Gef's Contributions to the Oulipo Mailing List

[0. Classification of the constraints]
[1. Old oulipian page (90s)]
[2. Translation exercises (96-97)]
[3. Miscellaneous constraints (97)]
[4. Oulipian games & poetry (97-98)]
[5. Oulipoetic constraints (98-99)]
[6. Oulipoetry in 1999]
[7. Y2k texts]
[8. Grannets, tanka & Nerval]
[9. Poetry & symmetry (2000-01)]
[10. Sonnets et al. (2001-02)]
[11. Homophonies, anagrams, etc. (2003)]
[12. Combined constraints (2003-04)]
[13. Some original constraints (2004-06)]
[14. New literal constraints & pangrams (2006)]
[15. Holorhymes, pangrams, etc. (2006-08)]
[16. Polysemy & Pastior (2008)]
[17. Collective poems & vocalic sonnets (2008-09)]
[18. Lists & saturation (June-July 2009)]
[19. Anagram pairs, Loyd & Fournel (2009)]
[20. Rhymes, anagrams et al. (2010-11)]

21. Cut-up, outlaw, Mathews, etc. (2011-12)
[22. Complex rhymes, multi-lipograms & self-justification (2013)]
[23. Doublets, arithmonyms, alpharhymes, etc. (2014)]
[24. Homoconsonantisms et al., braids, anagrhymes (2015)]
[25. Anagrams, holorhymes, Morse, etc. (2016)]
[26. Rhythm & pangrams (2016)]
[27. Compositions, holorhymes and new constraints (2016-17)]
[28. Syllabic squares, vocalic sequences, music, etc. (2017)]
[29. Paradoxical constraints (2018)]
[30. Extensions of anancograms & other constraints (2018)]
[31. Express palindromes (2018)]
[32. Digrams, mesonyms et al. (2019)]
[33. Intervals, primes, n-grams & Queneau (2019)]
[34. Statistics and prime ASCII art (2020)]
[35. Extensions of HOGs & palindromes (2020)]
[36. Acrostics, rhythm and many other constraints (2020)]
[37. Block designs, neo-gematria, paronyms & boundaries (2020)]
[38. Metatogs, irrational sonnets, neo-sestinas, etc. (2021)]
[39. Prouhet-Thue-Morse, generalized sonnets and other forms (2021-22)]
[40. Architogs, polysympathy et al. (2022)]
[41. Paronyms, protehogs, dichotomy, etc. (2022)]
[42. Tropes and generalized palindromes (2022)]
[43. Block designs, binary gematria et al. (2023)]
[44. New express palindromes and octina (2023)]
[45. Paronyms, surdefinitions & palindromes (2023)]
[46. Recent stuff (2024)]
[Appendix: Homages to a few oulipian friends]


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25 septembre – 15 décembre 2011

Robert Rapilly a proposé à la liste oulipo de récrire cette page de Harry Mathews en respectant les contraintes que l'on veut :

C'est un soir de vent, de tonnerre et de pluie. Elle est plongée dans la lecture des Hauts de Hurlevent en bande dessinée. Un brusque coup de tonnerre et la pluie persistante se change en pluie d'orage, avec des éclairs nets ou diffus, et un tonnerre qui dirait-on fouette les frondaisons dans les gris du soir. Par le cadre de sa fenêtre s'infiltrent des minces fils de pluie poussée par les coups de bélier que le vent assène contre l'abondance soudaine d'une pluie que ne veut ni homme ni herbe, pas plus que le tonnerre qui vous fait sauter comme un enfant, ou ce vent qui arrive presque à étouffer le gong du soir.
Harry Mathews, « Sainte Catherine » (P.O.L. 2000)


Commençons par un S+7 automatique, obtenu par mon programme d'août 2008. Aucun nouveau travail de ma part ici, donc, mais je trouve le
résultat particulièrement réussi. [L'S-1 avec dictionnaire inverse commence par un « C'est un ouvroir... » prometteur, mais la suite est faible.]

C'est un soleil de verbiage, de toréador et de poésie. Elle est plongée dans la législation des Hauts de Hurlevent en bande dessinée. Un brusque courage de toréador et la poésie persistante se change en poésie d'ordonnateur, avec des écoliers nets ou diffus, et un toréador qui dirait-on fouette les frustrations dans les gris du soleil. Par le cadre de sa fermeture s'infiltrent des minces fils de poésie poussée par les cous de bénédictin que le verbiage assène contre l'absinthe soudaine d'une poésie que ne veut ni hortensia ni hernie, pas plus que le toréador qui vous fait sauter comme un enfant, ou ce verbiage qui arrive presque à étouffer le gosier du soleil.


Couples anagrammatiques
[tous les mots significatifs sont suivis d'une anagramme]

Ce soir rosi ventera sans entrave, car l'ornèrent tonnerre et averse avérés. Elle va relire l'irréel Hurlâmes malheurs et trips en strip dessiné à dessein. Qu'un violent ventilo se permette de tempêter, on le pressentait, et la persistante bruine brunie se déglue en déluge. Nous attendons de détonants courants sourçant tout électron. Soit ils cèleront leurs marques à masquer, soit on les sent nets. On dirait que se raidit la récolte électro-fusillée dans les feuilles des arbres, barrés, mornes ou qu'un sermon vespéral a prélavés. Le cadre carde sa vitre, pour la vêtir de câbles bâclés et ténus que suent les ondées, sondée par la bastonnade d'abondantes soupes que pousse et libère le bélier, qu'assène l'ânesse. J'estoquai cette aquosité infiltrée, infertile mâtine que n'aiment ni Hébreux ni herbeux pâturages. Aux tapageurs tonnerres, enterrons-nous tels des mômes, en somme, pour sauter. Les autres oiront le noroît qui semblait les timbales interrompre, et réprimeront leur crainte criante.
« Sainte tisane entichera Catherine », Swarthy Harem (Rhythms Aware, MM)


Pangrammes progressivement paresseux
[toutes les phrases sont des pangrammes]

Ce soir de vent frisquet, de tonnerre et de pluie, je bois mon whisky gazeux. En fez et k-way, je me plonge dans la lecture des exquis Hauts de Hurlevent en bande dessinée. Un brusque coup de tonnerre et la pluie persistante se change en pluie d'orage würmien, avec de joyeux éclairs nets ou diffus qui, dirait-on, zèbrent les frondaisons dans le kaki du soir. Par le cadre de ma bay-window s'infiltrent de minces fils pluvieux poussés par les coups de bélier que le vent assène contre l'abondance soudaine d'une pluie que ne veut ni homme ni gazon, pas plus que le tonnerre qui vous fait sauter comme un jeune, ou ce chinook qui arrive presque à étouffer le gong du soir.
Jozef Mathews, « Saint Dexter » (Paul Otchakovsky-Laurens, Belgique, 2000)


Sélénet holorime

L'âme d'automne erre
En trépidant, ho !
Lames d'eau, tonnerre
Entraient, pis, d'en haut.

Peu sec, l'air est louche
et, second, glaçant :
Peut s'éclairer l'ouche.
Hais ce gong lassant !


Sainte Quatrine

Elle est en train de lire un orageux roman
Quand déborde le ciel que la foudre traverse
C'est un soir de mistral de tonnerre et d'averse
Qui s'abat sur le gris de l'arbre en l'assommant

L'épanchement de pluie en devient assommant
Car les coups de bélier du vent sont un roman
C'est un soir de mistral de tonnerre et d'averse
Ni l'homme ni le champ ne veut telle traverse

Éclairs et bise ont pris leur chemin de traverse
Pour que l'enfant sursaute au vacarme assommant
C'est un soir de mistral de tonnerre et d'averse
Qui parvient à couvrir les coups du gong roman


Rimes à l'oeil
[rimes homographes allophones, en hommage à la BO 70 d'HM]

C'est un soir où tonnerre et pluie et vent se pressent.
Plongé dans un volume, il dévore, content,
Les Hauts de Hurlevent que les dessins lui content.
Mais net ou flou, voici l'orage qu'on pressent.

