Voeux en palindrome-express
L'an neuf en Sicile
Promet des bonheurs :
Sans foi ni loi, l'île
Fournit thym & fleurs.
Moralité
Et
amoral,
rusé,
tu
as
eu
l'avenir
bel :
bonne
année !
Enna,
en
noble
brin
évalué,
saute
sur
l'aromate.
P.S. du 4/1/24,
mettant en scène deux inversions intéressantes
déjà présentes dans
cette longue liste
de la Saint-Sylvestre
Le feu l'obnubile :
De chaque brasier,
Clovis le débile
Veut se rassasier.
Moralité
Toi,
dîne,
ignivore
mérovingien
idiot !
*
Un dessin diaphane
Sur le limon vieux
Tiraille un profane
Entre ces deux
dieux.
Moralité
El
et
Râ :
ceci
alerte
l'amen
noté
en
argilifère
filigrane,
étonné
mal-être
laïc
écartelé.
P.P.S. du 7/1/24
Dur, l'expert en signes
Relie aux cancans
Les élans indignes
Des gens éloquents.
Moralité
Rosse,
l'être
trop
paraverbal
à
palabre
va
rapporter
tel
essor.
*
Ce peuple vénère
Un affreux tibia ;
On ne comprend guère
Son pur charabia.
Moralité
Un
totem
eh !
promet
ce
laideron
os —
et
inanité
sonore,
dialecte,
morphème
tôt
nu.
*
Le sourd journaliste
Hausse l'usé cri
Du soupirant triste —
Vieil auteur chéri.
Moralité
Ce
reporter
n'oit
ce
semi-létal
céladon,
élève
le
nodal
éclat
élimé (section
rétro :
Perec).
[céladon : amant langoureux]
*
Nous sommes en guerre,
Fougue : tu me tends
Le destin contraire
D'un sombre printemps.
Moralité
Noise :
l'élan
revêt
nègre
vide,
épopée
divergente,
vernale
lésion.
*
Hurle une sirène
Mais je reste ici
Et te rassérène
D'un geste adouci.
Moralité
Être
là
et
te
caresser
à
cette
alerte.
*
Ce bus à vingt faces
Accroît tes soucis
Quand tu te tracasses,
Exclu ramassis.
Moralité
Le
tram-là,
icosaédral,
larde
asocial
martel.
*
On a mis
sa gare
Près du Pont du Gard,
Donc c'est la bagarre
Franche à cet égard.
Moralité
Égarée,
Nîmes
si
disséminée
rage.
*
Magique éprouvette
Que m'offrit Satan,
Rends à ma clairette
Sa mousse d'antan.
Moralité
Tube,
regazéifiez
âgé
rebut !
*
Le prophète brique
Ce crustacé mort
Au cours d'eau modique,
Ensuite le mord.
Moralité
Autour,
Élisée
va
lessiver
cela :
l'écrevisse
lavée,
si
le
ru,
ô,
tua.
*
J'achève un cantique
Grave en étalant
Sa tournure antique,
Moi, le Vert Galant.
Moralité
Ému,
en
séminifère
pépère,
finîmes
neume.
*
Les questions qu'on pose
Sont à répéter...
Quelle est cette chose ?
C'est ChatGPT.
Moralité
I.A.
retâterai.
I.A.
réifierai.
*
Ô fumiste, arrête !
Mais as-tu signé
De ta cigarette —
Porte-plume igné ?
Moralité
Eh,
paraphe !
Eh,
cibiche !
Gef_
L'orphelin
[Les sept consonnes les plus fréquentes en français,
SRTNLCD, sont organisées selon un
plan de Fano. Chacune des sept lignes
de la figure correspond à deux alexandrins consécutifs du
poème (de rangs impair puis pair). L'ordre choisi est du
même type qu'en
2020
& 2023,
à savoir NDT / TSC / CRD / DLS / SNR / RTL / LCN,
cf. les pastilles colorées avant chaque distique.
L'une des difficultés est de respecter un schéma de
rimes régulier malgré des graphies différentes.]
