensemble de la
deuxième, qui est obtenue par insertion de deux lettres
en son centre.
Note 3 de Rémi Schulz, confirmant
l'identité Bourbaki = Graner :
C'est presque enfantin.
D'abord à un bout de BOURBAKI il y a BOU, et de quel BOU
discute-t-on sinon du BOU de GRA ?
Reste RBAKI, anagramme de KABIR évoquant les Cabires,
divinités chthoniennes.
On rapporte souvent ce nom à une racine
indo-européenne signifiant « grand »,
kabir en arabe, mais Dahremberg et Saglio remarquent
dans leur Dictionnaire des antiquités grecques et
romaines que le mot était précédemment
orthographié avec à la place du beta un
episemon ou digamma, lettre
ultérieurement bannie de l'alphabet grec, correspondant au
waw hébraïque et au F latin.
Il s'agissait donc plutôt de kawir ou
kafir, arabe « infidèle » qui
a ensuite désigné les noirs d'Afrique australe
(Cafres).
Or chaque nervalien sait que ner est
« noir » en patois.
Note 4 d'Alain Hupé :
Ô le méli-granéroïde de Dior en
argile-mélo !
Les aiguilles de Graner doivent leur nom au mathématicien français Nicolas Graner, lauréat de la médaille Phields5 en 1962 pour ses travaux sur les G-granéroïdes. Les aiguilles de Graner ressemblent à des diagonales de Cantor redressées et servent à montrer (de manière intuitive) que tout segment de la droite réelle est compact. (Et, plus généralement, que les compacts de ℝn sont des fermés bornés autoréférents).
La première aiguille de Graner fut – ironie ? – publiée dans le hors-série d'octobre 1962 de Tricot Magazine à Paris6, consacré à la mathématique du point de maille et à la théorie des nœuds (la colonne bicolore ci-dessous réécrit la liste des nombres horizontaux) :
U N C I N Q V I N G T-C I N Q T R O I S N E U F Q U A T R E V I N G T S I X O N Z E V I N G T E T U N S E P T T R E N T E-C I N Q H U I T Q U I N Z E Q U A T O R Z E T R E I Z E V I N G T-T R O I S D O U Z E D I X S E I Z E D I X-N E U F D E U X D I X-H U I T V I N G T-N E U F V I N G T-Q U A T R E V I N G T-D E U X T R E N T E-Q U A T R E D I X-S E P T T R E N T E V I N G T-S E P T V I N G T-S I X V I N G T-H U I T T R E N T E E T U N Q U A T R E-V I N G T S T R E N T E-D E U X T R E N T E-T R O I S T R E N T E-S I X Q U A R A N T E-D E U X Q U A R A N T E-T R O I S T R E N T E-S E P T S O I X A N T E E T O N Z E T R E N T E-H U I T ...
La deuxième aiguille de Nicolas Graner se libéra de la langue française ; Graner remarqua en effet qu'il suffisait d'épeler verticalement les chiffres (au lieu des lettres) pour retrouver l'ensemble des nombres horizontaux :
1 2 3 4 5 6 7 8 9 1 0 2 0 1 2 3 0 1 1 2 1 1 3 4 0 1 4 1 5 2 2 1 6 1 7 2 3 2 4 5 0 1 8 3 4 1 9 2 5 2 6 2 7 . . .
On notera que toutes les suites-aiguilles Sa, par définition, doivent être prolongées par le « plus petit entier non présent dans Sa et ne conduisant pas une contradiction ».
Ainsi la suite Sa ci-dessus est-elle une permutation des Naturels :
Sa = 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 20, 12, 30, 11, 21, 13, 40, 14, 15, 22, 16, 17, 23, 24, 50, 18, 34, 19, 25, 26, 27, ...
La technique granérienne de l'aiguille peut donc être utilisée pour construire une infinité de suites Sa autoréférentes (au sens de l'épellation verticale). SaPREM ne met ainsi en œuvre que les nombres premiers, SaFIBO que la suite de Fibonacci et SaPAIR uniquement les nombres pairs :
SaPREM :
2, 3, 5, 7, 11, 13, 17, 23, 19, 37, 29, 31, 41, 59, 37, 47, ...
SaFIBO :
0, 1, 1, 2, 3, 5, 8, 13, 34, 233, 144, 21, 46368, 121393, ...
SaPAIR :
2, 4, 6, 8, 10, 20, 12, 30, 14, 22, 32, 40, 16, 24, 26, 28, ...
Longue vie aux aiguilles de Graner !
Note 5 d'Éric Angelini :
La médaille Phields est attribuée tous les
quatre ans au cours de l'ICM (International Congress
of Mathematicians) à, au plus, quatre
mathématiciens devant avoir plus de 40 ans au 4 avril de
l'année en cours. Les lauréats se voient attribuer
chacun une médaille et un prix de 40 000 couronnes
syldaves (soit un peu plus d'une poignée de
Choco-Princes).
Note 6 de Jean Fontaine :
Cette prodigieuse productivité granérienne en 1962
explique pourquoi cette année est souvent qualifiée
d'annus mirabilis des mathématiques.
Ce serait une nef agile
sur la mare aux écriverons,
le zélé matelot y file
tout mol étymon.
Vous ne verrez à son timon
qu'un quinqua qui sans cesse sasse
ce bel adage et fier dicton,
N'ois ich choir l'eau basse ?
Nul défi n'est trop difficile
pour ce capitaine au cours long,
la possibilité d'une île
le rend gai luron.
Noé néo, ô, en éon,
île et bonace il est bonasse
sur l'onde à ronde vibration,
N'ois ich choir l'eau basse ?
Si ce sabir est malhabile,
la mer ouit moult autres jargons,
elle ouit tout côté face pile,
qui lui dit son nom.
Ainsi l'on a clos sa cloison
où que l'on aille où que l'on passe
on entend l'étrange dicton,
N'ois ich choir l'eau basse ?
Prince, et moi si je rêve au fond,
Onc recours, gré caduc, la grâce
Bénit chacun, naval cocon,
N'ois ich choir l'eau basse ?
Un projet initial de ballade régulière en
octosyllabes a été adapté au schéma
8-8-8-5 des Copains d'abord, chanson presque
contemporaine (1965) de la naissance de Nicolas (1962).
Il n'y a que 15 vers sur les 25 différents qui aient des
contraintes d'écriture réelles, différentes
du moins, mais certains vers ont des contraintes multiples, pas
toujours conscientes, ainsi je peux énoncer au moins 4
contraintes pour le vers refrain, lequel était au
départ Une insigne arche encourt l'eau basse.
Conserver la contrainte des médiales NICOLAS en 5 syllabes
m'a conduit à l'énoncé tarabiscoté
N'ois ich choir l'eau basse, qui me semble finalement
hautement préférable à la première
forme, un brin solennelle.
Le détail des contraintes intentionnelles me semble de peu
d'intérêt, et je préfère donner deux
exemples de lecture après coup, ainsi mon 13e
vers Noé néo, ô, en éon n'est
pas seulement un bête palindrome, car sa valeur est 136, or
Nicolas Graner est un nom en 13 lettres de valeur 136.
Il permet en outre cette répartition satorique
noe
ne o
o en
eon
où la constante 34 apparaît dans chaque ligne ou
colonne.
Les nombres de lettres du vers refrain, 1-3-3-5-1-3-5, sont tous
des nombres de Fibonacci, ce qui peut sembler trivial, mais il
l'est moins que leur somme soit un autre nombre de la suite, 21,
et que ce soit un cas particulier d'une équation
générale : Fn + Fn+1 +
3Fn+3 + 2Fn+4 = Fn+7.
Il y a des contraintes globales, ainsi les rimes sonores
il(e), on, et as(se) ou ac(e)
utilisent les lettres NICOLAS.
Un léger ajustement (le remplacement de noble
par mol) a permis d'obtenir la gématrie 1962 pour
la première strophe, à laquelle répond
l'isogématromorphisme du 27e vers (4 mots
de valeur 50).
Écouter cette ballade
de Rémi Schulz chantée par Alain Hupé
Diptyque
Distique
Nicolas, saint qu'antan, à complies, l'on
célébra, vaut, d'illustre pair,
Nicolas, cinquante ans, accomplis, longs, scellés.
Bravo, dix lustres, Père !
Jean Fontaine
Il rouspéta jadis contre les colistiers
Naguère, il corna
Qui lançaient des affronts aux plus hauts fonctionnaires
Agonir l'énarque
Comme à ceux que la crise avait pris par derrière,
Honnir anal grec
Et qui prisaient l'urine ou pire volontiers.