La persistante pluie et les éclairs convient
Un vacarme oppressant, quand soudain le vent d'est
Fouette les frondaisons ; le gris vespéral s'est
Insinué partout où cela lui convient.

La vitre laisse entrer de fins liquides fils
Et la foudre nous fait sauter comme nos fils.
Même l'herbe ne veut de ce déluge, hélas !

Lorsqu'un assourdissant coup de tonnerre chut,
Au loin comme toujours, ô gong, tu nous hélas ;
Mais tu fus étouffé par cet aquilon — chut.

Jean Forte, « Mater à mater » (Ben, mil bis)


Sans répétition
[Chaque mot n'est employé qu'une fois, histoire de prendre le contre-pied du style de Mathews dans ce livre. Seule la graphie compte dans cette règle, donc « le, la, les, l' » sont par exemple considérés comme quatre mots distincts.]

Ce soir est venteux, tempétueux et pluvieux. Elle se plonge dans sa lecture des Hauts de Hurlevent en bande dessinée. Quelque brusque détonation puis cette pluie persistante devient orageuse, avec maints éclairs nets ou diffus, au tonnerre fouettant, dirait-on, les frondaisons parmi leur gris vespéral. Via chaque fenêtre encadrée s'infiltrent plusieurs minces fils liquides, poussés par ces violents coups ovins que notre vent assène contre l'abondance soudaine d'une averse qu'homme ni herbe ne veut, rejetant aussi la foudre qui vous fait sauter tel un enfant, tout comme cet aquilon arrivant presque à étouffer le gong crépusculaire.


Le petit Harry
[modification de tous les mots de rangs impairs du texte d'HM]

Harry est pénible. Soir pourri. Vent et tonnerre sont de retour. Elle, la plongée sportive la gonfle : des crapauds de caoutchouc, en tenue dessinée à brusque trait de marqueur. Et quelle pluie pourrait se retenir, en riant d'eux avec leurs éclairs café ou chocolat ? Et quel tonnerre ne dirait pas Fouette ! Quelles frondaisons ne les ridiculiseraient, du coup, par un cadre bucolique ? Sa figure s'empourpre : Des petits-fils prodigues ! Pluie glaçante par à-coups. Quel bélier nébuleux le zodiaque assène pour l'année... Soudaine embellie, une lumière que Dieu veut. L'homme en herbe demande plus encore : le scaphandre qui évidemment fait pro. Comme l'enfant réclame ce clafoutis qui pourrait presque l'étouffer, son gong carillonne. Soir glauque.
« Mathews agace Catherine Binet », O. Pastior (2000)


Saint Quentine
[La deuxième moitié de ce texte est constituée des mêmes mots que la première (à quelques rares distorsions orthographiques
près) mélangés selon la permutation de la 50-ine. En numérorant les premiers mots de 1 à 50, ceux de la fin sont donc dans
l'ordre 50, 1, 49, 2, 48, 3, ..., 27, 24, 26, 25. Il s'agit ainsi d'un ananyme surcontraint, et c'est assez monstrueux à construire.
Bien évidemment, les 48 autres itérations de cette permutation fournissent la suite du roman d'HM
;-).]

Exprès, convient Cassandre, certes le la soudain sonne ! Sa lecture lui en évoque l'état de pluie, tonnerre et vent où est ce douloureux soir. Du gond noyé s'insinue le terrifiant déluge. Ces contrecoups orageux encore plus qu'avec malaise dans la grisaille pressent Catherine et les feuillages aussi. Aussi exprès feuillages convient les Cassandre, et certes Catherine le pressent : la grisaille soudain la sonne dans sa malaise lecture avec lui, qu'en plus évoque encore l'orageux état, contrecoup de ces pluie, déluge, tonnerre terrifiant. Et le vent insinue où s'est noyé ce gong douloureux du soir.


Neutre
[Tous les mots peuvent être aussi bien masculins que féminins — qu'ils soient juste épicènes ou plus subtilement homographes. Harry
Mathews a lui-même joué avec de telles ambiguïtés dans son roman « Les verts champs de moutarde de l'Afghanistan », traduit par Perec.]

L'après-midi crépusculaire est humide, électrique et cyclonique. Camille se plonge dans Tlooth, oeuvre romanesque mais graphique. Quelque brusque acmé de foudre et l'opiniâtre hydromètre devient colérique, avec des météorites vagues ou discernables, et l'effroyable trompette qui dirait-on fouette les arolles dans l'après-midi grisâtre. Par l'ope de son échiffre peu étanche s'infiltrent de minces et filiformes schappes liquides, que poussent soudain les amples beignes des balistes météorologiques dans d'extrêmes périodes aquatiques, nuisibles aux gens et à l'orge, autant que ces bamboulas dantesques qui vous font sauter comme chaque enfant, ou l'adversaire atmosphérique qui arrive presque à étouffer l'immuable percussionniste nocturne.
Claude Dominique, « Juste Camille » (P.O.L. 2000)

[Voir aussi ma version neutre du Desdichado]


Abécédaire

Alors bienheureuse Catherine déchiffre en format graphique Hurlevent. Infiltrant jardin, kiosque, le mistral nocturne ourdit pluie qui rugit son tonnerre, usurpe votre wagnérien xylophone, y zigzague.


Monosyllabes stricts
[c'est-à-dire sans e caducs finals]

C'est un soir d'air, de feu et d'eau. On lit les Hauts des cris du vent en B.D. Un coup très fort et le grain sans fin se fait plus dru, pris dans des flashs nets ou flous, et un bruit qui croit-on bat le bois dans les gris du soir. L'eau sourd par le bord de l'oeil-de-boeuf, en de fins fils que les grands chocs du vent font sur le mur de flots, ce bain que nul ne veut, ni les gens ni les prés, pas plus que les tirs du ciel qui vous font choir tel un chiard, ou ce vent qui rend plus ou moins vain le gong du soir.
Marc de Saint-Phal (POL, 1900)


Cryptogramme
[code secret utilisé par Harry Mathews dans son roman « Tlooth »]

(all!w xnap '.l.o.d) « au!lape anla,l » 'smassew hlley .aqne,l ap auoydolhx np a!xhydse-!senb el auawe !nb uol!nbe,l no 'awow un,nb ua!q !ssne alossnoqap snou !nb uo!soldxa,l anb snld sed 'asnolad !u awwoy !u apuewap au anb a!nld aun,p u!epnos snqe,l suep aauasse 'anssew es ap assnod uol!nbe,l anb a!nld ap sass!el sanuaw ap ua nea,l anu!su!,s a!eq es ap ued un snos .awalq aqne,l ap aley al suep s!oq al awwosse 'asuad al uo '!nb wnoq un ua 'sasnalnqau no sap!dw!l salnodwe,p na!l!w ne 'ass!eda e asuap ap assed a!nld el s!nd 'auolhd un,p no oweuhp aun,p uo!soldxa aau!dou!,l .aau!ssap apueq ua « as!qauuos ap swnwwns sal » au!nbnoq alla .anb!wyo a!nld anb !su!e uol!nbe alaw aqne,l

Explication (animation Flash de 64 Ko)
[Comme le format Flash n'est plus disponible depuis
2021, en voici une traduction au format SVG.]