El Huérfano
••• Étant
d'un teint de nuit, — atone, — inanitié,
Oint dénué de toit, inondé d'idiotie ;
••• A
cessé tout succès, — et ce couac associé
Suscite cet août cuit où ceci te soucie.
••• Ce
décédé caïd, aide au cadre d'acier,
Cède d'adouci coeur ce cadeau d'Aricie :
••• Le
soleil désolé, l'eau, l'île, ou le doussié
Au dessus du lilas où l'oeil soûl se dessille.
••• Suis
Éros, sire en or, soeur Sourire ou Néron ?...
Rosirai sous sa reine insensée ou Sauron ?
••• Au
trou, la truite trotte et tortille la taille.
Et relier altier le Tartare tritié.
••• Lance
la lancinance en canon licencié :
Ou nuance la nonne ou couine la canaille.
Alessandro Scarlatti
inanitié : mourant de faim
doussié : arbre africain
tritié : contenant du tritium
[Voir aussi ces biconsonantismes de 2019]
Vers palindromes
[Courts palindromes présentés comme les devinettes des
Tablettes du chercheur à la fin du
XIXe siècle. J'y ai respecté la tradition des noms propres
et des vers isométriques. Les solutions s'affichent quand
on passe sa souris sous la ligne de
X répétés.]
Tu balances ton porc, hystérique frangine :
Même en science-fiction, tu connus un auteur
Certes de grand talent mais qui fut tripoteur.
XX XXX, XX XXXXX XXXXXX, XXXXXXX.
En
ire, tu vomis Asimov, utérine.
(alexandrin okapi)
*
Quand cocos et cathos italiens le critiquent,
Le solitaire auteur le prend pour un échec.
Il fumera beaucoup pendant qu'ils polémiquent :
XXXXXX XXXXXX XXXX XXXXXX XXX.
Cesare
Pavese lésé vapera sec.
(alexandrin okapi)
*
Ce physicien prétend que de multiples mondes
Coexistent dans leur quantique absurdité
Chaque fois qu'un esprit obserbe un paquet d'ondes
XX XXXX, XXXXXXX XX XXXX XXXXXX.
Et idem, Everett te rêve médité.
*
Surréaliste en chef mon cul ! râle Zazie.
Ton scribouillard, mon pote, est un raté blanc-bec.
Une rame au sous-sol confirme l'hérésie :
XX XXXXX XX XXXXX XXXXXX XXXXXX, XXX.
Ce métro va noter Breton avorté, mec.
*
Un dadaïste un jour tenait une pancarte
Poussant à se conduire en avare rongeur.
Jacques Georges, piteux, ne fut ce tapageur :
« XX XXX, XX XXXXXX », XX XXXXX XXXXXX, XXXXX.
« Et rat, tu agiras », ne pensa Rigaut, tarte.
*
Le premier roi numide a choisi de se battre
Non dans quelque désert mais un lieu de gala,
Un cirque, un hippodrome ou cet amphithéâtre :
X X'XXXXX XXXXXXXXXX XXXXXX, XX.
(dodécasyllabe non césuré)
À
l'arène Massinissa mènera, là.
Variante en quinze syllabes (leu = loup) :
Leu de l'arène, Massinissa mènera le duel.
*
L'oratrice obtint une enceinte honnête
Pour réconforter l'argentin public,
XX XXXXXX, XXX XXXXX XXX (XXX)
Et
tentée, Eva Perón osa (sic)
XXX XX XXXX XXXXXXX XX XXXXX.
Ici
sa sono repavée et nette.
(les deux derniers vers constituent
ensemble un seul palindrome)
*
En commentant cet auteur satirique
Contemporain de Jeanne d'Arc, on a
Choqué le monde orthodoxe et classique :
XXXXXX, XX XX XXXX XXXXXXX.
Annoté, de La Sale détonna.
*
Lorsqu'un jour ce révolutionnaire
De pastis et d'ouzo s'avina,
Il devint soudain pleure-misère :
XXXXX, XXXXXX XXXXXX.
