Gef's Contributions to the Oulipo Mailing List

[0. Classification of the constraints]
[1. Old oulipian page (90s)]
[2. Translation exercises (96-97)]
[3. Miscellaneous constraints (97)]
[4. Oulipian games & poetry (97-98)]
[5. Oulipoetic constraints (98-99)]
[6. Oulipoetry in 1999]
[7. Y2k texts]
[8. Grannets, tanka & Nerval]
[9. Poetry & symmetry (2000-01)]
[10. Sonnets et al. (2001-02)]
[11. Homophonies, anagrams, etc. (2003)]

12. Combined constraints (2003-04)
[13. Some original constraints (2004-06)]
[14. New literal constraints & pangrams (2006)]
[15. Holorhymes, pangrams, etc. (2006-08)]
[16. Polysemy & Pastior (2008)]
[17. Collective poems & vocalic sonnets (2008-09)]
[18. Lists & saturation (June-July 2009)]
[19. Anagram pairs, Loyd & Fournel (2009)]
[20. Rhymes, anagrams et al. (2010-11)]
[21. Cut-up, outlaw, Mathews, etc. (2011-12)]
[22. Complex rhymes, multi-lipograms & self-justification (2013)]
[23. Doublets, arithmonyms, alpharhymes, etc. (2014)]
[24. Homoconsonantisms et al., braids, anagrhymes (2015)]
[25. Anagrams, holorhymes, Morse, etc. (2016)]
[26. Rhythm & pangrams (2016)]
[27. Compositions, holorhymes and new constraints (2016-17)]
[28. Syllabic squares, vocalic sequences, music, etc. (2017)]
[29. Paradoxical constraints (2018)]
[30. Extensions of anancograms & other constraints (2018)]
[31. Express palindromes (2018)]
[32. Digrams, mesonyms et al. (2019)]
[33. Intervals, primes, n-grams & Queneau (2019)]
[34. Statistics and prime ASCII art (2020)]
[35. Extensions of HOGs & palindromes (2020)]
[36. Acrostics, rhythm and many other constraints (2020)]
[37. Block designs, neo-gematria, paronyms & boundaries (2020)]
[38. Metatogs, irrational sonnets, neo-sestinas, etc. (2021)]
[39. Prouhet-Thue-Morse, generalized sonnets and other forms (2021-22)]
[40. Architogs, polysympathy et al. (2022)]
[41. Paronyms, protehogs, dichotomy, etc. (2022)]
[42. Tropes and generalized palindromes (2022)]
[43. Block designs, binary gematria et al. (2023)]
[44. New express palindromes and octina (2023)]
[45. Paronyms, surdefinitions & palindromes (2023)]
[46. Recent stuff (2024)]
[Appendix: Homages to a few oulipian friends]


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3 septembre 2003

Sonnet de pangrammes hétéroconsonantiques
Chaque alexandrin du poème ci-dessous contient toutes les lettres de l'alphabet, sans répétition de consonne. L'alternance des rimes est respectée, et aucun mot significatif n'est répété (les deux « paf » sont respectivement un adjectif et une interjection). La contrainte la plus difficile dans cet exercice est le nombre de syllabes, ce qui explique la position bizarre de certains mots terminés par un e caduc : il faut se débrouiller pour les placer avant une voyelle ou une semi-voyelle.
Beaucoup de mots font allusion au vers final, notamment au juge [alcade, wali, viguier, justicier, héliaste] et à son whisky [jerez, pochard, koumys, kwas, paf, éthylique, vodka, kava], en évoquant au passage sa blondeur [wasp, jaune tif, oxygéné] et sa fumée [kif, asphyxiez, tabagique]. Le wergeld est une indemnité d'origine germanique et le chapska un couvre-chef d'origine polonaise.


Après la bataille

[Mon père, ce héros des jeux de cartes, se promenait après avoir brillamment remporté une bataille, quand un magistrat déjà passablement éméché lui demanda de lui payer un londrès et un verre de plus. Incommodé par l'odeur de son vulgaire ninas, papa le repoussa avec mépris, et le prévôt décoloré en vint rapidement aux mains. Ils se menacèrent réciproquement de poursuites judiciaires, mais j'intervins pour rappeler à mon géniteur qu'il gagnerait aisément une autre partie. Alors, superbe, il lui offrit tout de même à boire.]

Mon père, jais cow-boy, vaquait -- doux zig, khalif.
Bouge un alcade wasp : « Veux kif, jerez mythique !
-- Pochard, buvez koumys ! Qu'wali gueux, jaune tif !
   Jà combiniez dix kwas, viguier paf, éthylique ! »

L'ex-moujik wisigoth binz vide, y craque au pif :
« Bafouez un justicier, whig ? Vodka m'y explique ?
   J'embraye taekwondo ; gavez chaque explosif !
-- Judoka ? M'asphyxiez, clown ! Fièvre tabagique !