[Voir aussi ce sonnet patagon d'il y a 11 ans]


Autoacronyme
[les initiales des mots de l'ensemble du texte en redonnent sa première phrase]

C'est soir tempétueux : ses ondées intenses reviennent traverser encore ma porte, et tapent unanimement en un xylophone suintant. Et si Olympiens niveaux d'Égosillevent en schémas illustrés ne t'ennuie nullement, sept éclairs soudain rayonnent en vitesse, imprécis et nets. Nous entendons naître ton tonnerre, retentir avec violence, et rouer sans égards ramures et nature crépusculaires. On réagit en môme, avec peur : on reste tremblant, exaspéré envers tel tapage. Aucun, pluie éternelle, ne t'utilise : ni anthropoïde ni ivraie. Mise en minces effiloches nattées, ton eau noie un nième xéranthème. Yodle l'obstinée percussion : heure obscure notifiée. Et souffle un irrespirable noroît, ton aquilon, notre tramontane...



lɛʀk ɔ̃ ka bɔʀ a u
ɔ̃ ly o
la fu dʀɔs i sɔ̃ ku
ka o fu kãl a su vʀi
bɔʀ dʀɔs a ze kip
a i ze no gɔ̃
u sɔ̃ su kip no dy
ku vʀi gɔ̃ dy swaʀ

Diagonnet
[Matrice carrée symétrique de syllabes, lisible aussi bien horizontalement que verticalement. La « drosse » est un cordage marin.]

L'air convoqua bora, houleux.
On lut les Hauts de Hurlevent.
Volait la foudre, aussi son coup.
Chaos fou quand la baie s'ouvrit,
bord de drosse aqueuse, et qui pleut
ahuris baisers de nos gonds
ou le son soûl qu'hypnose dut.
Le vent couvrit le gong du soir.

[Voir aussi mes diverses explorations passées de cette contrainte]


19 octobre 2011

Ananymes anonymes polysémiques
Latelio a proposé à la liste oulipo un nouveau jeu, baptisé ananymes anonymes : écrire une phrase ou un court paragraphe, en classer les mots par ordre alphabétique, demander à un ou plusieurs partenaires de composer d'autres phrases à l'aide de ces mots (sans leur fournir la version originale), et jouer finalement à découvrir qui a écrit quoi. Généralement, l'original se repère assez vite, car aucun mot n'y semble forcé. Pour expérimenter l'idée et laisser le plus de liberté possible aux réécrivains, j'ai construit un petit texte accumulant beaucoup de mots polysémiques. Les voici par ordre alphabétique :

J'ai reçu six réponses d'oulipotes, données ici par ordre alphabétique, l'original y étant mêlé :

  1. Cochons de vers, nous nous nourrissons des curetons, marrons dans des bières. Car nous bouffons les rognons en portions. Et ne poivrons ni salons !
    Demain vos rejetons ? : Nous sommes des moucherons !
     
  2. Dans les salons marrons, nous ne nous nourrissons
    Des poivrons ni cochons, portions de vos bouffons.
    Nous rejetons rognons et nous curetons bières,
    Car demain moucherons des sommes en des vers.
     
  3. Ne salons ni poivrons
    les rognons des cochons :
    nous bouffons dans vos bières
    curetons, rejetons,
    portions de nourrissons ;
    car nous sommes des vers,
    demain des moucherons
    et nous nous en marrons.
     
  4. Nous moucherons vos vers cochons demain, car nous sommes des curetons. Dans les bières des salons, nous rognons des portions de nourrissons, et ne rejetons poivrons ni marrons, nous en bouffons !
     
  5. nous ne sommes marrons ni bouffons curetons
    et les nourrissons des rognons cochons des vers
    nous nous moucherons dans des salons de poivrons
    car demain nous portions vos rejetons en bières
     
  6. Nous portions en nous les nourrissons de demain : nous sommes des bouffons car nous cochons des curetons dans vos salons et ne rejetons poivrons, rognons, marrons, bières ni vers des moucherons.
     
  7. Salons-nous des portions de poivrons, rognons
    Nourrissons-nous demain des moucherons bouffons
    Car nous ne sommes en bières ni des curetons
    Et
    Nous rejetons vos vers cochons dans les marrons !

Les auteurs en étaient, toujours par ordre alphabétique :

  1. Noël Bernard
  2. Marc Boizeau
  3. Gilles Esposito-Farèse
  4. Françoise Guichard
  5. hzenon
  6. Jean Salles
  7. Rémi Schulz

Avant de lire ce qui suit, vous pouvez chercher l'original, voire attribuer un texte à chaque auteur si vous en connaissez certains. La solution est, cette fois par ordre chronologique : 3c (original), 7b, 1d, 5g, 6a, 2f, 4e.

Les quatre oulipotes ayant participé au « diagnostic littéraire à l'aveugle » ont tous trouvé correctement un texte (en plus du leur quand ils faisaient partie des auteurs). 5g a été démasqué une fois, et 3c trois fois. Comme on s'y attendait, un original même tordu se repère donc plutôt bien. En revanche, il est amusant d'apprendre que 2f puis 1d ont été un moment pris pour l'original. Ces ananymes ne sont donc pas beaucoup plus bizarres que ce que j'avais initialement écrit ; félicitations à leurs auteurs !

On pourra noter que presque tous les mots ont été employés dans plusieurs sens différents selon les participants. Seul « car » n'est jamais devenu un autobus (c'était a priori possible avec l'expression « en car »), ni « vers » une direction (mais il prend tout de même plusieurs significations).

Tous ces textes gardent néanmoins un air de famille, et c'est en effet le problème des ananymes : ce sont non seulement des anagrammes surcontraintes, laissant donc moins de liberté aux écriverons, mais ils conservent surtout un même champ lexical (malgré les polysémies ici explorées) donc nous étonnent sans doute moins. Mais ce jeu de Latelio reste très intéressant.


2 novembre 2011

Couple anagrammatique
[copie d'un message adressé à la liste oulipo]

Alain Zalmanski nous annonçait et canonnait le 26 octobre dernier :

Étienne Klein et Jacques Perry-Salkow
Anagrammes renversantes
Flammarion (novembre 2011), 110 pages, 10 euros

Il citait ensuite quelques unes des trouvailles de Jacques, qui vous ont certainement mis l'eau à la bouche. Eh bien ce livre est sorti aujourd'hui en librairie, et vous pouvez donc vous y précipiter sans galérer pour vous régaler et pour l'offrir. Je dois dire que cette combinaison de verbes ou de brèves présentations (des deux auteurs) et de joyaux anagrammatiques de Jacques fonctionne remarquablement bien : le charme marche. Les paragraphes vantés en prose savent en effet poser un repos, et nous permettent non seulement de nous cultiver ou de nous rafraîchir la mémoire sans mômerie, mais surtout d'apprécier le péricarpe langagier encore davantage, c'est-à-dire l'adéquation de l'anagramme en bas de page. Ils jouent le rôle d'orle et d'écrin rincé pour ces perles littérales, d'accompagnement pour connecter ce concentré de bon goût, faisant du lecteur un gourmet des belles lettres. Je sens que cet ouvrage voguera avec encore plus de succès que les précédents de Jacques, car les explications ont l'audace d'en faire un cadeau possible même pour les jeunes ou pour les réfractaires à la poésie pure, les anagrammes étant alors perçues comme des illustrations brillantes brésillant les thèmes abordés. Et comme le soulignait AZ, l'édition est très soignée, et les encres (cernes de particules picturales) de Donatien Mary contribuent à la qualité de cette oeuvre ouvrée. Jacques Perry-Salkow nous a déjà si souvent épatés à chacune de ses étapes qu'on finit presque par trouver normales sa virtuosité et son élégance jamais englacée, mais je suis aussi ravi de sa collaboration avec Étienne Klein – docteur en physique, en métaphysique pareil, et qui pour nous plaire se pliera désormais au palier suivant de la pataphysique ;-).
Admirativement, Gef_

[Voir aussi mes précédents textes à couples ou multiplets anagrammatiques]


14 décembre 2011

Il n'y a pas d'hétéropangrammatiste heureux

Pour tester quelques drogues
douces mais illégales
Owain IV de Galles
se cachait dans les gogues
Moralité
Box chez Glyndŵr : kif vs qat, jump !