Anisé, Lénine lésina.
(ennéasyllabe okapi césuré 3/6)
*
Quand il affronte une flopée
De brigands mexicains, fissa
De la pointe de son épée,
XXXXXX, XXXXX XXXXX XX.
Acerbe, Zorro zèbre ça.
*
Lorsqu'à l'Academy française
Entra le grand Jules Romains
En milleu neuf cent trente-seize,
Certains en vinrent presque aux mains :
À ces cons en trop dans la foule
Des immortels, ça n'a pas plu.
« Non, X'XXXXXX X'X-X-XX XXX ?
« , l'ignare l'a-t-on élu ?
X XXXXXX XX XXXXXXXXX ! »,
Ô girafe de Farigoule ! »,
XXXX XX XXXX XX
Nota le rang IL
Qui dépassait jusqu'au Pont Neuf.
(toute la suite de X
ne constitue qu'un seul palindrome)
*
Ce romancier mérite
Legs, prix Nobel, fierté,
Mais dort décontracté :
XXXXX, XXXXX XXXXXX.
Étiré, Hesse hérite.
*
Ce délirant artiste
Aimait sa caméra,
Mais d'un geste anarchiste,
XXXXXXX XX XXXXX.
Arrabal la barra.
*
Quand on reproduit ses portraits, ce poète se sent coté.
XX XX XXXX XXX XXXXXX : X.X. XXXXX X'XXXXXX XXXX.
(hexadécasyllabe non césuré)
Et
on émit ses toiles : T.S. Eliot s'estime noté.
P.S. du 1/2/24, sans devinette
car ce quatrain emploie un vocabulaire peu courant —
outre des rimes toutes masculines. Les deux derniers vers
forment un seul palindrome.
Chez nous gringotte un neuf mais lent guignol
Qui descendrait du pape Léon X :
Longis
sorti d'énième
Médicis,
Ici
de
même inédit
rossignol.
gringotter : chanter comme un rossignol
Léon X : Jean de Médicis
longis : homme qui agit lentement
P.P.S. du 3/2/24 : vers de pur rien (avec rimes en avion)
Hugo puis
Mallarmé prélèvent des phonèmes
En faible quantité de l'archéoptéryx
Afin d'y découvrir l'inspiration du ptyx,
Sème
opportunément
né
menu (trop) :
poèmes !
P.3S. du 4/2/24
Mural,
Aragon
au
guano
gara
l'arum :
Là
renégat
réséda,
L-
[L]es
opales,
ô
snob
rose,
Résorbons :
ose
la
pose !
Là
déserta
général.
[Notez la rime enjambée du premier heptasyllabe, pratiquée par L.A. soi-même.]
P.4S. du 6/2/24 : palindromes adverbiaux, dans l'état d'esprit des vers de pur rien ci-dessus
J'ai demandé que Tjens donne un coup de baguette
Pour ponctuer chacun des « hip hip hip, hourra ! »
Mais la police a fait une contre-requête :
Arno
servilement
ne
me
livre
son
ra.
La chanteuse, aimant tout de façon équitable,
Jouait baroque and roll sur son ukulélé,
Mais le hip-hop sucré n'était pas acceptable :
Elle,
impartialement,
ne
mêlait
rap
miellé.
En face des votants, cet orateur patraque
Étouffa le renvoi qu'un repas surgelé
Avait occasionné : pour sauver la baraque
Électoralement
ne
mêla
rot
celé.
Il m'a fallu parfois réprouver sa conduite
Car jurait en patois ce rustique marmot.
Certes je l'ai puni, mais je voulais qu'ensuite
Tom
dialectalement
ne
mêlât
ce
laid
mot.
En cachant un proton à l'étrange chimiste
Qui se crut africain (c'était sa décision),
Je sus l'embobiner : cet anticonformiste
Noir
électivement
ne
me
vit
celer
ion.
J'ai tant d'appréhension qu'un ver solitaire entre
En moi, que je m'ausculte avec soin : il n'y a
Pour l'instant nul symptôme en mes torse, bas ventre,
Aine :
attentivement
ne
me
vit
net
taenia.