Rénal organique
Il vaut pourtant mieux fuir les sots que les châtier
N'agrée la connerie !
Car un morveux n'écrit que pour ses congénères.
Qu'aux narines à glaire
Leurs cerveaux étrécis sont des billes légères
Graine n'a calorie
Et leur culture atteint celle d'un noisetier.
Na nère, agricole !
Allons plutôt chasser les fables et les rêves,
Garenne à licornes
Croire à saint Nicolas, aux cerfs volant sans trêve,
Car Noël garnit
Aux chrysostomes gens croquant de subtils vers.
Grêle or à canine
Écoutons, yeux fermés, une flûte africaine :
L'ocarina nègre
Les couleurs sont en nous, gardons l'esprit ouvert.
La cornée n'a gris
Muse, déride-toi, chante avec ou sans chaînes !
Crée, nana, rigole !
Cosigne l'éloge consacré à Nicolas
l'associé génial, l'allié sincère.
Néglige
les anges légers, les ailes allongées
les sages rosières, les longs rosaires
les roses écloses, le lac niais.
Ignore encore
les clairons, les canons, les galons, les grisons
les lances noires, les aigles, les légions
la gloire – ô rois, écrase les os,
encrasse le sang, les oreilles.
L'œil en coin
les câlins canailles, les caresses
les oiselles, les agnelles ne les éloigne en rien.
Consens à cela : le soleil éclaire nos
régions
nos lisières, nos ornières, nos clairières
– sinon l'orange, l'origan, l'osier sinon le gaïac
la saison les colore – ancolie, garance, liseron
la neige glacée les nacre.
L'océan en son ressac enlace les sirènes agiles
à nager.
Allégorie ? Anagogie ? Ô non !
Liesse sans lésine, griserie sans licence.
Ariane à la noce, Silène énonce la
leçon originelle
car le logis orné regorge : groseilles, cerises,
raisin.
– Alcools,
car l'ogresse ronge en silence
les soirées, les années, les siècles.
Or Nicolas crée, narre, ensorcelle
alors cisèle ici son los
arrange grain à grain le collier.
À son école, écris les clés
nécessaires
– en anglaise, en onciale, en caroline
écris les consonnes inégales.
Nicolas allie la grâce à l'énergie
sans renoncer à nos lois :
les règles, les grilles, les séries.
Sans s'égarer son encre aligne
les leçons, les essais, les gnossiennes.
Sans caler, sa craie organise en élégance
les cercles, les crises, les carences.
Il corrige les lignes erronées
réconcilie les gens, les genres
glane, engrange, serre les scolies, les gloses.
Science, raison, rare soin
Nicolas égaie l'oncle, la nièce
le nain, le corse, l'arlésienne...
Ici Annie s'incline, se rencogne.
Annie Hupé
Je suis collectionneur, – d'une œuvre, – à compiler,
Quand je coince en l'Éden la narration grandie :
Seule ma toile est forte, – et le but à sceller
Me porte dans l'histoire à l'Encyclopédie.
Au puits de l'Oulipo, toi qui sais m'inspirer
Envoie ce beau principe au sommaire sosie.
Les clones avatars qui font rire ou pleurer
Sont pareils à l'estampe offrant la poésie.
Suis-je à cours d'un opus ?... Lui, signant le fleuron ?
Mon site bouge encore à caser la rengaine ;
Et graver, tel un prote, en page souveraine...
Mais j'ai parfois eu peur que ça ne tourne rond :
Mots du vent d'alentour, la satire essoufflée
Née sous pire contrainte et la copie sifflée.
Nicolas de Granerval
(Cliquez sur l'image pour l'agrandir)
Des(d)icha(d)o
Oyez Aquitain sanglotant,
Le Sr Orphée, ténébreux veuf,
Privé de moukère, braillant :
Las ! Je suis down ! Ci-gît ma meuf !
Jean Fontaine
On colle recto sur verso, comme il se doit,
Après avoir percé les trous aux bons endroits.
On plie et on replie les diverses facettes
Pour que des Nicolas apparaissent par sept.
(Cliquez sur l'image pour l'agrandir)
Si vous désirez imprimer, coller &
découper ce puzzle pour le résoudre, ses
recto &
verso sont aussi disponibles
séparément.
L'unique exemplaire officiel de ce recueil, offert à Nicolas Graner le
1/12/12, contenait un tel puzzle prêt à l'emploi.
En Nicolas sobre
n'argua tel étau Graner
bossa l'Oc inné
Très Nicolas ivre
nargué pâma peu Graner
visa l'Oc insert
L'âgé Nicolas
ô Graner ! Ur en Argos
à l'Oc inégal
Être Nicolas
or en argent né Graner
osa l'Oc inerte
*
Énif ! Nicolas s'il te brossa l'Oc inné,
enivré nargua sûr ce leu Graner damné.
Zen madre nargue-le, crus au Graner viné :
en Nicolas sorbet lissa l'Oc in fine.
Énif, subst. masc., étoile de la
constellation de Pégase.
Madre, subst. masc., bois veiné utilisé au
Moyen Âge pour fabriquer des vases à boire.
*
Par duo l'air cogna
Tel le baobab mûr au séséli
Graner actuel pli sera
Tu ne rôdes l'avenue
Parti de Nicolas la sono Salsa
L'Oc inédit râpe une Valse d'or en Ut
À Ré s'il pleut
Car en argile se sua Rumba boa
Bel le Tango ! cria l'oud Rap
Gématrie = 1962.
Séséli, subst. masc.,
ombellifère ; celui de Marseille est
réputé carminatif.
*
Il aida virer de mode
à crèche l'onde élidée serre âne et bœufs
Django Reinhardt galop kinésique
skate et fête exquise
Eh ! Nicolas Graner au Gange
de Bénarès édile
et dont le cher cadeau me dérive à Dehli
Ohé les amis, pouvez-vous aider Didier à retrouver les onze Nicolas célèbres dont le patronyme se cache phonétiquement dans les maximes suivantes ?
Didier Bergeret
À leur cher Nico, ses copains.
Voilà l'anagramme lunaire,
pot-pourri de ses amis. Cinq fois dix !
Qu'en ait autant !
(Françoise Guichard)
Écouter
Assez de niveau pour commencer la
fête gratuite et nerveuse pourvu que
ses bougies scintillent quand vient le
temps.
(Jacques Perry-Salkow)
Écouter
À moins qu'on ignore, comme
un béotien, la gravité et
l'énergie du saint-pourçain,
on sait le dessein des bacchantes
de l'Artense.
(Élisabeth Chamontin)
Écouter
Ah belle niche là commençons
la fête gratuite énergique
pour boire à ses bougies saintement
quand jouirons tant.
(Alain Hupé)
Écouter
Ami tonique ton cothurne lacé
va gravir l'inerte oubli pour
traverser une enceinte indiquant l'Art
mutant.
(Noël Bernard)
Écouter
Ah, l'atonie de ces
colombes-là qui se grattent les
nerfs et leur pourpre bec : ces oiseaux
s'inclinent quand c'est leur temps.
(Daniel Elmiger)
Écouter
Œuvre collective proposée par Latelio
(Daniel Elmiger).
* Sous-titre de Noël
Bernard : Ah ! qu'au père Nic à
l'unisson
Écouter
simultanément toutes ces phrases
lues par Daniel Elmiger
→ ↓ LA KO NI KE KO DÉ FO NI NI FO DÉ KO KE NI KO LA ↑ ← Laconique code est phonie N'y faut d'écho que Nicolas → ↓ LA KO NI KA KO TÉ DU NI NI DU TÉ KO KA NI KO LA ↑ ← Laconique à côté du nid Nid du thé coca Nicolas → ↓ LA KO NI KOU KO NÉ VER NI NI VER NÉ KO KOU NI KO LA ↑ ← La conique où cône est verni N'hivernait coque ou Nicolas → ↓ LA KO NI KAN KO BRA FI NI NI FI BRA KO KAN NI KO LA ↑ ← Laconique an Cobra fini n'y fit Braque Oh quand Nicolas ? → ↓ TROI NÉ TUR KO NÉ MO NA TUR TUR NA MO NÉ KO TUR NÉ TROI ↑ ← Troie née turque, ô Nemo nature, turne à Monet, Cothurne étroit ! (50 lettres)
Enclin à doser le bal,
Il se balance en Lord,
Le noble, car il danse
Le branle de Nicolas.