3 janvier 2012

Buvons à la dèche (toast grec)
[sélénet holorime]

Lors suzerain signe
deux mille douze, oh
l'or s'use — heure insigne,
demi-leude : ouzo !

Hip ! ô crise ivre : aie
serfs peu gras, vassaux.
Hypocrisie vraie,
serpe, grave assaut.


5 janvier 2012

Vœux
[quatrain d'hexasyllabes holorimes, à une aphreuse rime normande près]

Sans théorbe ordinaire,
deux mille douze offrait
santé, hors-bord, dîners
de mil, œufs, d'ouzo frais.


16 janvier 2012

AA+
[Une belle floraison de lipogrammes en A est apparue sur Internet depuis la dégradation de la note phynancière de la France d'AAA à AA+. Comme l'a souligné Alain Zalmanski sur la liste oulipo, nous devrions toutefois nous contenter d'éliminer un A sur trois pour le moment. C'est ce que je me suis efforcé de faire ci-dessous, en modifiant le moins possible un célèbre monovocalisme de Georges Perec. Pour des raisons de droits, je ne cite que sa première moitié, et en la « dégradant » de surcroît :

What a m+n !

Smart à f+lzar d'alp+ga nac+rat, frac + rabats, br+ssard à l+ Franz Hals, ch+pka d'astr+khan à gl+nds à la Cr+nach, bas bl+ncs, gants blancs, gr+nd crachat d'+pparat + strass, ragl+n afghan + falbal+s, Andras M+cAdam, m+chant d'ag+çants part+gas, ay+nt à dad+ l'art d'Al+n Ladd, cav+la dans l+ pampa.
P+ssant par l+, pas par h+sard, march+nt à grands p+s, bras ball+nts, Armand d'+rtagnan, cr+ck pas banc+l, as à l+ San A, l'+grafa. C+r l'an d'av+nt dans l'Ark+nsas...
FLASH-B+CK !
— Caramb+ ! clama M+x.
— Pas cap ! l+nça Andr+s.
— Par All+h, t'as pas l+ barak+ ! cracha M+x.
— Par Sat+n ! bava +ndras.
Match p+s banal : +ndras Mac+dam, camp+gnard pas b+vard, brav+nt Max Van Z+patta, m+labar p+s marrant.
Ç+ barda. Ç+ castagn+ dans la c+gna cracr+. Ça bal+fra. Ça +lla mal. +h la la ! Spl+tch ! Paf ! Scratch ! B+ng ! Crac !
Ramd+m astral !
M+x planta s+ navaj+ dans l'av+nt-bras d'Andr+s. Ça rat+ pas.
— Ça v+ pas, fad+ ! brama +ndras, s'aff+lant à gr+nd fracas.
M+x l'accabl+.
— Ha ! Ha ! C+s flagrant d'+sthma sagr+da ! Ça v+, à part ç+ ?
— Bâtard v+chard ! Castr+t à la fl+n ! râla +ndras, blaf+rd.
Bang ! Bang ! +ndras Mac+dam crach+ sa vald+. Max l'attr+pa dans l'b+ba, flanch+, flagad+, hagard, r+plapla.
— P+r Achab, M+haradj+ d'Al-Kant+ra, va + Barrab+s ! scanda +ndras.
— Al+s, alas ! +hana M+x, clamçant.

(G+rgas Par+c)

Vous pouvez vérifier que j'ai conservé ci-dessous les mêmes A, et remplacé les + par toute autre voyelle.]

What a sir !

Smart à futal d'angora flamboyant, frac et rabats, dossard d'après Franz Hals, turban d'animal à fils à la Rembrandt, bas gris, gants blancs, gros crachat théâtral en strass, plaid afghan fort chamarré, Andras FitzAdam, mordant d'arrogants Craven A, assez fana de l'art d'Alex Ladd, galopa dans les pampas.
Venant par ci, sans aléa, alternant pas longs, bras lâchés, Armand d'Espagnat, géant stable, as d'après San A, l'entrava. Or l'an passé dans l'Angola...
FLASH-LEFT !
— Hallali ! clama Mitch.
— Pas cap ! jeta André.
— Par Arès, t'as pas de la chance ! cracha Mitch.
— Par Dagon ! bava le gars.
Match brut d'annales : Andras FitzAdam, rural pas oral, bat Mitch Van Maupassant, dur lascar menaçant.
Déjà ça se castagne dans l'abri cracra. Et ça taillada, fila mal. Oh la la ! Splotch ! Paf ! Scratch ! Bing ! Crac !
Raffut astral !
Mitch planta son cran d'arrêt dans l'ample bras d'André. Ça manqua pas.
— T'es fada, non ? Andras chiala, chutant à vif fracas.
Mitch l'accable.
— Ha ! Ha ! Un cas d'asthme sacralisant ! Alors, ça gaze ?
— Bâtard méchant ! Tante banale ! Andras grogna, pâle.
Bang ! Bang ! FitzAdam céans crache sa balle dans l'anorak à Mitch, flanchant et aplati, abattu, hagard.
— Ô Achab, vil rajah de Lakhdaria, à Judas va-t'en ! Andras jura.
— Las, hélas ! haleta là Mitch, clamçant.

(Geargas Perac s'ajustant à Gil Aspasita-Farez)

[Voir aussi ces anciennes traductions monovocaliques]


16 février 2012

Auto-inclusion
Pascal Kaeser a rappelé, sur la liste oulipo, que la notion de phrase est difficile à définir, et il a illustré que n'importe quel roman pourrait devenir une seule phrase sous la forme « Jean dit : [le roman complet] puis Jean se tut. » Le fait qu'une phrase puisse en citer d'autres m'a donné envie d'en construire une se citant elle-même — étape cruciale de la démonstration du théorème de Gödel.
Attention, l'exemple ci-dessous illustre deux autoréférences indépendantes. La première est la simple autodésignation, comme dans le paradoxe d'Épiménide « Cette phrase est fausse », car le début explique le propre intérêt de la phrase. La deuxième est la plus complexe auto-inclusion, sous forme codée à la toute fin.

Ceci est une phrase un peu longue mais qui présente l'intéressante propriété de se citer elle-même in extenso, à l'aide d'un codage très simple, à savoir qu'on représentera les guillemets ouvrants par le chiffre 1, les fermants par le chiffre 2, la virgule (suivie d'une espace) par le chiffre 3, le point final par le chiffre 4, la chaîne de caractères « par le chiffre » par le chiffre 5, la chaîne de caractères « la chaîne de caractères » par le chiffre 6, la chaîne de caractères « Ceci est une phrase un peu longue mais qui présente l'intéressante propriété de se citer elle-même in extenso, à l'aide d'un codage très simple, à savoir qu'on représentera les guillemets ouvrants par le chiffre 1, les fermants par le chiffre 2, la virgule (suivie d'une espace) par le chiffre 3, le point final par le chiffre 4 » par le chiffre 7, la chaîne de caractères « 7 3 6 1 5 2 5 50 3 6 1 6 2 5 60 3 6 1 7 2 5 70 3 6 1 8 2 5 80 3 6 1 9 2 5 90 3 9 1 8 2 4 » par le chiffre 8, la chaîne de caractères « les chiffres de 1 à 9 en les multipliant par 10, et elle se termine par le cryptogramme gödelien » par le chiffre 9, les chiffres de 1 à 9 en les multipliant par 10, et elle se termine par le cryptogramme gödelien « 7 3 6 1 5 2 5 50 3 6 1 6 2 5 60 3 6 1 7 2 5 70 3 6 1 8 2 5 80 3 6 1 9 2 5 90 3 9 1 8 2 4 ».