-- Quel jockey du far (vague) west mon pèze exhiba ?
-- Wergeld que j'y fixai, zouave ! » Un chapska tomba.
Swing : paf ! Oyez, voici l'idiot break que j'exhume :

« Drawback : paumez jeu vif qu'héliaste oxygéné
   D'ex-kava (joug) y flambe. Équipez whist ! » Crâné :
« Portez ce vieux whisky au juge blond qui fume. »

Geoles : flirts à poésies_

[Voir aussi mes précédents pangrammes, ce sonnet hétéropanphonétique, et ces grannet & sonnets anagrammatiques]

24 septembre 2003

Le Rouge et le Blanc
Traduction bivocalique de l'Affiche rouge d'Aragon, respectant certaines caractéristiques formelles de l'original : non seulement le sexe des rimes, qui joue un rôle fondamental dans la mélodie de Léo Ferré, mais aussi le fait que toutes les rimes masculines emploient le même son vocalique -an, les consonnes d'appui changeant de strophe en strophe. J'ai volontairement respecté le clinamen de la dernière rime en principe féminine, qui se trouve être seulement consonantique dans l'original (comme ça arrive fréquemment chez Aragon). Il se peut que ce clinamen n'ait pas eu tant d'importance pour le poète, mais il acquiert une force étonnante dans l'interprétation de Ferré. Du point de vue rythmique, mes césures sont à peine plus chaotiques que celles d'Aragon... Les rimes entre singulier & pluriel sont aussi conformes au style de l'original (et mon unique e caduc entre voyelle & consonne se trouve miraculeusement dans la même strophe où Aragon en a laissé passer un).
L'impératif « niez » de la quatrième strophe se prononce en une seule syllabe (synérère normale). La graphie « Ereven » de la cinquième strophe n'est pas courante, mais on la rencontre parfois (par exemple dans cette biographie du champion d'échecs Tigran Petrossian).
Le choix des voyelles E & I a été guidé à la fois par deux couleurs évoquées dans le poème (le blanc du givre et le rouge de l'affiche) et par des considérations sonores : le E est nécessaire pour respecter l'alternance, et le I permet de conserver certaines rimes-clefs de l'original.


L'imprimé lie-de-vin

dédié envers Frédéric Schmitter
(estimé de 136 trimestres vers le 30 septembre)

Ils vinrent exiger ni pitié ni prestige
Ni d'église ni prière de révérend
Vingt semestres si vite expirent différents
Ils se servirent de simples rifles et tiges
De cécité le Lige en décès ne se prend

Ils se virent clichés en les vitres des villes
Hérissés de ténèbre et crins en excédent
Cette liste vermeille exprime l'incident
De désigner ces gens de mines difficiles
Et cherche l'effet vil envers les résidents

Ils se fixent en ces terres de préférence
Les plébéiens en semblent rester réticents
Dès les vêpres discret l'index enclin descend
Écrire en ces dessins Résistez en silence
Et les tristes réveils en deviennent décents

L'ensemble revêtit l'ivre teinte de givre
Fin février en ces derniers événements
Les rebelles ici dirent sereinement
Pleine félicité Persistez Filez vivre
Envers les ennemis niez le ressentiment

Finis les lis Finies les peines et les liesses
Fini le temps Finis l'étincelle et le vent
Deviens femme ris bien et retiens le fervent
Fidèle ménestrel en tes mille tendresses
Dès le répit signé de Perse en Éréven

Vers le relief d'hiver le ciel grisé s'incline
Cette Terre est si belle et l'esprit se distend
L'intègre verdict est imminent je l'entends
Sensible Mélinée indigente féline
Et je te dis de vivre en mère ce printemps

Ils gisent vingt et six les engins retentirent
Vingt et six éventrés en des tirs incléments
Vingt et six immigrés mes frères dignement
Vingt et six très épris de vivre et d'en périr
Vingt et six cris de liberté brièvement

Le gospel : sa foi résiste_
[Gef d'après Ferré d'après Aragon d'après Manouchian]

N'hésitez pas à réécouter la voix extrêmement sensible de Léo Ferré dans le poème original. Moralité en forme de fable-express :

Comme les potions d'Alice,
Ce poème plein d'émoi
Aimerait qu'on le choisisse
Et demande « FTP-MOI ! »

le colonel Gilles (E-F)
FTP = File Transfer Protocol.
FTP-MOI = Francs-Tireurs Partisans - Main d'Oeuvre Immigrée, dont faisaient partie les résistants de « l'Affiche rouge ».


1er octobre 2003

Lipogressif
Poème présenté avec divers niveaux de gris

El Desmigado
(Le Désagrégé)

Whig d'York aux plombs fondus, vizir au jour quiescent,
Chef d'Aquitains, j'y romps -- zut -- l'ex-vogue abolie.
Je perds ma galaxie ; ô quel vif luth berçant
Que gâche un veuf obscur : trop de Mélancolie !