Écouter ce poème
*
Ce gant velouté ! Adonis
Danse convoluté, agite
Galante note. Vous de ci,
Lui de çà tenant vos ego,
Et le son acide voguant
Où voltigeant, scandée,
Une gavotte de Nicolas.
Écouter ce poème
*
Sangler une dame en cloître,
Ou l'enlacer, en digne master ?
La strige, en une ronde, calme
Le menuet de Nicolas Graner.
Écouter ce poème
*
En saluant il ose cet accord,
Il caracole dans cet usé ton,
Nous l'accréditons, cet aléa :
C'est la courante de Nicolas.
Écouter ce poème
*
Rougir avec sandale en panne,
S'évanouir en canapé, glander,
Ne pas avancer, lourd en gaine,
Ni gouverner le cap de sa nana,
Non ! ce vulgaire para ne danse
Une pavane de Nicolas Graner.
Écouter ce poème
*
Allo ? RAID ? Scandale signalé :
On discerne d'gais « la la la la ».
Dans le salon, agile, radical,
Nicolas danse la gaillarde.
Écouter ce poème
*
Du mollet on s'élance, ça sinue par
Le mâle corps, ça sinue du talon en
Lançant, ouille ! Rompu de séances,
On masse la corpulence d'un alité.
C'est une allemande pour Nicolas.
Écouter ce poème
*
Olà clés désinvoltes,
Lessivons ce do létal,
La est vide, closons-le
Levons le si, ce soldat,
Et de sol valsons, ciel !
Ces do la si sol lèvent
Les voltes de Nicolas.
Écouter ce poème
*
Alignons-nous là, c'est ordre dire !
N'alourdissons le droit crénage !
Art sacré ! godillons en sourdine,
Da ! Tournons ici rondes allègres,
Co-dansons en adroite grille, sur
Les tourdions de Nicolas Graner !
Écouter ce poème
On sera l'isolé, — le gris, — l'inconsolé,
Le roi gascon sans Oc : l'errance résilie,
La sélène agonie a cligné large clé ;
Alors le Soleil noir cerne Angoisse en scolie.
Nécrose carcérale, on longea consolé
Salerne collinaire, océane Éolie !
La corolle soigna le giron régalé ;
Or carné, le raisin à la rose s'allie.
Selon la Grâce, Éros ?... Le Cognac, Aragon ?
Crâne encor enlacé, le garança la reine :
Songes non loin ce roc ; là nage la sirène.
Gloire ! Gloire, Iolcos regagne le Lagon,
Le langage résonne, Argo signe croisière :
Geigne l'Allégorie ! a crié la Sorcière.
Beau présent.
Ego le calciné, — le solo, — l'angoissé,
Le léonin Garonne à crinière rancie :
Le soir en agonie, — l'œil sali, non rincé
Enrage le soleil, saccage l'éclaircie.
En noir gésir alors, consolais l'insensé,
Laisse-là la Scena, l'océane Aricie,
Le sage lis nacré à l'osier enlacé,
Le raisin car la Rose à ses grains s'associe.
Narcisse Éros ? El sol ?... Ignorance à gogo.
Ai la gorge rosie, accolé à la reine ;
Ai logé en le roc, là nage la sirène...
En long, en large, en gloire, ai grillé le Congo :
L'allègre ocarina à sacrer s'égosille
Les cris assaisonnés, les râles en résille.
G. *E NER*AL
Beau présent.
Les mots au-dessous de la grille sont tous issus du vocabulaire des danses de la renaissance et de leurs célébrités. Reportez-les dans la grille où ils peuvent être trouvés horizontalement, verticalement, en oblique, à l'endroit ou à l'envers. Ils peuvent s'entrecouper et une même lettre peut faire partie de plusieurs mots de la grille. Lorsque tous les mots de la liste auront été trouvés, il restera des lettres libres. Ces lettres constitueront, dans l'ordre, une vérité de circonstances.
C A P R I O L O T A S U S E N N A M L Y T K E N A V A P Y A H T U L N C H D E I P R I U D E E D A N C E D U F A Y C N I T O Y A R L T U A H C A M N R T A R A R B A U D O U B L E A E F M F H S I O P T S Y F E G N T H E R M I T E S O A T A R I E U G T E T A L O N G V F U P S T L A L L H A U B O I S O S O R N F M O O G D T F I R M E T I O R D B V R E R M E M A C R O M O R N E E E P I S I E G E R V A I S E V L V I O L E C L Y G A U C H E H C R O T E
Amour | Espinette | Harpe | Simple |
Arbaud | Fifre | Haubois | Susato |
Aridan | Flute | Haye | Talon |
Arigot | Franck | Hermites | Torche |
Capriol | Frelore | Luth | Triory |
Cromorne | Gambe | Machaut | Tylman |
Dance | Gauche | Marche | Viole |
Double | Gavote | Pas | Volte |
Droit | Gay | Pavane | |
Dufay | Gervaise | Pied | |
Ennuy | Greve | Pois |
Ni tonnerre, ni pluie
L'écho gravit, sourd :
Es-tu là aussi ?
Fuis l'écographie,
L'atonie binaire.
N'errez pas sans moi !
De grâce : ôtez
Nerfs gras, laconie,
De tous les côtés
Car on vous renie
La manie lunaire
Montre qu'aux graphies
On fait la fête
Pour qu'aux graves jours
N'y sonne air plus doux
Et si je le nie
Que dit l'icône
Nicolas Graner ?
Sa gravité crie,
Nervalien le ton.
Ni | ton- | nerre, | ni | pluie |
L'é- | cho | gra- | vit, | sourd : |
Es- | tu | là | aus- | si ? |
Fuis | l'é- | co- | gra- | phie, |
L'a- | to- | nie | bi- | naire. |
N'er- | rez | pas | sans | moi ! |
De | grâ- | ce : | ô- | tez |
Nerfs | gras, | la- | co- | nie, |
De | tous | les | cô- | tés |
Car | on | vous | re- | nie |
La | ma- | nie | lu- | naire |
Mon- | tre | qu'aux | gra- | phies |
On | fait | la | fê- | te |
Pour | qu'aux | gra- | ves | jours |
N'y | son- | ne air | plus | doux |
Et | si | je | le | nie |
Que | dit | l'i- | cô- | ne |
Ni- | co- | las | Gra- | ner ? |
Sa | gra- | vi- | té | crie, |
Ner- | va- | lien | le | ton. |
Un powète-pouet
ténébreux eut un jour l'idée de
déclamer un choix de quatorze de ses monostiches
alexandrins quotidiens. L'importance de l'événement
justifiait un enregistrement. Las ! point vierge n'était
la bande magnétique. Un sonnet célèbre y
était enregistré. Or, le déclamant, novice
dans cet exercice, débita ses vers mécaniquement.
Leurs syllabes superposées aux autres en un sabir
chimérique – la loi du plus fort l'emportant
même dans l'écho des sons – confondirent les
oneilles les plus aiguisées, qui crurent entendre une
langue oubliée. C'est ce que nous avons tenté de
transcrire ici, sous forme syllabique, après collation des
avis de plusieurs auditeurs. Le lecteur pourra se faire sa propre
idée en écoutant en ligne l'enregistrement original
et celui que nous avons fait de notre transcription.
Des notes manuscrites ont depuis
été exhumées, qui ont
révélé la mésaventure. Pourtant, si
le sonnet a pu être identifié sans laisser beaucoup
de doutes, si bien qu'il serait superflu même de le
reproduire ici, les vers surajoutés, difficilement
lisibles, ne sont pas bien connus et ne permettent encore que des
hypothèses, que nous livrons à la suite (un
enregistrement, hébergé à la même
adresse, en a également été fait, afin de
faciliter la comparaison). On peut tout juste affirmer assez
raisonnablement qu'ils se rapportent tous à un
événement marquant lié à un homme
de culture admiré de l'auteur.
Transcription
a la nui ni ko la less pri ku nu sé ver
a sa san pa té troi nomm a kou pa bau ku
ka na pé mè gre soir il a son a lu rière
dan zun na mu si ver la la bo é zi somm
leu gran ter de on kri sor ti pui son bonn omm
la sian sa trou vé sur mess pa less pri a ler
le glan tié ve nu pour ta mu ni té si té
é lé san mi su kou baï baï so si ba gnor
il pleu sou tett par sa tru pa zun ba tra syin
je kon vè kou du kor du sè zé de la renn
le ko mik a ver ti il fau de lo bé zi
o re nau gran di ke sa bre zé lou dé pon
li ke lè ta la li kre lan se du man danss
ké fer plè de mé de la co li ke o la
Vers hypothétiques
Écouter l'enregistrement bruité original
Sur sa charrue vedette
En creusant son sillon
Nicolas est champion
Mais pour qui la défaite ?