26 mars 2012

Homographes masculins & féminins
[Nous avons déjà plusieurs fois discuté sur la liste oulipo des difficultés des traducteurs automatiques comme celui de Google. Se servant du fait que les adjectifs possessifs s'accordent avec le genre du possesseur en anglais mais celui du possédé en français, le grand Douglas Hofstadter a construit ce bel exemple :
In their house, everything comes in pairs — his car, her car, his towels, her towels, even his bed and her bed. He never sleeps in her bed, and she never sleeps in his.
Google le traduit lamentablement par :
Dans leur maison, tout vient en paires — sa voiture, sa voiture, ses serviettes, ses serviettes, même son lit et son lit. Il ne dort jamais dans son lit, et elle ne dort jamais dans la sienne.
Ça m'a donné envie de construire quelques vers français employant des couples d'homographes des deux genres. Les traductions de Google sont tellement cacastrophiques qu'elles ne méritent même pas d'être citées ici.]

Ragueneau rimaillait ses bonnes épigrammes
Pour louer la cuisson de ses bons épigrammes

Pour libérer le bataillon
Jupiter infligea sa foudre
Au sabre levé de son foudre
Et l'aigle de son médaillon

Et son beigne tomba quand il reçu sa beigne

Son baliste mordait, sa baliste tuait

S'intoxiqua son serpentaire
En picorant sa serpentaire

Puisque le tribunal accordait sa merci
L'accusé se leva pour lancer son merci

Le fromager mit son hollande
Sur sa plus précieuse hollande

Sa chantilly souilla son gracieux chantilly

Son couple de chevaux fut lié par sa couple

C'est en restant sur son transat
Qu'il fut dernier à sa transat

Nous avions enfermé son cave dans sa cave

Au son de tous leurs bamboulas
Ils font toutes leurs bamboulas


29 mars 2012

Deux nouveaux courts pangrammes


30 mars 2012

Parité
[Éric Angelini a proposé une nouvelle contrainte sur la liste oulipo : chaque mot doit compter autant de consonnes que de voyelles. J'ai d'abord illustré sa dureté relative en en cherchant un exemple involontaire dans la Bible, puis j'ai bâclé une adaptation du premier quatrain du Desdichado, immédiatement complété par quatre colistiers.]

El Desolado

Je suis le mystérieux, – le veuf déboussolé,
Monarque de Bordeaux avec tour ramollie :
Ma comète décède, – et ce violon hâlé
Exhibe un soleil noir de la Mélancolie.

Quelqu'un se tape le reliquat ? ;-)
Camaraderies, Esposito-Farèse


19 avril 2012

Poème bouturé
[Lucien Suel a inventé et illustré une nouvelle contrainte littéraire, cousine des bouts rimés : découper une bande verticale dans un poème connu, et re-compléter les vers à gauche & à droite pour en faire autre chose. L'originalité de ce procédé est surtout de taillader au sein même des mots. Voici mon premier essai dans ce domaine.]

                      +----------+
         El Esquejado ¦          ¦
                      ¦          ¦
 Je suis le grave scri¦be, à l'he¦ptacorde ombré,
   Le prince en suspen¦s–tu, je s¦ubis ma disgrâce.
      Mon étoile en ar¦rêt, j'ira¦i m'enténébrer
Sans détour pour m'ænc¦rer loin d¦e la gaîté grasse.
                      ¦          ¦
   Toi qui clignas des¦ yeux fixé¦ dans un tombeau,
     Rends-moi l'air d¦u dehors, ¦et la mer d'Italie
         Où nage sur l¦e dos cour¦ageux, un barbeau,
  Et resplendit la fle¦ur pour mo¦n âme affaiblie.
                      ¦          ¦
 Ne suis-je ni l'amour¦ ni l'or d¦es Lusignan ?
J'ai deux fois –ou pas¦ loin desc¦ellé l'infernale
          Porte du Min¦erai, je m¦odule, gnangnan,
Les chants d'un vielle¦ux vert et¦ l'Internationale.
                      ¦          ¦
                      ¦    Hugo V¦ernal
                      +----------+

Sans doute avez-vous reconnu le greffon :

                      +----------+
                      ¦          ¦
                      ¦          ¦
      Demain, dès l'au¦be, à l'he¦ure où blanchit la campagne,
      Je partirai. Voi¦s–tu, je s¦ais que tu m'attends.
      J'irai par la fo¦rêt, j'ira¦i par la montagne.
      Je ne puis demeu¦rer loin d¦e toi plus longtemps.
                      ¦          ¦
      Je marcherai les¦ yeux fixé¦s sur mes pensées,
      Sans rien voir a¦u dehors, ¦sans entendre aucun bruit,
      Seul, inconnu, l¦e dos cour¦bé, les mains croisées,
      Triste, et le jo¦ur pour mo¦i sera comme la nuit.
                      ¦          ¦
      Je ne regarderai¦ ni l'or d¦u soir qui tombe,
      Ni les voiles au¦ loin desc¦endant vers Harfleur,
      Et quand j'arriv¦erai, je m¦ettrai sur ta tombe
      Un bouquet de ho¦ux vert et¦ de bruyère en fleur.
                      ¦          ¦
                      ¦    Hugo V¦ictor
                      +----------+

22 avril 2012

[Même bouture hugolienne, cette fois en pentasyllabes assez polysémiques.
Rajouter peu de lettres à l'extrait imposé rend cette contrainte d'autant plus dure.
Les quatrains emploient les trois schémas de rimes possibles, avec alternance.
Le sparte est, entre autres, une plante donnant du papier par enchevêtrement.]

                      +----------+
                 Alfa ¦          ¦
                      ¦          ¦
           Vitreux glo¦be, à l'he¦rbe
             sèche, oi¦s-tu, je s¦uis
                     p¦rêt, j'ira¦i les nuits
                   giv¦rer loin d¦u verbe.
                      ¦          ¦
                  Sans¦ yeux fixé¦ lors
              en ver n¦u dehors, ¦
                     d¦e dos cour¦ir contre
        le temps, l'he¦ur pour mo¦ntre.
                      ¦          ¦
                   Car¦ ni l'or d¦'écrins
                 Ni de¦ loin desc¦artes
                   cré¦erai, je m¦'astreins
                     a¦ux vert et¦ gris spartes.
                      ¦          ¦
                      ¦    Hugo V¦olf
                      +----------+

23 avril 2012

Essai en prose ce coup-ci, d'après le Mathews de Zazipo.
                      +----------+
C'est un soir de vent…¦          ¦
                      ¦          ¦
Orageuse, la pluie tom¦be, à l'he¦rbe se substitue de la
boue infertile. Pantoi¦s-tu, je s¦uis pris par les Hauts
de Hurlevent en BD. Fo¦rêt, j'ira¦i voir tes frondaisons
se faire battre et zéb¦rer loin d¦ans l'ombre vespérale.
                      ¦          ¦
Désormais je garde les¦ yeux fixé¦s sur la fenêtre, dont
le cadre fait entrer d¦u dehors, ¦par l'action des coups
de bélier du noroît, l¦e dos cour¦be d'une hydre aqueuse
et son tonnerre trop d¦ur pour mo¦n vif système nerveux.
                      ¦          ¦
Tel déluge, ni l'homme¦ ni l'or d¦es champs de blé ne le
supporte, soudain plus¦ loin desc¦ellant alors ma vitre.
Nets ou diffus, je not¦erai, je m¦audirai les éclairs et
leur défi, d'un courro¦ux vert et¦ dru, au gong du soir.
                      ¦          ¦
                      ¦    Hugo V¦erger, Sainte Marcotte
                      +----------+