Fée au soin prévenant, dans ce tombeau glaçant,
Rends-moi le pic et les vagues de l'Italie,
Cette treille de pampre et rose s'unissant,
Et ce coeur désolé séduit d'une ancolie.

Être Éros ou Soleil ?... Einstein sinon Atlas ?
Une étreinte à tsarine irritera ta tête ;
Assiste à ta star-raie, et ta sieste s'arête !

Ara, ressasseras : Errer ès rares sas...
Seseé: ¿Es ese? See, see! Esse ses esses !
+ : « '...'...' »  /  *,* : « % § ! @ # ! »

    |
  G |
----+
Note sur le 2ème vers : rappelons juste que la Gironde est en Aquitaine.
Note sur le 11ème vers : l'« arête » finale est volontairement écrite avec un seul R.
Traduction du 13ème vers :
          J'ai zozoté : C'est celui-là ? [en espagnol] Regarde, regarde ! [en anglais] Calibre les ouïes du violon ! [en français]
Traduction du dernier vers :
          Les soupirs de la sainte et les cris de déesses.
Traduction de la signature :
          G mis dans un coin (précédé de la célèbre tragédie du ROI PEPIN)

Le premier vers de ce sonnet est un pangramme, le deuxième emploie 24 lettres, le troisième 22, et ainsi de suite jusqu'à épuiser tout l'alphabet dans le dernier vers. Les premières lettres à disparaître sont les plus rares en français, telles que les calcule ce site de statistiques. Pour les lettres les plus courantes, j'ai en revanche conservé l'ordre « perecquien » ESARTINULOC. En résumé, voici les lettres à la fois autorisées et obligatoires dans chacun des 14 vers :

abcdefghijklmnopqrstuvwxyz
abcdefghij.lmnopqrstuv.xyz
abcdefghij.lmnopqrstuv.x..
abcdefghi..lmnopqrstuv....

abcdefg.i..lmnop.rstuv....
a.cde.g.i..lmnop.rstuv....
a.cde...i..lmnop.rstu.....
a.cde...i..l.no..rstu.....

a...e...i..l.no..rstu.....
a...e...i....n...rstu.....
a...e...i........rst......

a...e............rs.......
....e.............s.......
..........................

Par construction, les lettres de ce poème ont des proportions voisines de leurs moyennes en français
(sans être rhygoureusement égales à celles données sur cette page Web).

                                                                                                    Poisse ! la glose s'éfrite_

[Voir aussi ce sonnet de pangrammes hétéroconsonantiques, et mes autres réécritures
du Desdichado de Nerval (holorime, aboyée, cruciverbiste, déplacée, & rustique)]


6 – 14 octobre 2003

Quelques « pixies »

La notion de « pixie » a été proposée par Christophe Géradon sur son site Web, et transmise à la liste oulipo par Éric Angelini. Il s'agit d'images GIF qui affichent leur propre taille en octets. Selon les règles de Géradon, elles doivent utiliser une police & une fenêtre de tailles standard, et doivent inclure la signature de l'auteur.
Patrice Besnard a eu l'idée de combiner l'autoréférence de ces images à la symétrie des ambigrammes, et l'on peut retrouver ses créations sur le site d'Éric Angelini (leurs tailles ont malheureusement été modifiées par le logiciel utilisé pour construire cette page, donc seule la confiance des visiteurs peut restituer leurs autoréférences).

Le premier pixie que j'ai construit est volontairement léger : il ne compte que 1001 octets, comme indiqué en petites capitales de Garamond-48 dans une fenêtre de 160x120 pixels. C'est un ambigramme doublement symétrique, qui reste lisible à l'envers et/ou dans un miroir. La signature (gef) en forme de papillon respecte ces symétries, mais n'utilise évidemment pas une police standard. Le fond noir est une allusion aux 1001 nuits.

1001

Mon deuxième pixie n'a rien d'autre que son autoréférence à offrir, mais il évite toute possible tricherie. Il n'utilise en effet que deux niveaux de gris (noir & blanc), une fenêtre standard de 320x240 pixels, et la police la plus standard possible (Times) dans sa plus grande taille standard permettant une telle phrase (48 points). [Selon Géradon, les pixies sont d'autant plus précieux que leurs polices sont grandes.] A priori, une telle image est reproductible par quiconque possède un ordinateur, et l'on peut donc vérifier qu'aucun pixel n'a été ajouté ni retiré. Pour éviter l'encombrement visuel de cette page, ce pixie est ici affiché en réduction, mais vous pouvez voir sa taille réelle en cliquant dessus.

Cette image compte exactement 2464 octets

Les deux pixies suivants jouent sur la signature obligatoire de l'auteur, plusieurs fois présente dans le premier (de manière certes détournée) et comme complémentaire des chiffres dans le second. Ils affichent chacun leur taille exacte (9537 et 6132 octets) dans des fenêtres standard de 320x240 pixels (une nouvelle fois réduites sur cette page, mais vous pouvez cliquer dessus pour afficher leurs tailles réelles). Le premier pixie utilise la police gratuite PocketCalculator dans sa taille standard de 24 points. Le second choisit la plus grande taille possible dans une telle fenêtre, mais évidemment avec des lettres & chiffres dessinés par l'auteur.