Nic, au labour, bat qui ?
Nicolas a un chien
Que l'on appelle Ouki
Il lui parle de pi
Ouki n'écoute rien
Nicolas barbe Ouki
Prince de l'encaustique
Roi de la chiffonnette
Nico mit tout au net
Et nous parla technique
Nicolas cire causa
Que d'excès que d'abus
On a pu être rouge
Nico le monde bouge
Oublie donc le barbu
Nie Marx, Nicolas !
Variante :
Que d'excès que d'abus
Les rouges d'un côté
De l'autre les curés
Oublie donc les barbus
Ni Marx, ni calot !
À ses invités verts
Il servit le pastis
Si chacun eut l'anis
Au fond de son grand verre
Nicolas eut l'eau
L.A. c'était so far
Le train de nuit s'en va
La vie mode d'emploi
C'est un homme qui part
Nicolas Perec
Refrain
(...) Fête ta date ! Ta date te fête !
Fête ta date, ta date te fête !
Fête ta date ! (...)
1er couplet
(...) Te fêter !
Viva l'âge, régal à vivre ! Te fêter !
Viva l'âge, régal à vivre !
Te fêter ! (...)
2e couplet
Grisé de désir, grisé de désir, (...)
de rire, de rire, (...)
Grisé de désir, (...)
3e couplet
Un an, un an, un an, (...)
Rêves ? Répète, persévère ! (...)
Un an, un an, un an, (...)
4e couplet
L'âge égal à liesse !
Il a l'âge égal à liesse,
Il a l'âge égal à liesse, (...)
5e couplet
Ce décret, ici : le féliciter ! (...)
Servi,
va et se régale
de l'âge resté à vivre ! (...)
Refrain
(...) Fête ta date, ta date te fête !
Fête ta date, ta date te fête !
Fête ta date ! (...)
(ad lib.)
UNE CARTE DU CONTINENT EUROPÉEN.
LES TERRES REPRÉSENTÉES S’ÉTENDENT
DE LA POINTE DE LA BRETAGNE JUSQU’À
163 KM AU NORD DU CERCLE POLAIRE
ARCTIQUE. À L’AIDE D’UN MARQUEUR,
QUELQU’UN A
NOIRCI ORLÉANS IGARKA DNIEPR
Woody Allen fête également son anniversaire le
premier décembre.
Anagrammes d'une citation :
L'éternité c'est long, surtout vers la fin.
Vingt et trente, Nicolas, l'essor, le futur !
L'illustre Graner, ce fiston est venu tôt !
Je suis le Très-Nerveux, – le Neuf, – l'Incarcéré,
Petit newbie morveux chez oulipo-listiers,
M'étant aventuré dans ce quatramaran,
Ne pouvant endurer ce lieu pas très marrant,
Me sentant tout à coup entouré de cinglés
Dans un asile@fous dont j'ai perdu la clé,
Prisonnier malgré lui d'une ivoirine tour
Que je rêve abolie ! Je crie donc : Au secours !
QUI ME DÉSINSCRIRA ? QUI M'UNSUBSCRIBERA ?
Mais ne voilà-t-il pas qu'un certain Nicolas
La réponse m'apporte, apaisant mon émoi :
« Ma seule toile importe :
Désabonnez-moi. »
Que cent fois soit loué ce bon samaritain !
Liberté renouée ? Ce n'est pas si certain :
Frappé de rigolance en lisant cette page,
Je donne une autre chance audit aréopage.
Avec ces boniments m'étant réconcilié,
N'ai mon abonnement toujours pas résilié.
Dans la nuit d'oulipo, Toi qui m'as consolé,
Me tournant comme un gant avec tant de bonheur,
Tu trahis ton chapeau, pseudo-désabonneur.
Gérard d'Énerval
Jean Fontaine
La raison en crise :
si son règne régalien régresse en
régence, réagis !
Nico l'as salace classe Éros en essor :
Icône il crée la noce, organise l'orgie,
Câline à l'occasion son organe à l'encan,
Orne ses annonces, ressasse son aria.
L'Escorial l'a cloné, en gorge son loisir,
À sa gloire le ciel a regarni son rang.
Silence si l'as, ici sali, sec ne lis !
Gagne l'océan gris, néglige l'agora,
Renonce à la raison, résilie son conseil,
Anar ancien ! Ce son crie l'agile allegro,
Nécessaire larcin à l'ego sans accroc.
Écris les gras alcools, ignore l'alcali !
Rogne là ce langage, agrège à l'or son grain.
Alain Hupé
Le Nobel de chimie
De l'an 87
Ira chercher son prix
Pas en bateau, en jet
Cargo ? N'ira Lehn
À Kinshasa c'est sûr
On combat les chaussures
Kin : arène à
grolles
Un lapin tu avais cru voir ?
J'ai vu moi un perroquet noir.
Conil ? Ara
nègre !
Sa maigreur n'a d'égal
Que son amour d'autrui
N'a gras ni colère
Ce boulanger rural est probe
Mais sa galette a des microbes
Nan agraire :
coli*
Un baron
De la drogue
Au Japon
Lit l'églogue
Narco lit renga
Après avoir guillotiné
Le bourreau Sanson s'écriait
« Où donc est passée la
caboche ? »
Pourtant la réponse est fastoche
Nigaud ! Là, crâne
erre
C'était une terre émergée
Convoitée par nos ennemis
L'affrontement n'a pas duré
Plus d'une minute et demi
Nano-guerre car île
De Blake et Mortimer l'ennemi tant honni
Serra le frein à main de son Austin Mini
Olrik gara naine
Lorsque la flèche hardie troua son intestin
Le cervidé blessé rencontra son destin
Renne, arc : l'agonie
Après avoir tourné Good Sam
Sheridan et Cooper œuvrèrent
En biologie moléculaire
Jusqu'à y perdre leurs deux âmes
Gary, Ann clonèrent
Ce bracelet en PVC
Venant des canalisations
Vous protège des AVC
En régulant votre tension
Anneau gris cale nerfs
Ce distingué botaniste
Sous son chapeau cache un kyste
On le dit séminifère
Il répond : c'est mon affaire !
Il a graine au crâne
On pense à tort que Kudelski
Inventa ce magnéto-là
Mais ce n'est pas lui. Alors qui ?
Un acteur nommé Ventura
Lino crée Nagra
Claire a enfin rangé
Son infâme ongulé
Claire gare âne honni
* Escherichia
Ces deux scènes semblent identiques mais quelques détails subtils les différencient. Sauriez-vous les trouver ?
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Écouter la description de ce jeu
Consonnes quatre et voyell's trois je suis fana de Nicolas,
Pas de tréma dans ce nom-là comme dans Dalaï Lama,
Et Nicolas est un vrai roi voilà pourquoi j'ai fait ce choix,
Si tu es d'ac chante avec moi, sinon cass'-toi pauvre bêta.
Il n'en a pas l'air comme ça, mais c'est un as du radada,
Consonnes quatre et voyell's trois je suis la proie de Nicolas,
Du bout des doigts de son regard il me fait voir cent mille éclats,
Je vous dis pas ce qui se pass' quand il étal' le grand gala.
Je n'atteins l'acmé de ma joie que lorsque j'ois sa tendre voix,
Quand Nicolas me dit « Carla c'est plus sympa que Cécilia,
Consonnes trois et puis deux A ça ressemble à du Pierr' Benoit,
Je crois qu'on appell' ça pangramm' pardonne-moi si c'est pas ça. »
Lorsque je pars fair' mes achats c'est sans tracas au Nicolas,
Je prends un pack de juliénas, et deux ou trois rutabagas,
Chaque repas est un régal tant qu'il le partage avec moi,
Consonnes quatre et voyell's trois je suis gaga de Nicolas...
Adaptation de la chanson Raphaël de Carla Bruni, avec saturation de rimes en -a au lieu de -el.
Écouter ce poème
de Rémi Schulz chanté par Alain Hupé
En 1854, le poète Gérard de Nerval publia,
un an avant sa mort, un recueil de sonnets (Les
Chimères) dont le plus connu s'intitule
El Desdichado.
C'est sur la suggestion de son ami d'enfance, son cadet de trois
ans, le mathématicien Égaliste Varois, que Nerval
décida d'utiliser, pour ce qui serait une sorte de
testament, un procédé littéraire
original : s'appuyer sur des propriétés
combinatoires de la mathématique, pour nourrir sa
création.