24 avril 2012

Nouvelle moisson de pangrammes onomastiques

Mes collègues astrophysiciens sont tout excités : une raie d'absorption dans un spectre haute fréquence les persuade d'avoir enfin découvert un type d'étoile jadis conjecturé.
Quel gap X, mecs : vif objet de Thorne-Zytkow ! [dodécasyllabe de 34 lettres, dont 3 T]

NY Times : Quand avez-vous compris que votre téléviseur fonctionnerait ?
Zworykin : Je vis méga-flux cathodique, bip ! [34 lettres]

Ayant reçu plusieurs messages encourageants, un pionnier de l'aéronautique s'en félicite ouvertement.
Cinq fax : Joseph Szydlowski mugit bravo ! [33 lettres, dont 3 S]

Au lieu du résumé de sa conférence, le prix Nobel nous a envoyé la couverture d'un magazine masculin !
Bug : vamp qu'Andrzej Wiktor Schally faxe. [33 lettres, dont 2 RL]

Encore roi de Pologne, le futur Henri III organise une fête, mais réclame anachroniquement des femmes fatales & des remixages jamaïcains des années 1970.
Henryk Walezy : j'exige faste, coq, vamp, dub. [33 lettres]

Qu'as-tu demandé au père Noël, mon grand Toto ?
Je veux Pif, Kyle Schwartz, B.D., manga, quoi ! [32 lettres]

Maestro, pourquoi un tel sforzando sur la tonique ?
Jerzy Semkow explique : Chef vit do, bang ! [32 lettres]

Course cycliste
Merckx bat Wolf, jugez : divin physique ! [31 lettres]
Comment expliquer cette victoire : est-ce juste du travail routinier, a-t-il foncé, ou mieux que ça ?
Merckx vs Wolf, quid : job, gaz, typhon ? [28 lettres]
[J'avais déjà mis en scène Merckx dans ce pangramme de 31 lettres, il y a 9 ans.]

Un prédicateur inflexible face au droit islamique :
Jack Wyrtzen d'aplomb vs fiqh exigu [29 lettres]
Si rigide qu'il finit par avoir des ennuis :
Jack Wyrtzen, gus d'aplomb, vexa fiqh. [29 lettres]

Au fait, savez-vous pourquoi les islamistes chinois méprisent l'Oulipo ? [18/05/12]
Car bavant, Âfâq Khwâja gaza l'amas d'apax. [33 lettres, monovocalisme hétéropanconsonantique]

Hé! mec, ces news RSS révèlent des ventes de défenses de jets en excédent.
Pst! zig, flux : broc vend AQM-37 Jayhawk. [28 lettres]

Le professeur de Sept autour du monde est aussi alcoolique que le juge blond [10/05/12] :
Vingt rhums, Zwyckx ? Quel job de paf ! [28 lettres, monosyllabique]

P.S. de l'année suivante [26/04/13], en 37 lettres comme le juge blond, utilisant
une graphie attestée du nom du compositeur, et se passant d'explication :

Méjugez Strawinsky, perfide ex-bolchevique [alexandrin de 4 mots et 37 lettres, dont 2 RS]


9 mai 2012

Bouturnine
[Noël Bernard & Robert Rapilly ont eu l'idée de partir de quenines littérales pour faire croître
des poèmes bouturés. Leurs premiers exemples se servaient de quatrines (permutations de
4 lettres), donc j'ai pour ma part expérimenté la sextine (permutation 123456 –> 615243).]

Bonne invention vaut mieux que ceinture dorée
                +--------+
      Sans repen¦tirs, aè¦de,
              j'¦étais  r¦esté soumis
          au flo¦rès, tia¦re laide.
          J'ai v¦arié  ts¦unamis,
             gri¦sâtre  i¦vresse, amis,
 pour qu'à sa gu¦ise, Art¦ m'aide.
                +--------+

24 mai 2012

ALVAs à élisions
[Didier Bergeret a proposé à la liste oulipo de construire des alexandrins devenant des hexasyllabes lorsqu'on en élide oralement tous les e caducs. Cela exagère les propriétés des alexandrins jouetiens maximaux, en sortant donc du cadre de leur définition. Une nouvelle fois, je n'ai osé massacrer que le premier quatrain de notre tête de turc favorite, mais aucun oulipote n'a eu le masochisme de continuer. La version élidée est d'une lourdeur difficilement supportable, mais celle en alexandrins garde une certaine élégance, malgré ou peut-être grâce à cette accumulation d'e muets.]

El Elidido

[alexandrins]
Je suis le veuf, – je suis le sombre harcelé,
Le prince de Bordeaux, forteresse que lient
De mortes hyades, las!, – que ma lyre de blé
Plonge dans le velours repeint de noir de lie.

[hexasyllabes]
Chuis l'veuf, – chuis l'sombr' harç'lé,
L'prinç' d'Bordeaux, fort'ress' qu'lient
D'mort's hyad's, las!, – qu'ma lyr' d'blé
Plonj' dans l'v'lours r'peint d'noir d'lie.

[Voir aussi ces autres ALVAs (alexandrins de longueurs variables), construits sur le principe des pharèses plutôt que des gillisions.]


15–17 juin 2012

Beaucoup d'articles pour le prix de quelques uns
[Un spam intitulé « 3 articles pour le prix de 2 » m'a donné envie d'être plus généreux encore :
dans la réécriture ci-dessous du Desdichado de Nerval, chaque mot commence par « le »,
« la », « un » ou « des », sans accents ni apostrophes. J'ai osé les strophes impaires, et
l'oulipote Françoise Guichard s'est chargée des paires (deuxièmes quatrain & tercet).]

El Eliminado

Leucémique lettré, lentement lessivé,
Leader letton, lequel lesterait les levis ;
Leitmotiv legato : le lendemain leurré
–Lentigo lexical– lemmatise lesdits.

Lapez la larme, las !, Lamartine larvé !
Larges latifundia, lac lapis-lazuli.
Lavande lacérant lapidaire lassé :
Laçage labourait... labyrinthe, lacis.

Unifions Univers, Untel, Unamuno !
Unguis unicolore unit unipolaire
Unau unijambiste, une universitaire.

Despote des destins dessert Desdichado !
Descends desperados dessus des destriers !
Desdémone, dessous, desséchait, dessillée...

                                    Denis de Derval
                                    (Françoise Guichard & Gef)


28 septembre 2012

Les muses musellent zèle mû

Gris tel chat, j'ai sans cause au fond bavé, dupé.
Peu gai, d'ire évitable et fâcheuse j'encaisse
Cent pics, gouges des arts. Chauve ophite lobé,
Bis l'optique fugue où vous juchez diérèse.

Zèbre au sud lâche page et t'évoque gaffé,
Faux ingambe écrivain sentant déjà la pêche.
Chef épousant langage abdique tard, sauvé :
Va schuss, fée arpenteuse au cool indigo-beige !

Je vais bouches ganser de fleurs qui pèsent tant,
Tiges et vaps, bouquets, chaud réglisse fondant
Dans ton fat joug sans zèle un vague apprêt bachique.

Kaddish, tombe franc jeu, hui pince exacts violons !
Lacs vidés, échouez gueux : tous bipent fous jurons.
Heure algique, fuis vamps dont baisers sèchent igue !