9537(719...) 6132

Mon dernier pixie utilise une nouvelle fois deux niveaux de gris (noir & blanc), et une police standard (Monaco-9) dans une fenêtre standard de 320x240 pixels, afin d'éviter toute tricherie. Les chiffres sont organisés de manière à reproduire leur aspect en taille (standard) 120. Mon but a été de construire un pixie autoréférent mais « menteur » : la taille du fichier GIF n'est bien sûr pas l'énorme indiquée en petit (11111...), mais celle que l'on peut déchiffrer en gros, à savoir 3079 octets.

3079


27 octobre 2003

Verts blancs
Chaque mot du sonnet bivocalique suivant contient au moins un E et au moins un U. Aucun d'entre eux ne peut donc apparaître (avec la même graphie) ni dans la Disparition ni dans les Revenentes, célèbres romans de Georges Perec. Comme mentionné dans l'« exergue », ce poème contient une erreur prosodique, à savoir un vers de 13 syllabes -- que je vous laisse trouver !

Sujet : neumes fugués
exergue :
Furetez, preux chercheurs,
débusquez une erreur !

Quel zeugme superflu, quelle fleur structurelle
Peuvent seuls débuter, ubuesque rhéteur ?
Nullement perturbé, quelque prudent lecteur
Suspecte une brumeuse enflure culturelle.

Neuf muses ? Une ruse, excuse surréelle !
Refuse leur rébus, peu crédule enquêteur ;
Juge leur subterfuge élucubré menteur,
Scrupuleux leurre creux, récurrente querelle.

Que résulte humblement quelque enjeu mutuel
-- Hurlement turbulent, murmure éventuel --
Une juste pendule heurte une suprême heure.

Fresque presque burlesque, ému pleur textuel :
Une épreuve truquée eut demeuré. Que meure
Censuré leur succès verbeux perpétuel.


[Cette contrainte est une variante bivocalique du ni lipo ni mono d'Alain Chevrier]

7 novembre 2003

Assonances assommantes
Le « sonnet » suivant respecte simultanément trois schémas de rimes classiques, mais ne possède pourtant aucune rime.
[Il emploie d'ailleurs plusieurs mots ne rimant à rien.]
De tels croisements sonores ont déjà été explorés plusieurs fois dans la littérature, y compris à l'OuLiPo et sur la liste
du même nom, mais à ma connaissance jamais aussi rhygoureusement. ;-)


Bouffonnerie

L'ombre immobile se claustre
En un silence profond
L'oeil exprime une peur monstre
De monter sur l'échafaud

Maintenant l'être s'échauffe
Puis rajustant son plastron
En espérant un triomphe
Dit Musique Maestro

Hors des coulisses du cirque
Le clown débutant s'extirpe
Et tente un grotesque jerk

Le public voit qu'il usurpe
Son poste et le juge inepte
Hélas c'est l'échec abrupt

Le pitre figea ses solos_


16 novembre 2003

Participation à un recueil collectif pour fêter le 50ème anniversaire de Robert Rapilly.


5 décembre 2003

« Contrainte du snob »
Alain Chevrier a proposé sous ce nom la règle interdisant à deux mots voisins de posséder la moindre lettre en
commun. Il a lui-même illustré cette nouvelle & difficile contrainte par une réécriture du Desdichado de Nerval.
Dans le sonnet suivant, j'ai adapté une célèbre chanson de Boris Vian dont le thème évoque cette contrainte.


Snobinet (d'après B. Vian)

Être snob, c'est l'unique apparat que j'accepte :
Il me faut dédier ma vie à ce grand job.
À ton bras je m'exhibe, ou bien sur cette mob ;
« Tweed bon sud et ni art nocif » est mon précepte.

Galons d'astrakan, gemme à l'index, frac inepte,
J'ai du rob au whisky, je lis Jacob et Schwob ;
Je m'appelle Bruno mais on me dira Bob ;
De pur-sang et barons je suis le vif adepte.

L'amour s'exprime nu parce qu'on rime à zob.
Amis, prenez du coke au cheese ! Moi, tel Job,
Chaufferai mon triplex au bloc diamantifère.

J'ai tourné ma télé, ça réjouit l'atmosphère ;
J'ai défoncé ma Porsche ; au lit en août, je dors.
J'achèterai plus tard un drap-linceul à Dior.


[N.B. : Nous nous sommes rendu compte quelques années plus tard que cette même contrainte
avait déjà été proposée & illustrée avec brio par Ross Eckler en novembre 1976.]