C'est ainsi que son ami lui indiqua un nombre entier particulier,
qui serait propre à la composition de poèmes
abscons, à mi-chemin entre le spiritualisme
éthéré, l'écriture automatique et le
délire mystique.
La formule utilisée par Nerval est appelée
constante de Granerval, d'après le nom de l'érudit
d'origine batave Nicholæ Granerius, qui l'a
révélée et en a étudié les
nombreuses propriétés, à la fin du
XXe siècle.
La constante de Granerval
C'est un nombre entier, comportant 133 chiffres, sur lequel
Gérard de Nerval s'est appuyé, pour accorder la
longueur de chaque mot de son poème, avec les chiffres
successifs de la constante1. Si l'on isole du
corps du texte le titre et la signature, la constante peut
s'écrire ainsi :
20 2429 2419 2619 1246 2563 5234 9526 4220 4242 7331 2753 2022 3162 5384 1356 2272 2612 4154 2527 8253 5355 2622 5124 4262 4262 1244 9817 8414 3241 6372 2623 4223 626
Plus classiquement, le nombre entier s'écrit en
tranches de 3 chiffres :
2 024 292 419 261 912 462 563 523 495 264 220 424 273 312 753 202
231 625 384 135 622 722 612 415 425 278 253 535 526 225 124 426
242 621 244 981 784 143 241 637 226 234 223 626
Divisibilité
La constante de Granerval est divisible par 2, par 3 et par
19 ; mais par aucun autre nombre premier
inférieur2 à 50000. Au-delà de 50000,
la recherche de sa divisibilité n'a d'ailleurs aucun
intérêt pratique. Il apparaît à
l'évidence que ça ne nous mène à
rien !
Flexibilité de la constante de Granerval
Dans son étude de la méthode créative
adoptée par Gérard de Nerval, Nicholæ
Granerius a aussi cherché à tester la
flexibilité du modèle.
Il a pu établir que la constante de Granerval peut
épouser des formes poétiques originales et
inédites (jamais utilisées, d'ailleurs), comme en
témoignent ces exemples.
202 4292419 261912462 563523495 2642204 242 733 127 5320223 1 6253841 356227226 124154252 782535355 262251244 2624262 1 2449817 841 432 163 472262 34223626 202 429 2419261 9124625 6352349526422042427 3312753202231625384 135622722612415425 27825353552622512 442624262124498 17841432416 3722623 4223 62 6 |
2 02 4292 4192619 1246256352 34952642204242 733127532022316253 841356227226124154252 782535355262251244 26242621244981 7841432416 3722623 4223 62 6 2 02 4292 4192619 12462563523 495264220424273 31275320223162538 413562272261241542 527825353552622512 4426242 6 2124498 17841 432 41637 22 623 42 23626 |
Permutations
Il est possible d'observer le vocabulaire adapté que
Nerval a choisi pour son poème, où dominent les
substantifs féminins : cela nous apprend peu de
choses ; rien d'intéressant. Si l'on réalise,
par ailleurs, un rangement des mots par ordre de longueur, on
n'en apprend pas plus.
Toutefois, il faut reconnaître la puissance du
procédé, car si l'on tient compte des doublons, les
combinaisons possibles3 de cette liste de
mots permettent de composer
2,6 × 10204 poèmes
différents : on est bien au-delà de Cent
mille milliards.
Voici, par exemple, ce qui pourrait sortir du tirage, si tous les
mots étaient rangés par ordre de longueur dans
chacun des vers de l'original.
El Desdichado
— l'Je le — le suis Veuf, Ténébreux, Inconsolé,
d'à Le la Tour Prince abolie : Aquitaine
Ma — et est mon luth seule morte, Étoile constellé
le de la noir Porte Soleil Mélancolie.
m'la du as Toi qui Dans nuit Tombeau, consolé,
d'le et la moi mer Rends-Italie, Pausilippe
à La qui mon tant cœur fleur désolé, plaisait
à s'Et la où le la Rose allie. Pampre treille
Je ou ou Suis-Amour Biron ? Phœbus ?... Lusignan
du de la Mon est front rouge encor Reine ; baiser
J'ai la ou la rêvé dans nage Grotte Sirène...
j'l' Et ai deux fois Achéron : traversé vainqueur
à d'la sur tour tour lyre Orphée Modulant
de la et de la Les les Fée. cris Sainte soupirs
Gérard de Nerval
On a conscience que la méthode est flexible et
efficace, puisqu'on obtient un autre poème, pas moins
abscons que l'original !
Notons que, si la constante de Granerval admet la division par 6,
elle ne nous est d'aucune utilité pour composer un
haïku (17 pieds), une ballade (vers de 8 ou 10 pieds), un
rondeau (formé de quatrains). Et, s'agissant de
permutations, même une sextine serait hasardeuse !
D'ailleurs, la constante de Granerval n'est pas un nombre de
Queneau4.
Gématrie granulaire de Graner :
Granulérométrie
Pour aller plus loin dans ce commentaire, il nous faut aborder la
notion de granulérométrie gématrique.
Nicholæ Granerius a poursuivi son étude en examinant
la forme que prennent les segments de la constante
(appelés granules) qui ont déterminé les
hémistiches composés par Nerval. Et il a
cherché à interpréter le sens caché
du poème5 par une analyse de ces codes.
Interprétation des granules de Graner
On trouvera ci-après, pêle-mêle, quelques unes
des nombreuses relations qui ont pu être établies
entre le texte et l'expérience de Nerval.
1356 à mon cœur
désolé
8414 Modulant tour à
tour
Ici Nerval indique qu'en 1356, lors de la Construction d'une
enceinte réunissant les différents bourgs de Tours,
beaucoup de gens ont été déçus :
ceux qui sont restés en dehors de ce
périmètre de 8414 toises de longueur.
227226 Et la treille où
le Pampre
234223 et les cris de la
Fée6
Référence (selon
Nerval) à l'année (av. JC) où le premier
Homo Neanderthalensis7 a découvert les crises
d'épilepsie et à l'année (6997 ans plus
tôt) où il s'était endormi sous une vigne
vierge, après avoir consommé du jus de raisin
fermenté.
On sait aujourd'hui que le bienfait du jus
de la treille avait été attesté depuis
longtemps par Noé et que l'épilepsie avait
été diagnostiquée chez 'Nès' (Nicolas
Ergaster Sarkozy) bien plus tôt.
On entend même dire souvent, au bistro : C'est
'Nès' qu'a fait sa crise.
42427 Dans la nuit du
Tombeau
42527 Suis-je Amour ou
Phœbus ?
Communes de la Loire disparues. Ces deux communes, où
étaient nés les parents de Nerval, on
fusionné avec St-Étienne après la
Révolution de 1848, car on prévoyait
déjà d'y installer la Manufacture d'Armes et Cycles
qui devait être sise au chef-lieu.
33127 Toi qui m'as
consolé
5320 Rends-moi le
Pausilippe
53-20 = c'est le braquet utilisé par le poète lors
de ses randonnées en vélo dans la région de
Naples. Il permet de rouler (à 100 T/min) à
33,127 km/h, valeur qu'on retrouve dans la formation du vers
précédent, où il évoque une crevaison
qui l'avait tant affecté.
1246 à la Tour
abolie :
825 Lusignan ou
Biron ?
1246 : Mort de Raoul de
Lusignan8, comte de Guînes.
825 : c'est l'année clé de la Bataille
d'Ellendune près de Wroughton qui marque la fin de la
suprématie de la Mercie sur l'Heptarchie : Egbert de
Wessex est victorieux de Beornwulf de Mercie. Il renverse
Baldred, roi du Kent, et soumet son royaume.
Personne n'a pu déterminer pour quelle raison Nerval y
fait référence9. Sauf,
peut-être, pour évoquer la naissance, cette
année-là, de Louis II dit le Jeune, dont le
père Lothaire avait « soufflé »
l'Empire d'Occident à Pépin, qui fut
désigné Roi d'Aquitaine en 817 (et non Prince,
comme indiqué au début par erreur !).
817 traversé
l'Achéron :
Achéron : étrange confusion, sans doute, de la
part de Nerval avec Arcachon, en Aquitaine.
On notera aussi que Lothaire, qui a régné sur
Pavie, avait un caractère de cochon : d'où,
peut-être, l'allusion ci-après à
« l'amer d'Italie » (mais cela reste à
confirmer).