Vocabulaire
Algique : relatif à la douleur.
Diérèse : en faire une, SVP.
Échouez : synérèse, siouplaît.
Igue : gouffre.
Kaddish : prière juive.
Ophite : roche vert sombre, ou adorateur du serpent de la Genèse.
Pêche : fruit, ou prise de poissons.
Pic : piolet, entre autres (mais pas pique, parole blessante).
Réglisse : souvent masculin pour la racine ou la confiserie.
Vaps : graphie apparemment acceptée de vapes, vapeurs.


Quatorzine de consonnes phonétiques, choisies
parmi les 17 (ou 20) de la langue française :
[p t k b d gu f s ch v z j l r]. Leur ordre a
été décidé afin d'obtenir des rimes honnêtes.
Le schéma consonantique de ce sonnet est donc

        gu r t l ch j s k z f b v d p
        p gu d r v t b l f ch z j k s
        s p k gu j d z r ch v f t l b
        b s l p t k f gu v j ch d r z

        z b r s d l ch p j t v k gu f
        f z gu b k r v s t d j l p ch
        ch f p z l gu j b d k t r s v
        v ch s f r p t z k l d gu b j

        j v b ch gu s d f l r k p z t
        t j z v p b k ch r gu l s f d
        d t f j s z l v gu p r b ch k

        k d ch t b f r j p s gu z v l
        l k v d z ch gu t s b p f j r
        r l j k f v p d b z s ch t gu

[Voir aussi mes sextines & douzine syllabiques de 2009]


29–31 octobre 2012

Robert Rapilly a proposé à la liste oulipo de récrire cette page de François Le Lionnais en respectant les contraintes que l'on veut.

J'ai commencé par un bref hommage à un concept proposé par le même FLL le 11/3/64 : le « poème-barre ».
Comme dans mes précédentes explorations de cette contrainte, j'ai perversement fait rimer
entre elles ces paires d'holorimes imparfaits, pour prendre le contre-pied du contre-pied d'FLL.

C'est tard et, fait méritant, en songe qu'on ose
cet art éphémère, y tentant son jeu concis.
L'étoile qu'on pose est couleur ara : d'hypnose
les toiles composées coulent, rare adipsie.


J'ai ensuite plus minimalistement utilisé mon ancien programme de dissociation pour rendre ce texte autoréférentiel, en diminuant à chaque phrase le nombre de caractères consécutifs à respecter. La première phrase est celle de Le Lionnais. La deuxième est engendrée en imposant que toute suite de 10 caractères existe dans le texte original. La troisième passe à 8 caractères, puis 6, 4, et 2 seulement pour la dernière. Notons au passage qu'FLL s'était lui-même intéressé à de telles chaînes de Markov littérales [voir le livre « Oulipo, 1960–1963 » de Jacques Bens].

C'est surtout le soir que je me livre le plus volontiers à cette sorte d'exercice. Malheureusement, mes tableaux ne durent généralement pas plus de quelques minutes, quelquefois même quelques minutes, quelquefois même quelques secondes. En termes de radio-activité, leurs « périodes » sont comprises entre celles du Thorium A (0,14 seconde) et du Radium C (3 minutes, quelques seconde) et du Radium C (3 minutes, quelques minutes, quelques seconde) et du Radium C (3 minutes). Tout se défait avec rapidité, comme des camemberts. Le plus volontiers à couler comme les du Thorium A (0,14 seconde) et je m'accroche, je me le plus souvent, mes tableaux ne durera d'authentiquescence pour en pleine durera d'authentiquer hâtivement généralement un autres fois même quelques de radio-activité, leurs pas plus volontiers à cettent pas plus longtemps. D'autre périses et la de décomme m'exer hâtilise à aute de minuthent désine le je sure comps.

Fran-René Le Lion, La Dissociation a paru — pH éclopé, 1999


Et puisque j'ai osé être paresseux ci-dessus, rappelons qu'on peut engendrer automagiquement plus de deux cents trédécillions de versions différentes (nombre de 81 chiffres) à l'aide de mon autre programme lescurien S+N. Voici par exemple une Dora politisée, une snob, et une étude de la stabilité des tabourets. J'ose à peine mentionner cette version de gématrie 10000, dont le but était en fait de corriger l'erreur de Le Lionnais concernant la période du Radium C.


1er décembre 2012

Mise en pages d'un recueil collectif pour fêter le cinquantième anniversaire de Nicolas Graner.
J'y ai moi-même contribué avec un pinacogramme, un homoconsonantisme phonétique, des anaphones et une p'tite anagramme.


Message posté le 12/12/12 à 12:12:12 AM

Frasques basques
[Les rivières Midouze (formée de la jonction du Midou & de la Douze) et Bidouze sont des affluents de l'Adour, fleuve d'Aquitaine. La commune de Vidouze (65700) est aussi dans le Val d'Adour. En revanche, Cohade (43100) est en Auvergne, et on se demande ce que ses villageoises phychaient dans le sud-ouest. L'adjectif anoure s'emploie généralement pour les amphibiens qui perdent leur queue en devenant adultères ; son usage dans ce contexte est donc licencieux. « Mis à jour » plutôt qu'« au jour » n'est pas plus vertueux.]

    Taquinai dodéca,
    Aquitain décoda

Cherchant le doux Amour,
J'ai descendu la Douze,
La Midouze et l'Adour,
Remonté la Bidouze.

Enfin j'ai mis à jour
Qu'on savoure à Vidouze
Les atours, le glamour,
Non l'anoure tantouze.

Comme un lourd troubadour,
J'ai collé mes ventouses
Sur plusieurs Cohadouses :

Tour à tour fis la cour
À chacune des douze
Pour finir en partouze.

            (un collègue d'Audouze)

P.S.1 : alexandrins anagrammatiques de comptoir
Fixant zincs, exhortez qu'un droit distique épouse
Trois quatre cinq six sept huit neuf dix onze douze

P.S.2 : ouvroir de pangrammologie disparate
Magnifique labo, j'y veux douze patchworks [35]

P.S.3 : Une pensée aussi pour l'oeuvre cinématographique d'Ouz,
pardon d'Ozu, né un 12/12 et mort un 12/12 à 12 lustres pile.


P.S.4 posté le 12/12/12 à 12:12:12 PM :
Allusion à la maldiction dans « la Disparition », ou à
« l'enfer, c'est les gens » d'« Entrée fermée » de JPS ?

La fin du monde, c'est E.


15 décembre 2012

Gymnase d'essais poétiques

Le poète préfère un mot-rime opportun
Aux tropes surannés, calembours hasardeux.
L'inspiration le guide et jamais il n'octroie
D'importance aux propos tenus par son psychiatre.

Pourquoi s'émerveiller qu'un formaliste vainque
Une contrainte dure ? Il s'agit d'exercices.
La Beauté ne se cache en aucune recette
mais en nos coeurs, notre âme, hyaline et gratuite.

Certes, comme Satie, on peut faire du neuf
Avec la rhétorique osée au temps jadis,
Parfois trouver un vers à couler dans le bronze.

Mais comment tolérer la déplorable bouse
Qui finit ce sonnet d'Esposito-Farèse :
Tout reposait dans Ur et dans Jérimatorze...


21 décembre 2012

Sonnet des pendus
[Belle absente en vers courts respectant l'alternance des rimes : chaque vers contient toutes les lettres de l'alphabet sauf k, w, x, y, z et une sixième lettre, qui épelle « en négatif » le nom du poète François Villon. J'avais déjà tenté en 2000 de couler une belle absente dans des vers mesurés, mais il s'agissait d'alexandrins à rimes pauvres sans alternance. C'est ici la taille réduite des octosyllabes (comptant 28 lettres en moyenne) qui m'a donné le plus de fil à retordre, et ça explique leur relative cacophonie. D'un point de vue purement technique, on pourrait pourtant descendre à des pentasyllabes, comme ces pangrammes de 2008 le prouvent ou cet exemple sans kwxyz : « Fjeld, burg : cinq hot vamps ».]