11 décembre 2003

Base de la littérature
En oubliant l'ordre de ses lettres, chaque mot peut être représenté par un vecteur dans l'espace de dimension 26 de l'alphabet [par exemple, « baba » = (2, 2, 0, 0, ..., 0)]. La phrase de 26 mots suivante a été construite pour avoir un déterminant non nul. Cette contrainte implique que les 26 lettres de l'alphabet sont utilisées (pangramme), et qu'aucun mot ne peut être obtenu en additionnant ou en retranchant les lettres d'autres mots de la même phrase.

Portez ce vieux whisky au juge blond qui fume
et cinq kirs pour sa nièce à la sveltesse plume,
car aujourd'hui je m'y consume.


26 janvier 2004

Rimes homographes
C'est un poli sonnet, Gi//es (barde bleu)

Kékszakállú

Ce jour-là Barbe-Bleue a dressé la grand-voile
Sur son navire orné d'un écu mi-parti.
Judith prie, au château, pour que la nef se voile,
Chavire et la délivre. Il est enfin parti.

Chastement (au début) la belle a pris le voile,
Mais les galants voudront tous en tirer parti :
Ils offrent des sonnets pour qu'elle se dévoile...
Soudain l'époux revient, rouge comme un parti.

« Que fais-tu toute nue, et qui donc lit ces pages ?
Que forniquent surtout dans notre lit ces pages ?
-- Ce sont mes confesseurs, chéri, ce sont des pieux !

-- C'est très vilain, Judith. Je confisque le livre.
Et celui qui trahit, viens voir où je le livre :
Ma chambre de torture ; au fond, ce sont des pieux ! »


Ogre, il festoie ses pals_


3 février 2004

Cabalistique appliquée
Le but de cet exercice est de tester à quel point le sens résiste à une accumulation polysémique
(parfois « Canada Dry »). Il est donc normal que vous n'y compreniez pas grand chose...


El Descifrador
« Le calembour est la fiole de l'esprit qui vente. » (Hector Vigo)

Terne veuf rance et nieur, sans compagne ni paix,
Mon fortuné palace, à tort tu l'exfolies.
Si l'on a clamsé vers des lyres dépolies,
M'émeut, si long, sans nuit, le temps des maux suspects.

Dans ce tombeau latent, l'allée aux parapets,
J'avorte des potions : j'entremêle ancolies,
Un verre à pied beau d'un cépage aux lies jolies
Et la colunitrase, éther au coeur épais.

Une once du Pape ou quelque panthère à taire :
Mens-je ? Mon courroux gît comme une loque à terre.
Je caresse un dessein de l'âne inférieur.

Par mille et cent secrets, mais que ce format lèse,
Je l'écris, de là fais que sourde, en rimailleur,
Un zeste de limon ou d'orange malaise.

Gilles au beau fit l'amphibologie_


5 février 2004

Poésie shadok
Le Chef shadok nomma un poétiseur ophyciel, chargé de trouver les plus belles combinaisons des quatre mots de la langue shadok : ga, bu, zo, meu. À force de combiner, combiner, le poétiseur ophyciel mélangea, mélangea, et finit par donner à sa tribu des cris aux sens nouveaux. Le génie formaliste du Professeur Shadoko synthétisa cette expérience en un Théorème : « La consonne d'un mot associée à la voyelle d'un autre ouvre des potentialités littéraires insoupçonnées. » Et puis quoi, encore ?

Gammes au but gaga *

Ô magma gazeux,
aube aux mots, aux hommes,
aux gammes, aux gommes,
magots aux beaux oeufs !

Ma muse abuse eux :
hases, boas mômes,
boeufs à zoos-homes.
(bah, gag m'amuse, euh)

À bas ma gobeuse
âme à base gueuse :
Ubu bat Hugo.

Abats aux eaux, buse,
obus, bâts, maux ; use
bogues à gogo !


* gaga : zozo.


22 mars 2004

Sonnets palindromes

Voici la liste des sonnets palindromes dont j'ai connaissance à cette date. On peut les ordonner selon la taille des « atomes » qui les constituent.

Dans les poèmes qui suivent, j'ai essayé de combler certaines des cases vides mentionnées, en attendant que de meilleurs poètes tentent aussi l'expérience. La construction d'un sonnet ambigramme est en cours, mais elle me demandera sans doute beaucoup de temps encore.



Sonnet palindrome de syllabes

Temps (je l'en mélange tant)

Ces pas m'ont ramené trop réticent près d'elle
À ma source de vie, être inné, méthode où
S'échappe ou recommence -- il ira neiger doux --
L'abaque où l'art se forme en toute citadelle.

Acquitté de parler, n'est-ce au fond que modèle
À rigoler, comme on déclare à Katmandou ?
Délire ou pas, l'écho sied sans lire l'ourdou,
Douloureux licencié collé par roulis d'aile.

D'où manqua ta clarté, mon collègue ? Or il a
Des mots que font sonner les parts de tequila.
Des tacites tourments force l'à-coup, Ballade !