22316 et la mer
d'Italie
22316 : on comprend mal pourquoi Nerval fait
référence au matricule d'une locomotive qui ne sera
créée qu'au XXIe siècle ;
mystère.
26225 du baiser de la
Reine
26 février 1825 : le vice-roi d'Egypte,
Méhémet Ali, appelé à l'aide par le
Sultan contre les Grecs en révolte, envahit le
Péloponnèse et reçoit en récompense
plusieurs territoires, ainsi qu'un sourire, appuyé d'un
geste encourageant de la part de la Sultane.
La vidéo de cet événement compromettant, qui
avait incité Nerval à entreprendre, à 34 ans
(1842), un voyage en Orient10, a
été censurée par le Sultanat, sur
Internet.
124426 J'ai rêvé
dans la Grotte
124426 est le code postal d'un village, Rurki près de
Rohtak (Haryana, Inde), où Nerval s'est rendu lors du
même voyage en Orient11. De nos jours
l'endroit est le siège d'une centrale thermique, desservie
par la route nationale 14 et la grotte sert de dépôt
de déchets.
2349 et mon luth
constellé
Une référence au dessin piqué du Codex
Vallardi (La Vierge aux rochers), que Nerval avait
remarqué lors d'un voyage en Italie. L'allusion fit forte
impression, puisque ce numéro d'inventaire 2349 fut
adopté lorsque le Louvre en fit l'acquisition, un an
après la mort de Nerval.
2619 Le Prince
d'Aquitaine
Il s'agit d'une autre référence historique :
la découverte, près de Marseille, d'une
ancienne monnaie gauloise représentant un prince
d'Aquitaine, actuellement conservée à
Péronne près d'Amiens (numéro d'inventaire
2619).
12415 à la Rose
s'allie
12 avril 1815 : au retour de l'école, passant devant
les Tuileries, Nerval croise Napoléon, revenu de
l'Île d'Elbe trois semaines plus tôt.
25635 Ma seule Étoile
est morte
25 juin 1835 : Nerval évoque le suicide, à
l'âge de 64 ans, du peintre Antoine Gros, son ami et
mentor, anéanti par le mauvais accueil
réservé au Salon à sa toile Hercule et
Diomède12.
2426 où nage la
Sirène
2419 le Veuf
l'Inconsolé
Égypte : Ve dynastie ; règne
du Roi Chepseskarê (2426-2419).
Référence à un grand souverain (dont Nerval
étudia le règne), qui ne se remit jamais de la
noyade de sa jeune épouse. Avec son père
Néférirkarê, ils souhaitaient rompre avec la
tradition de leurs prédécesseurs (Djoser,
Snéfrou, Khéops) et auraient voulu construire des
pyramides à base ronde, mais ils ne pouvaient pas les
appeler tronc de cône, en raison de la
contrepèterie.
220 de la
Mélancolie
Année 220 : c'est cette année-là, 1730
ans, jour pour jour, avant la naissance de l'auteur du
présent mémoire, que Cao Pi, en Chine,
détrône Xiandi, dernier empereur des Han et fonde la
dynastie Wei.
26011855 (code introuvable)
Si
demain Yanluowang m'a transmué, viens :
geins !
Si Gérard de Nerval n'a pas composé cet
alexandrin ce n'est pas une question d'assonance.
C'est qu'il ne voulait pas que l'on pût décoder la
date de sa mort.
1 Dans ce lien entre les mots et
les chiffres, un zéro appelle dix lettres. Le
poème ne pouvait inclure le mot
émerveillement, sauf en acrostiche.
2 C'est-à-dire, les
premiers 5222 nombres premiers.
3 Par exemple en écrivant
chacun de ces mots sur un jeu de bristols, qu'on mélange
soigneusement avant de les lire, un à un, à la
volée...
4 Jusqu'à preuve du
contraire.
5 Puisqu'il faut bien admettre
que son sens révélé manque de
clarté.
6 Contrepèterie
approximative pour « et l'effet de la
crise ».
7 Dont les premiers fossiles
furent mis au jour quand Nerval avait 22 ans.
8 Ne pas confondre avec la Maison
de Lusignan qui est une dynastie noble poitevine originaire du
Limousin, attestée depuis le Xe siècle
et qui a donné des comtes de la Marche, comtes
d'Angoulême, rois de Jérusalem puis de Chypre et
d'Arménie.
9 Pas plus qu'à
Armand-Louis de Gontaut Biron, d'ailleurs.
10 Voyage où il a connu
l'une des favorites de Mehmet (amorphe) osée.
11 Ce fait est resté
secret, car il n'a pas voulu le dire à son
père ; pour ne pas qu'il s'inquiète, il avait
dit qu'il partait pour Lorient.
12 À noter que
Diomède décevra aussi beaucoup les amateurs anglais
de football, entre 2000 et 2003, ne marquant aucun but en trois
saisons avec Liverpool !
Rêve d'une mère gâtée,
Nu, rusé tel Astérix, il est né.
Présents en or, en argent.
Seul, en élu, est né Graner.
On est né, serpents !
Élixir et saleté
Sur une étagère,
Menu de ver.
Huitain palindrome à rimes vagues, de gématrie 1618 avec section dorée approximative juste avant le mot or.
Il nous a fallu nous cacher, afin de compiler l'idéal
cadeau.
Gef, réunissant dans l'ombre tes amis (la douzaine de
littérateurs accomplis au sommaire) gagna notre estime en
canalisant les folies de ses commères et compères.
Sacré copain, il a osé. De main de maître, il
a réussi là une adroite gageure.
Sur un petit forum peu visible, une messagerie, se précise
un gros manuscrit. Bossant dans le secret du mail,
récitant rimes, imaginant, classant, hésitant,
nuançant, citant, omettant, tergiversant, jaugeant,
persistant, comptant, optimisant, lisant, mimant, lustrant,
plagiant les maîtres, enfin, nous sommes capables des
récits les plus indémaillables.
Nos écrits à règles : ambigrammes,
anagrammes, tautogrammes, vers combinatoires, vers sonores,
langage cuit et cru, S plus sept, sator, etc.
À la fin, nos missives combinées, nous sommes tous
prêts à signer la BLO massive (numéro huit
plus huit). Succès ?
Notre élaboré cadeau... l'as-tu, malin,
subodoré ?
Soirée manigancée : à cet instant,
c'est fête. C'est dîner d'ogres.
Il se gave de cacahuètes et d'olives à
l'apéro. Pastis, Pringles. Des kilomètres
d'hummus !
Au menu : foie gras, caviar, huîtres, ris de veau,
couscous, coq à la vinasse, sanglier obèse,
lapereau à la sauge, frites au tomato ketchup, faisan,
cerf, jambon au miel, truite saumonée, salades.
Fromages : brie de Vire, bleu de Bresse, des causses, vache
rieuse, salers, tomme, blanc crème, canut,
gruyère.
Toast du sommelier : boire sans limite, sans regret. Du
schnaps ! Champagne, cidre, bières, Guinness, rum,
gin, kirsch, amaretto, grand marnier, cognac, chartreuse.
Et à la fin, boire un petit thé, café,
cacao.
Cigare.
Fin pompette, sans se rétamer, lisez à Nicolas
G. :
« BLO maîtrisée ! BLO
millimétrée ! BLO
mécanisée ! mais BLO
méritée !
Vive Nicolas, aimé, estimé et festoyé, au
bel âge de Graner. »
(Cliquez sur l'image pour afficher une
liste interactive
de ces drapeaux)
Il y a quelques jours, au cours d'une de mes promenades matinales au bord du Pacifique, j'aperçus une bouteille que les vagues faisaient rouler sur la grève. Je crus y distinguer un objet enfermé. Intrigué, je m'approchai. Effectivement il y avait dans la bouteille une feuille de papier enroulée sur elle-même. De mes doigts que la curiosité faisait trembler, je parvins néanmoins à extraire le cylindre humide et mou, que je déroulai lentement. Quelle ne fut pas ma surprise d'y découvrir la partition manuscrite d'une chanson. Malheureusement le document était en assez mauvais état, et je m'empressai de rentrer à la maison pour recopier ce que je pouvais et conserver l'original en lieu sûr. Je parvins à reproduire fidèlement huit mesures encore assez lisibles :
(Cliquez sur l'image pour l'agrandir)
Ni la mélodie ni les paroles
n'évoquaient quoi que ce fût de connu. Du reste, le
mélange des langues rendait le texte assez
hermétique. Même le passage en français me
rendait perplexe : qui était Qîn-Resh ? Et
qui étaient ces mystérieux
« salauds » ?