Je consulte un copain thérapeute en urgence,
Mais strict, il me répond ne rien voir d'anormal,
Car même quand il dort, il est sans indulgence :
L'ami
sévèrement
ne
me
rêve
si
mal.
Rigoureux,
Guy Lelong songe qu'un pied de vigne
Est moins inattendu que le rien du mistral,
Et quand Gérard Grisey l'imagine, il souligne :
L'art-cep
sévèrement
ne
me
rêve
spectral.
Le palindrome sait que cet oeil britannique
Le parcourt sans comprendre — à l'instar d'un
loris
Dont l'ahurissement est presque tétanique :
« Sir,
inutilement
ne
me
lit
un
iris. »
Le paresseux m'a vu mais il reste de marbre :
Se fondre dans le flegme est pour lui primordial.
Pourtant il est flagrant trop au milieu de l'arbre :
L'aï
démesurément
ne
me
ruse,
médial.
P.5S. du 7/2/24 : autres palindromes adverbiaux, cette fois en évitant les finales en -ment
L'immense inanité d'un petit conifère
Le révolta peut-être, et cela le guida
Dans un ventre fécond pour un cocon y faire :
Ad
infinitum
nul,
un
mutin
if
nida.
Fitzgerald a chanté pour réchauffer l'ambiance
Lorsqu'elle a hérité d'un grand domaine grec.
Il fallait, dans ce fief sans nulle redevance —
C'est-à-dire
d'alleu,
qu'Ella
déridât
sec.
Traverser la rivière avec ma mobylette
Va rendre ce costume et ce manteau fangeux,
Car ne voir presque rien met leur étoffe en jeux,
Et
tel
gué
va
là
sale,
hélas
à
l'aveuglette.
Ce soldat congolais a ri
De son grade en franglais oral :
Lari,
manu
militari,
Dira-t-il « I'm
un
amiral » ?
L'Italien, toujours à se plaindre,
Fut emporté par le cylindre :
La
roto
gira
le
rital
À
tire-larigot
oral.
[Au passage, Louise de Vilmorin avait composé le désormais classique « Eh ! ça va, la vache ? » Une micro-variation employant un adverbe populaire peut le transformer en slogan anti-drogue : « Eh, ça came macache ! » On peut aussi le prolonger pour souligner que même les bovins s'inquiètent des plantes aquatiques : « Eh, ça va, l'algue ? », meugla la vache.]
P.6S. du 11/2/24
La vitesse distend mon durillon local :
La
célérité
là
mal
étire
le
cal.
[Variante un peu plus longue mais moins bien césurée :
La
célérité,
trop
sport,
étire
le
cal.]
Ma progression nickel surclasse ton coup sec :
Ce
mi-métal
essor
rosse
l'atémi,
mec.
Il fagota sa graisse en un slip de coton.
Noter :
ce
calecif
ficela
ce
creton.
creton : morceau de graisse
L'esprit vogue sans eau dans cet examen bel,
Les
élégances-tests,
et
sec,
nage
le
sel.
Quel âcre con choisit l'actif et porno gus ?
Suret,
un
utile
X
élit
un
utérus.
Les gars, sachez qu'à poil, ce modèle est sans frein.
Nières,
une
leçon :
noce
le
nu,
serein.
nière : mec
La cocotte au proxo cacha ce corps charnu :
Une
cato,
mac
sec,
escamota
ce
nu.
cato : prostituée
mac : proxénète
Au contrôle d'Éros, le fisc n'est pas tenu :
Une
cédule
nie,
hein,
élude
ce
nu.
cédule : catégorie de revenus
La contrainte éclairée un champagne aviva :
Averti,
le
carcan
nacra
ce
litre,
va.
L'olifant joue en do, l'embouchure s'égare :
Erra
ce
bec,
ah !
corne
enrocha
ce
bécarre.
Nettoyer la murène,
N'est-ce beau comme iris ?
Si,
l'écailleur
amène
Ma
ruellia,
ce
lis.