Ou généralissime encore pourchassé,
Doute, ô ménétrier vide ! Ce sourd malade
Et pressenti rétro n'aimera mon passé.




Sonnet palindrome de vers

Vers de vingt sous

Voici la fin de cet empire
Aux poteaux gris et vermoulus.
Mais jamais tu n'oseras dire
Que tu ne domineras plus.

Quand tes yeux se remplissent d'ire
Sans nom, ton avenir s'empire
Et sombre incontinent, reclus
Et sombre incontinent ! Reclus

Sans nom, ton avenir s'empire
Quand tes yeux se remplissent d'ire
Que tu ne domineras plus.

Mais jamais tu n'oseras dire
Aux poteaux gris et vermoulus :
Voici la fin de cet empire.




Sonnet palindrome de phrases
(d'après Georges Perec, p. 222 de l'Atlas de Littérature Potentielle)

Le manoir d'Occam

C'est sûr, en cet Occam venté, les gens déclarent
Que l'antique manoir d'Anne Watson sera
Toujours inquiétant et   hanté. La señora
Watson Anne y vécut neuf ans sans nulle histoire

Puis confia ses divans, son bureau, sa baignoire
À la crypte romane et disparut. L'or a
Permis à sa cousine homonyme de ra-
Cheter aux hoirs d'Occam l'étrange territoire.

La señora Watson Anne y vécut neuf ans
Sans nulle histoire puis confïa ses divans,
Son bureau, sa baignoire à la crypte romane

Et disparut. C'est sûr, en cet Occam venté,
Les gens déclarent que l'antique manoir d'Anne
Watson sera toujours inquiétant et hanté.




Sonnet palindrome de strophes (redécoupé en deux quatrains puis deux tercets)

L'heure à sonnet

Toujours la même chose
En tes vers, troubadour :
Nulle métamorphose
N'a jamais vu le jour.

Si le temps est cyclique,
Le bonheur est foutu.
Pourquoi demandes-tu
Si le temps est cyclique ?

Le bonheur est foutu !
Pourquoi demandes-tu
Toujours la même chose ?

En tes vers, troubadour,
Nulle métamorphose
N'a jamais vu le jour.



4 mai 2004

Trous de mémoire
Poinsonnet

La mémoire a sonné, totalement caduque.
C'est en pleurant déjà chez l'ouvreur idéel,
Las et rêvant de doux leurres pers du Sahel,
Qu'a gémi l'exempt mort, sot mal heurtant qui truque.

Tu pensas n'oublier, par un flash noctiluque
Qu'on voit à renfort d'yeux, ta science, outil réel.
La camarde lava vitre et son lacs cruel ;
Sa faux létale y rit et tapote en ta nuque.

L'âme est moissonnée tôt : le manque a cette ampleur
Des jachères ridées, lacérées de douleur.
Perdu, saccagé, mis en morceaux, l'heur t'en quitte.

Tu pends, sablier. Paf ! la schnock t'y convoita.
Or Dieu t'a soutiré la came à la va-vite :
On l'a cru s'affoler, l'irrité potentat.


Ésope fils (le roi ès tags)

Il s'agit d'« holorimes stroboscopiques ». Les tercets sont obtenus à partir des quatrains en en éliminant une syllabe sur quatre :

la mé moi [ra] so né to [ta] le man ka [duk] sè tan pleur [an]
dé ja chè [louv] re ri dé [èl] la sé ré [van] de dou leur [re]
pèr du sa [èl] ka jé mi [lèg] zan mor so [ma] leur tan kit [ruk]

tu pan sa [nou] bli yé pa [run] flash nok ti [luk] kon voi ta [ranf]
or dieu ta [sian] sou ti ré [èl] la ka ma [rde] la va vit [rés]
on la kru [èl] sa fo lé [ta] li ri té [ta] po tan ta [nuk]



En rab, un distique holorime bègue :

Ayant raté son évasion, le comte de Monte-Cristo finit ses jours au château d'If, en méditant ironiquement sur la notion de libre arbitre

Quand on est cantonné, Dantès édenté sait
Qu'entonnait Kant au nez d'antécédent essai.

ô gis, Ésope fils, reste là !


22 mai 2004

Dichotomie
Inspiration

[Frère humain, mortel robot écholalique,
tu ébauches d'obscures vérités en une langue
contrainte donc nouvelle, refusant le vide.
Même fragilisé, sans casque, Goliath doit
combattre l'ignorance. L'écriture sans règles
est un serpent de mer flasque et mal dégrossi.
Travaille la forme pour toucher le coeur,
mais ne lâche pas lamproie pour l'omble.]

Homme ! Automate ! Écho te nomme
hécatombe ! Il les crée au trait,
eux, nos mômes nés comme atomes
ombrés ! Sibyllin et concret,
l'étau tirait ce jeune idiome,

Propos maintenant économe
qu'un atrium n'encombrerait
pas ! Ta cible, philistin (heaume
exclu donc piètre), est l'illettré ;

Auteur libéré de ce geste,
eunecte idiot comme âpre, ô peste,
ô mol intervenant ventru,

Écris sonnets, romans -- qu'un âge
attendri prédomine en cage :

Omble repéré... disparu !