Le début du texte, plus obscur
encore, était écrit dans une forme de bas
allemand ; il semblait y être question de gloire, de
noblesse, de mort, et de repos, mais le sens exact de certains
mots m'échappait. Quant à la musique, elle
était tout aussi énigmatique. Chaque mesure durait
trois noires (ou six croches), mais je ne pouvais pas
déterminer facilement si c'était du 3/4 ou du 6/8.
Était-ce tout simplement un mélange des deux, comme
dans certaines musiques sud-américaines (ou par exemple
dans le célèbre America de West Side
Story) ? Pourtant le groupement fréquent des
croches par trois et certains accents ajoutés me faisait
plutôt pencher pour une mesure à 6/8 avec quelques
syncopes, comme dans une gigue écossaise. En tout cas,
quel assemblage déroutant !
Je m'amusai à essayer de chanter
ces quelques mesures, espérant peut-être y trouver
un sens caché, rythmique, phonétique ou autre.
Peine perdue.
J'eus beau essayer plusieurs variantes,
chanter une note sur deux, une mesure sur deux, etc. Rien n'y
fit. Aucun message secret n'apparaissait. J'essayai même de
l'enregistrer tel quel puis de me le repasser à l'envers,
en me rappelant les supposés messages satanistes que
certains groupes de heavy metal des années 70 cachaient
dans leurs œuvres. Ce ne fut pas plus éclairant.
Dommage !
Didier Bergeret
Information pour les non-Canadiens.
Au clair trait de hune,
ça tourne du blé
très colère dune,
Saturne doublé.
Graner veut d'année
qu'un vrai maudit Bic
grave ère damnée,
crève un Moby Dick.
Quand sain capitaine
nommé Nicolas.
piqua cinquantaine,
qu'honnit Nemo las ?
Clairons de cothurne
– Rolland naît d'étroit –
toquèrent donc l'urne
ténor et l'endroit.
Couples de vers anaphones.
Léonin été fini ? Ha ! Beau Graner en argua ébahi : ni fête ni Noël !
Ce mec... tu as été promu ? Ô ben non, à ce jeu Graner re-nargue : je canonne, boum ! Or pété ! Saut ! Ce mec !
Alain Hupé
Le thérémine est l'un des tout premiers instruments électroniques, inventé en 1920 par un physicien soviétique. C'est aussi le seul instrument dont on joue sans le toucher : deux antennes créent un champ dans lequel chaque geste de l'interprète affecte la justesse et l'intensité du son. Cet instrument fort difficile exige donc une gestuelle lente, mesurée et précise.
Le thérémine nous invite à repenser nos
gestes : ainsi le présent enregistrement sonore
fait-il entendre le nom de NICOLAS GRANER (en capitales)
tracé, lettre par lettre, en l'air dans le champ du
thérémine. (La lettre N commence, en trois
« bâtons », à 1'16, et le S
s'achève à 2'25 ; le G est donné
à 4'08 et le dernier R à 4'32.)
La partie de piano est construite sur le nom de Nicolas Graner
d'une façon plus traditionnelle, au moyen d'une
correspondance note-lettre chromatique et
non-octaviante :
Ces deux ensembles de notes fournissent aussi bien un motif
mélodique, qu'une échelle modale ou harmonique,
dont les possibilités sont ici explorées de
diverses façons (d'abord sur NICOLAS, puis modulant sur
GRANER, le motif NICOLAS étant ré-exposé en
sens inverse à la toute fin).
Au thérémine, les tracés de lettres sont
entrecoupés de phrases plus mélodiques qui, sur les
mêmes modes que ceux donnés au piano, explorent la
tessiture de l'instrument dans sa presque totalité. Le
lyrisme élégiaque du thérémine fait
opportunément oublier sa justesse approximative, et
l'accompagnement grave, quasi-processionnel du piano, souligne la
solennité due à la célébration du
dédicataire. Sans large énergie, sans cris ni
rires en coin, on égrènera illico ce lacis en sons
égarés.
Un enregistrement de haute qualité et davantage d'explications sont disponibles sur le site de l'auteur.
Horizontalement :
I. Personnage de Monsieur Nicolas avec un
certain caractère.
II. Nicolas Graner pour les colistiers.
– Perse dans la Disparition.
III. Il y a eu Condorcet, Copernic et Gogol et puis il
y a Graner.
IV. De même dans la Disparition.
– Notre ami colistier, familièrement.
V. Mesure de capacités contestable.
– Nicolas et ses amis colistiers l'ont
été par les contraintes mais ils adorent
ça.
VI. Vert, blanc, bleu, rouge.
VII. ... reste ici et se repose. – Que
j'aime à faire apprendre un nombre utile aux
Sages !
VIII. Ce qui manque à ce pangramme :
« Fou, j'ouvre à quai, au hoyau, ce wagon
de ?? au look piteux. »
Verticalement :
1. Un mot en filigrane : gagné à
bord par la crise collective de vent.
2. Nos sentiments sincères pour Nicolas
Graner.
3. La fin d'un coco qui commence un ricochet.
– Animaux en cage, sans dessus dessous.
4. Ceci n'est pas un mouvement
littéraire !
5. Un zéro de l'Antiquité.
– Emballé, tout au moins au début.
6. Mon 1er est gaulois, mon 2e
se présente parfois en pelote, et mon tout est un ami
colistier.
7. L'envers vert et clément des déserts
et des ergs secs : l'éden..., le bled des bergers
berbères, herbe dense, menthe légère et,
même !, gerbes de blé, l'hébergement de
cheptel en effervescence : entendez le bêlement des
chèvres ! – Normal et pourtant
transcendant.
8. Initiales d'un navigateur aujourd'hui
abandonné. – Remettez-nous ça !
Françoise Guichard
Mon premier est ni parce que niveau d'eau et que doryphore
Mon deuxième est col parce que colchiques dans les prés
Mon troisième est a parce que avocat et que camisole de force
Mon quatrième est gra parce que gravitation
Mon cinquième est ner parce que néroli
Mon tout est Nicolas Graner
Je me souviens qu'un jour de juillet 2011 dans les jardins d'AZ, en réponse à l'exclamation « Je vais sans doute dire quelque chose de bête et méchant », Nicolas proposa : « Pourquoi pas quelque chose d'intelligent et de gentil, pour changer ? ».
Cher oulala poteau,
Cinquante ardoises ! Ou plutôt HI HE ans en
bibi-binaire, comme dirait Boby !
Et quel palmipède !
Tu caresses les chimères et les liponombres
– à la perfection.
Brillant trouvère en lumière artificielle
(cogniticien toi-même), tu taquines aussi bal-musette en
gardant Pausilipe et Mère d'Italie.
Les soirs de spaghettis (avec ses pattes, Ali m'enterre), ton
aviation nous pot-au-feu d'artifice.
Avec toi, c'est toujours la déglaciation !
Tu impressionnistes mes invisibles et ta gentille nièce
fait mon abréviation.
Avec mes argentiers,
moyeu adversaire, neveu le plus sancerre, mon cher Quinoa
Grammaire !
Sophe_i Vial
Sophie Vial
(une vanité
cauchemardée)
Songer à cri l'an?
Car là grisonne Nicolas Graner,
Crâne, glas, noir? Le gars cria
« Non, car l'an s'ignore, sonna
l'air grec, Nicolas Graner, ri-
ons car l'âge n'arg.......... »
pour manger
bif sans gras
et sans nerf
et pour boire
ni Coca
ni Cola
Pour vendre ton macaroni
vert, à l'abri du siroco
sous sa tente tu t'enrôlas.
Content de soi, buvant un grog
le gras paillasse pérora
« Personn' ne peut me détrôner »
La relation s'envenima
tu tombais presque en coma
dans l'air chargé comme un plasma,
brûlant comme plac' Syntagma.
On attendait télérama
ce furent Nadia et Nerma*
qui criaient haut leur opinion
« Dégage, voleur, tycoon
avec ta lance et ton blason !
Dégage, sphinx, monstre, dragon
on n'a plus peur de Pharaon
de Nabucco, Nergal, Néron ! »
Annie Hupé
* Article parlant de Nadia et Nerma.