    Dupé, jugé, humé, béqueté

Va, mage blond, justice orphique,
Fi ! bloque joug, poids m'achevant.
Je chougne et bref, puisqu'il me vend,
Veuf, clos, gît djembé séraphique.

Je vins mi-gourd, faible, atrophique.
Blafard, je gémis : pcht, quel vent !
Ponds-je au gnouf que l'humble crevant
Vient donc jouer film biographique ?

Hep ! quignon froid, jambon sélect
Que dompte verglas, foehn abject,
Piafs qui jà vous mangent, baudruche.

Pends, magique hiver objectif,
Vamps qu'un fier diable au gibet juche.
Que Christ m'absolve, adjuge au pif.

                                (Il vola frics, non ?)


26 décembre 2012

Lipangrammes
[Le serveur de Free sur lequel se trouvent ces pages est resté en panne une dizaine de jours fin 2012. Pour fêter sa remise en route le 25/12/12, le père Noël Bernard a écrit cinq variations lipogrammatiques sur le pangramme du juge blond qui fume, qu'il a vérifiées avec mon programme PHP. Charmé par son idée proche des « micro-traductions » de Perec, je l'ai généralisée à tout l'alphabet, en reprenant sa solution pour le F, en retrouvant moi-même la sienne pour le O, et en recyclant l'un de mes vieux résultats pour le E.]

A : Portez ce vieux whisky du juge blond qui fume
B : Portez ce vieux whisky au juge gland qui fume
C : Portez un vieux whisky au juge blond qui fume
D : Portez ce vieux whisky au juge blanc qui fume
E : J'imposai faux whisky au czar blond qui vagit
F : Portez ce vieux whisky au juge blond qui hume [Noël Bernard]
G : Portez ce vieux whisky au joli blond qui fume
H : Portez ces vieux k-way au juge blond qui fume
I : Portez-y chaque ex-wok vers juge blond fumeur
J : Portez ce vieux whisky au sage blond qui fume
K : Portez-y ce vieux show au juge blond qui fume
L : Portez çà du whisky, bon vieux juge qui fume
M : Portez ce vieux whisky au juge blond qui fige
N : Portez ce vieux whisky au bled, juge qui fume
O : Prêtez ce vieux whisky du juge blanc qui fume [Noël Bernard]
P : Tirez ce vieux whisky au juge blond qui fume
Q : Portez ce vieux whisky au juge blond infâme
R : Tapez ce vieux whisky au juge blond qui fume
S : Portez ce vieux Mohawk au juge blond qui fraye
T : Prônez ce vieux whisky au juge blond qui fume
U : Joignez cinq-six whiskys à ce blond vif et prompt
V : Portez ce faux whisky au juge blond qui fume
W : Portez ce vieux husky au juge blond qui fume
X : Portez ce vil whisky au juge blond qui fume
Y : Portez ces vieux kwachas au juge blond qui fume
Z : Porte ce vieux whisky au juge blond qui fume

Du coup, on peut maintenant coder n'importe quel message par une accumulation de juges alcooliques micro-retouchés. Par exemple cette autoréférence :
Tirez ce vieux whisky au juge blond qui fume ! Prêtez ce vieux whisky du juge blanc qui fume ! Tapez ce vieux whisky au juge blond qui fume ! Prônez ce vieux whisky au juge blond qui fume ! J'imposai faux whisky au czar blond qui vagit. Porte ce vieux whisky au juge blond qui fume ! Portez un vieux whisky au juge blond qui fume ! J'imposai faux whisky au czar blond qui vagit. Portez ce faux whisky au juge blond qui fume ! Portez-y chaque ex-wok vers juge blond fumeur ! J'imposai faux whisky au czar blond qui vagit. Joignez cinq-six whiskys à ce blond vif et prompt ! Portez ce vil whisky au juge blond qui fume ! Portez ce vieux husky au juge blond qui fume ! Portez ces vieux k-way au juge blond qui fume ! Portez-y chaque ex-wok vers juge blond fumeur ! Portez ce vieux Mohawk au juge blond qui fraye ! Portez-y ce vieux show au juge blond qui fume ! Portez ces vieux kwachas au juge blond qui fume ! Portez ce vieux whisky du juge blond qui fume ! Joignez cinq-six whiskys à ce blond vif et prompt ! Portez ce vieux whisky au sage blond qui fume ! Joignez cinq-six whiskys à ce blond vif et prompt ! Portez ce vieux whisky au joli blond qui fume ! J'imposai faux whisky au czar blond qui vagit. Portez ce vieux whisky au juge gland qui fume ! Portez çà du whisky, bon vieux juge qui fume ! Prêtez ce vieux whisky du juge blanc qui fume ! Portez ce vieux whisky au bled, juge qui fume ! Portez ce vieux whisky au juge blanc qui fume ! Portez ce vieux whisky au juge blond infâme ! Joignez cinq-six whiskys à ce blond vif et prompt ! Portez-y chaque ex-wok vers juge blond fumeur ! Portez ce vieux whisky au juge blond qui hume ! Joignez cinq-six whiskys à ce blond vif et prompt ! Portez ce vieux whisky au juge blond qui fige ! J'imposai faux whisky au czar blond qui vagit.


31 décembre 2012

Math plaqua job vif
[Belle absente, comme il y en déjà eu de bien meilleures sur la liste oulipo. Mais mon but est toujours d'explorer de nouvelles idées, en laissant les contraintes choisir ce qu'elles ont envie d'exprimer. Ici, (i) il s'agit d'un sonnet à rimes riches & alternées. (ii) Les vers à rimes masculines sont des lipogrammes en E. (iii) Ceux à rimes féminines sont presque monovocaliques en E : ils gaspillent les quatre autres voyelles en un seul mot. (iiiiiii) Il y a un clinamen au premier vers : deux lettres manquent, en plus des kwxyz, pour permettre deux lectures possibles du mot en négatif. (paf) Ces deux mots sont parmi les rares monovocalismes en E de 14 lettres autorisant l'alternance des rimes. (pimpon) Certains vers utilisaient déjà toutes les lettres obligatoires en 8 ou 10 syllabes, donc j'ai été obligé de les dilater pour respecter le mètre. (arrgh) J'ai pourtant conservé d'autres vers assez courts, malgré leur lourdeur, bien qu'il existait des variantes plus élégantes mais plus gourmandes en lettres.]

Bel aquilon se venge, éjecte « pff ! », me hèle,
M'oubliant sous un poids, un vrai joug qui fraîchit.
Narquois, je perds le verbe et derechef je mêle
À jamais son poing vif à mon fard qui blanchit.

Speech déréglé moquai-je ? et vers fêlés je bêle
Jubilant à vos ris, puis quand la faim gauchit,
Le vent pèle des gens. Je choquai femme belle
Par mon jargon banal du fou qui s'avachit.

Égée invoqua Phèdre et j'enfle d'encre blême.
En l'herbe, paniquons : je végète de flemme,
D'inhibant glas qui vaut son parfum d'acajou.

Ce thème j'obliquai vers le flegme des plèbes :
Vainquons pègres et fjelds, et menés près de Thèbes,
Fauchons la saga d'or, provoquons maint bijou.


J'ai aussi programmé un vérificateur de belles absentes, permettant de les décoder facilement,
et de repérer les possibles erreurs ou utilisations des kwxyz (autorisées mais peu courantes).


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