ô esprits fols à élégies_

Ce sonnet de quinze vers est composé de six parties séparées par des
points d'exclamation. Chacune d'entre elles s'obtient à partir de la
suivante en en éliminant les syllabes impaires. On a choisi d'allier
arbitrairement les consonnes aux voyelles qui les suivent ou qui les
précèdent, mais systématiquement de la même façon dans tout le poème
selon cette décomposition syllabique de la sixième & ultime partie :
                    ta    sib leuf il  ist in   om
                ék  sklud onk pyèt ré  lil lét  ré
                ôt  eurl  i   bé   ré  de  seuj este
                eun èkt   idy ok   om  â   prop este
                om  ol    int èrv  eun anv ant  ru
                ék  ris   one ér   om  an  kun' age
                at  and   ri  préd om  i   nank age
                omb le    re  pé   ré  dis pa   ru


18-23 juin 2004

Surcontrainte de Jouet

Le 17 juin au Forum des Images, Jacques Jouet a (entre autres) suggéré qu'un alexandrin classique palindrome et monovocalique en i est probablement trop contraint pour exister. Il a immédiatement cité le contre-exemple
Ici, ici, ici ? -- Ici, ici, ici !
que lui a proposé Harry Mathews, mais c'était pour mieux le refuser, car ses cinq hiatus ne lui permettent pas d'être considéré comme un alexandrin classique.

Voici quelques expérimentations personnelles. Le distique suivant évite tout hiatus

Ni fin, ni tin, ni lin, ni gin, ni vin, ni pin,
Ni pin, ni vin, ni gin, ni lin, ni tin, ni fin.


mais on peut lui reprocher une rime intérieure à l'hémistiche du premier vers. Notez que la rime pauvre finale est classiquement autorisée car il s'agit de monosyllabes (dixit Alain Chevrier dans sa remarquable monographie La syllabe et l'écho). Toutefois, il ne s'agit pas d'un alexandrin palindrome. Essayons donc

Ni pin, ni vin, ni gin ? -- Ni gin, ni vin, ni pin !

Les substantifs restent hélas répétés, et les vers monosyllabiques ne sont de toutes façons pas recommandés classiquement, bien qu'il existe de fameux exemples. Nouvelle tentative :

Ni flic, si rififi rikiki ? Ris, cil fin !

C'est limpide : la police ne se dérange pas pour une querelle anodine, donc ton bel oeil peut s'en réjouir ! La césure est faible, me direz-vous ? Il est plus grave que ce ne soit pas un véritable palindrome ;-). Allez, juste un dernier hexasyllabe, mettant subtilement en scène un échéphile dépressif :

Fin script, il lit Pirc, snif.

Ce message avait pour unique but d'inviter les palindromistes de la liste oulipo à relever le défi de Jouet. Patrice Besnard et Michel Clavel l'ont fait brillamment les jours suivants, suivis par beaucoup d'autres abonnés à cette liste.

Jacques Jouet a immédiatement corrigé l'énoncé de son « impossibilité », en y adjoignant une quatrième contrainte : la rigidité de l'okapi (alternance de consonnes & de voyelles). Je lui ai répondu du tac au tac que ça restait faisable, Sidi, si si si si, si si si si si, dis !

Toujours à la recherche d'un faisceau de contraintes ne permettant aucun texte, Jacques Jouet a finalement proposé : (1) alexandrin classique, (2) monovocalisme en i, (3) palindrome, (4) okapi, (5) premier principe de Roubaud (Un texte écrit selon une contrainte parle de cette contrainte). J'ai une nouvelle fois tenté le tac au tac :

Ici VI « hi » : hi hi hi hi hi hi. VICI !

qui est doublement autoréférentiel -- l'alexandrin compte la moitié de ses propres i, et fait part de mon amusement étonné d'avoir « vaincu » le nouveau défi ;-). Mais si l'on interprète le principe de Roubaud de façon restrictive, comme imposant au texte de définir clairement la totalité des contraintes qu'il respecte, il est évident que cet essai ne convient pas.
En m'inspirant d'une idée descriptive de Michel Clavel, et en désignant par c n'importe quelle consonne, j'ai essayé cette modification :

Ici VI c-i, si. Bis : ici VI c-i.

Cet énoncé définit imparfaitement (à cause des effets de bord) un alexandrin okapi monovocalique en i. On peut remplacer le bis central notamment par dis, lis, mis, pis, ris ou sis, mais bis fait une vague allusion (?) à l'aspect répétitif du palindrome. Le chimique cis évoquerait aussi un peu cette symétrie, mais serait encore plus cryptique. L'inconvénient majeur de cet alexandrin est qu'exceptionnellement, il ne comporte que 10 i (parce que les c isolés comptent chacun pour une syllabe), donc il n'est pas autoréférentiel !