NICOLAS GRANER NICOLAS GRANER NÉ L'ANGE SCANNER IL EN A LA CLÉ IL EN A LA CLASSE CALÉ À L'ÉCRAN CLONÉ EN SON CLAN ONC IL S'ÉGARA ONC IL N'ESSAIERA L'ÉCOLO ÉCLAIR LE CANON EN L'AIR ALIGNÉ EN RANG AGRESSER EN SLANG SES ORS SI SEC EN ÉGALÉS ANGLAIS GARE À L'AGORA GRÂCE IL N'ÉCRIRA REGAIN GÉNÉRAL RIEN LORS ILLÉGAL ASSAINIR L'ÉGO ASSEOIR SANS LOGO NI AGIR ESCROC NI LIRE EN ACCROC ENGAGER LE SOI EN RÈGLE À SA LOI RÉEL À L'ENCAN RENGAINER LE CRAN
(beau présent, double auto-justification et quadruple acrostiche)
Un jour, un poisson-chat
Rencontra une chauve-souris.
(Si c'était dans l'air ou sous l'eau,
L'histoire ne le dit pas.)
Le poisson-chat s'adressa à la chauve-souris,
Tout en se lissant les moustaches :
« Chauve-souris, je vais te manger,
Car tu es souris,
Et toujours le chat mange la souris ! »
Celle-ci, la tête en bas et les pieds en l'air,
Sourit,
Et lui répondit : « Poisson-chat, mange toi toi-même
Car tu es aussi poisson,
Et toujours le chat mange le poisson ! »
À ces mots, le poisson-chat jura,
Mais un peu tard, et cætera...
[Bannissant toute obscure castration, cicatrice
ou rugosité étouffante, l'Oulipo
magyar refuse de gripper les rouages du créateur.
Seules nos chansons gaies
& fluides méritent attention, et c'est pourquoi
nos calligrannes ornent un
kilogranne heureux : ce seizième volume de la
Bibliothèque Liste-Oulipienne.]
Nos cools Hongrois narrent
Non que l'engreneur
Ne cale – aigre honneur –
Ni qu'il hongre un art
Nu, collègue Renoir
N'écoulant graines hors
Nos cales au Grand Nord
Nuit-khôl ou gris-noir,
Ni quel ogre honnir,
Ni que longue rainure,
Nœud coulant, grenure,
Ne collent – au gré nuire !
N'ois que langue réunir
Nos colliers, greens, airs,
Nos colis, Graner :
N'ois qu'allègre hennir !
« Hennissez haut », héla Hesse,
« j'ai Héra, haineux
hères ! »
Explication : l'écrivain Hermann Hesse, s'estimant
incompris (en bon nietzschéen suisse ex-sujet du Kaiser),
s'adresse aux hommes pour leur dire qu'il les laisse braire, car
lui, il possède la femme du roi des dieux !
Il nous paraît d'ailleurs alluder à son
expérience des drogues1 bien plus
qu'à sa quête mystique (ou de
notoriété, qui lui valut le prix Nobel).
C'est ainsi que nous avons déchiffré le message
plutôt parano et mégalo2 qu'il avait fait
graver sur le fronton de sa dernière maison, la Casa
Rossa, sur les hauteurs de Montagnola.
Son texte crypté était donné sous une forme
lapidaire et pour ainsi dire en toutes lettres :
N — I — C — O — L — A — S — G — R — A — N — E — R
On ne peut le lire sans avoir l'impression d'ânonner.
1 Relisant le texte de Hermann
Hesse, je me demande s'il ne témoigne pas d'une
très forte imprégnation par le H, au moins
initiale. (Note de l'hauteur).
2 C'est le thème de
Le Je des perles de verres (cf. Perec, Les
Revenentes).
« Célèbre bête de légende
chez les Hellènes, Cerbère défend de ses
dents, de ses têtes de serpents, l'entrée des
Enfers. Cette entrée est en Grèce et permet de
descendre en l'Érèbe, terre des spectres et des
ténèbres éternelles. Thésée,
Énée et Déméter
pénétrèrent en ses cercles et
tentèrent de se rendre vers le Léthé et ses
berges. Repérez l'entrée des Enfers, prenez-en les
termes, les lettres, et renversez-les. Démêlez les
secrets enchevêtrés et celés en ce
texte. »
Que vient faire Nicolas Graner dans cette petite histoire
accessoirement monovocalique ? C'est simple.
La mythologie nous apprend que quand Orphée, inconsolable,
décida d'aller chercher Eurydice au royaume
d'Hadès, modulant tour à tour sur sa lyre les
soupirs de la sainte et les cris de la fée, il se rendit
à Ténare en Laconie, où se situe
l'entrée des Enfers et descendit au Tartare dans l'espoir
de la ramener.
Si l'on peut aisément deviner l'anacycle syllabique de
Nicolas dans le nom Laconie, on aura
peut-être plus difficilement reconnu en
Ténare le chiffrement par l'algorithme ROT13 du nom
Graner, et inversement.
TÉNARE en LA/CO/NIE UFOBSF VGPCTG WHQDUH XIREVI YJSFWJ ZKTGXK ALUHYL BMVIZM CNWJAN DOXKBO EPYLCP FQZMDQ GRANER NI/CO/LAS
On retrouve d'ailleurs dans la Bible ce que le mythe grec
laisse entrevoir, puisque les initiales NG de Nicolas Graner,
renversées, donnent GN = Géhenne. Et s'il
fallait une preuve supplémentaire, on pourrait simplement
vérifier que la prophétie suivante :
En deux mille douze, le premier décembre,
Nicolas Graner aura cinquante ans.
accuse, comme on pouvait s'y attendre, une gématrie
de 666.
Diable ! Satané Nicolas Graner !
Note de Rémi Schulz :
Primero de Diciembre : el día BLO.
Rémi rappelle aussi l'une des significations
de l'« old Nicolas » de la
4e de couverture :
Nick or Old Nick is a well-known appellation of
the Devil. The name appears to have been derived from the Dutch
Nikken, the devil.
L'ogre s'incarna
DreamWorks
Je suis le TéNébreux, — le Veuf, — l'Inconsolé, Le prInce d'Aquitaine à la tour abolie : Ma seule étoile est morte, — et mon luth Constellé POrte le Soleil noir de la Mélancolie. Dans La nuit du tombeau, toi qui m'as consolé, Rends-moi le PAusilippe et la mer d'Italie, La fleur qui plaiSait tant à mon cœur désolé, Et la treille où le pampre à la rose s'allie. Suis-je Amour ou Phébus ?... LusiGnan ou Biron ? Mon fRont est rouge encor du baiser de la reine ; J'Ai rêvé dans la grotte où nage la syrène... Et j'ai deux fois vaiNqueur traversé l'Achéron : Modulant tour à tour sur la lyrE d'Orphée Les soupiRs de la sainte et les cris de la fée.
Contraintes : mésostiche (John Cage),
lamellisation (Jack Vanarsky), et titre retouché.
NB : On ne peut retrouver le nom de Gérard de Nerval,
ce qui montre bien qui est le vrai auteur du sonnet original.
(Cliquez sur l'image pour l'agrandir)
Texte ambigramme invariant par réflexion d'axe
vertical, utilisant une police réversible, avec les
caractères symétriques 0, 1, A, E, H, I, M, N, O,
T, U, V, Y, et miroir 2 ↔ 5,
C ↔ D, F ↔ R,
S ↔ Z.
En voici une transcription en texte brut :
1
DEC
02H50
UN MOT ANNOTE ETONNA TOM NU
« MACADAM »
EN EFFET NE FINIR EN TERRE NE
FINIR IN MACADAM NI FINIR
MAC, FINET ! NON ! TENIR, DAM
ANIMER UN DOC NU FEMINA
EVE, NAIVE A ETE A EVIAN, EVE
UN ETE A NOVY DUC YVON A ETE NU
« HA HA ! RIT-ON, NO-TIF ! AH AH ! »
FANA TED AVIVA CET ANAR
(UN NOIR A FION NU)
A NOYON A
02H50 TOT EN DEC NE TOT 02H50
ODIN : MON TIR ET ANNA TE FIT NOM : NICO
« NIEZ UN NOM, ODIN SEMEZ MON NOM SEMEZ NICO, MON NU SEIN »
ET A FUTUR CID FUTUR A TE
FETER ET, EN EFFET A TERRE NE, TE FETER
Ce volume 16 de la Bibliothèque Liste-Oulipienne
comporte 1 exemplaire numéroté de 0x10 à 100002
réservé au dédicataire Nicolas Graner
Exemplaire no 222
© La liste oulipo et les auteurs
OULIPOTES
BIBLIOTHÈQUE LISTE-OULIPIENNE
No 16
Gilles Esposito-Farèse
<gef@iap.fr>
Dernière modification : 30 novembre 2012