14 juillet 2004

Couleurs imaginaires
Humbles contributions personnelles à cet époustouflant dictionnaire des couleurs

mauviette mauviette (#D2B4B4)

Étymologie : de mauve et -ette, diminutif dépréciatif
Domaine : satirique
Définition : Fragile violet plutôt maladif
Exemple : Il fit des pâtés de mauviette en écrivant sa première lettre d'amour à l'encre lilas
Photo : timbre mauviette



bas-bleu bas-bleu (#000A4B)

Étymologie : de bas, inférieur, et bleu, ecchymose
Domaine : littérature médicolégale
Définition : Bleu bitumeux, jadis jeté en poudre aux yeux des portraits, mais devenu aujourd'hui franchement obscur
Exemple : Être disqualifiée pour avoir couvert une adversaire de bas-bleu
Photo : George Sand en bas-bleu



sali vert sali vert (#5F6437)

Domaine : langue vulgaire
Définition : Couleur du mollard, voisine du caca d'oie
Exemple : Qu'est-c' tu glandes, sali vert ?
Photo : Crachat sali vert



pie-jaune pie-jaune (#FFFFFA)

Étymologie : du latin « picus galbinus », béjaune
Domaine : aviculture
Définition : Blanc presque pur du plumage des jeunes colombes, émaillé de rares touches de duvet encore jaune
Exemple : Rire jaune mais dire merci pie-jaune
Photo : Colombe pie-jaune



sporange sporange (#DC6437)

Étymologie : mot-valise, de sport et orange
Domaine : football
Définition : Couleur du supporter hollandais proche de l'orgasme
Exemple : Le sporange du lingam est focalisé sur les athlètes
Photo : Supporter sporange



cyrrose cyrrose (#F5B98C)

Étymologie : de Saint-Cyr et rose
Domaine : militaire
Définition : Rose légèrement orangé, comme le visage d'un saint-cyrien éthylique
Exemple : A cyrrose is a cyrrose hips a cyrrose
Photo : Général cyrrosé



trou-blanc trou-blanc (#FAFAFF)

Domaine : gravitation relativiste
Définition : Blanc extrêmement lumineux, caractéristique du rayonnement thermique des micro-trous noirs
Exemple : L'évaporation quantique produit un gaz de photons trou-blanc
Photo : Trou noir trou-blanc



gris-gris gris-gris (#7F7F7F)

Étymologie : redoublement incantatoire de « gris »
Domaine : magie noire
Définition : Gris étain, couleur d'amulette grattée
Exemple : Tous les cha-cha-cha se dansent en gris-gris
Photo : Bout d'allumette gris-gris



gludure gludure

Étymologie : invention de Coucho dans « Fluide Glacial » en 1979-80
Domaine : BD & SF
Définition : Couleur fascinante, d'origine extraterrestre
Exemple : « L'homme au costard gludure »
Photo : Costard gludure


26 juillet 2004

Lettre adressée à Mme L. Adler,
directrice de France Culture,
pour protester contre la suppression des « Décraqués »
quotidiens de Bertrand Jérôme & Françoise Treussard


Chère Madame Adler,
                                    J'apprends avec détresse
l'arrêt des « Décrackés » de cette antenne, hélas !
Écarter des experts de grand talent, des as
en verbes, verve et vers ? La vaste maladresse !

Cette lettre se dresse envers telle sentence.
De Bertrand et d'F.T. cherchez le palmarès
dans la presse et les arts. Ne jetez ad patres
ces papes de la tête : épargnez l'excellence !

Ne me saccagez pas les vacances d'été
et ne préparez pas de septembre raté :
demandez fable express, anagramme, aphérèse !

C'est patent, régresser engendre des regrets ;
partant, prenez le temps d'enlever ces décrets.
Dans cette ferme attente,
                                        émargé : Gef Farèse


Hommage à Bertrand Jérôme écrit en février 2005
[5 anagrammes & 6 anaphonèmes de B.J.]


La création n'est pas rentable
pour la cheftaine épouvantable.
On l'entend braire étranges mots :
« J'remontre barde et ses marmots
dont je rembarre la voltige. »
Afin d'expédier ce litige,
ô brr, entre, mégère-grand !
Elle rait mais gerbe trop, rend :
cela va la démontrer barje.
Un jour Adler prendra le large
et les Papous seront vengés
sans dire « ô brrr, être mangés
par une tyranalphabête,
ô brrr, terme géant qui guette ! »
Brrr... Ô Maître géant, reviens
causer des bonheurs diluviens,
déjà berner mort et couleuvre ;
B.J., redémarre ton oeuvre !


7 août 2004

Fable express clunisienne
Contradiction

Au lieu de rêvasser
À quelque vierge morne,
Il préfère chasser :
L'Adam hallali corne.



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