écailleur : ustensile pour nettoyer le poisson
iris,
ruellia
& lis : fleurs
P.7S. du 14/2/24
Peinait la Muse inverse en un cafard spectral :
L'art
sua,
noir
et
las,
p'tit
psaltérion
austral.
[Je me suis souvenu a posteriori que Perec emploie
le mot « psaltérion » dans son Grand Palindrome :
« L' (eh,
ça !)
hydromel
à
ri,
psaltérion.
Errée...
erre,
noir,
et
la
spirale
mord,
y
hache
l'... »
Mais mon vers n'est quand même pas tout à fait
identique.]
Pour effacer un corps, le vitriol excelle :
Électromédical,
tôt
l'acide
mort
cèle.
[De nouveau, les inversions « l'acide
médical » et
« électrom... /
mort
celé » sont déjà
bien
connues.]
Que cette fleur envoûte un légume, on le prône :
Ensorceler,
ô
belle
hellébore,
le
crosne !
[Une troisième fois, l'inversion « crosne
ensorc(elé) »
a déjà été trouvée depuis
belle lurette, et
le Grand Palindrome de GP contient aussi
« Oh,
arobe
d'ellébore (...)
zéro,
belle
Deborah,
ô ».]
Sait-on si
Montagnier vainquit la thèse
oviste
Et
si
Luc
lamina
là
l'animalculiste ?
Sait-on si tout est l'oeuvre ad hoc d'un lent styliste
Et
si
l'aï-ci
fit
rap
artificialiste ?
[avec comme il se doit
l'aï en deux syllabes, contrairement à
la synérèse abusive que j'ai osée plus
haut]
Quand la fronde se tait, sourd la droite extrémiste,
Et
si
là
n'oit
anar,
vivra
nationaliste.
P.8S. du 19/2/24 :
méthode pour construire un sonnet palindrome vaseux.
0/ Avoir la crève.
1/ Lister tous les alexandrins palindromes qu'on a déjà pondus soi-même.
2/ En choisir environ quatorze qui pourraient donner un schéma de
rimes régulier.
S'il n'y en a pas assez, il suffira d'en composer de nouveaux.
3/ Les organiser selon ces rimes, puis inverser
l'ordre des premiers hémistiches : celui
du premier vers passe au quatorzième,
celui du deuxième passe au treizième, etc.
4/ Modifier tous les milieux d'alexandrins
pour respecter à la fois le mètre et la
symétrie palindrome.
5/ Choisir une ponctuation faisant croire à un sens
vaguement plus suivi qu'il ne l'est.
Ce
métro
va
lier
à
psaltérion
austral
Señor
drap,
eh
cercueil !
Ara
nationaliste,
César,
épave,
tôt
ne
me
rêve
si
mal :
Ensorceler,
ô
belle,
hep !
artificialiste.
Elle,
impartialement,
ne
me
ruse.
Médial
Électoralement
enlie,
ô
l'engagiste.
Et
si
Luc
lamina
l'oeil,
étire
le
cal,
La
célérité
lie,
ô
l'animalculiste.
Et
si
gagne
l'oeil
net,
ne
mêla
rot
celé :
L'aï
démesurément
ne
mêlait
rap
miellé.
Et
si
l'aï-ci
fit
râpe,
hellébore,
le
crosne ?...
L'ami
sévèrement
ôté
vapera
sec,
Et
si
là
n'oit
anar
à
lieu
crêché
par
drones,
L'art
sua,
noir
et
las,
pareil
avorté,
mec.
Grannet
amincissable
[selon le schéma logique ABCDA / EFGBE / HICFH / JDGIJ
que j'avais choisi en juin 2000,
mais cette fois en respectant l'alternance des rimes.
Si l'on y supprime tous les vers répétés, on obtient
le dizain de la colonne de droite]
S'il me faut composer une ode Pour passer le temps, je noircis Des lignes de vers épaissis — Repris selon leur pérïode S'il me faut composer une ode. Ce cadre alors je le durcis, Car en respectant ma méthode, La volubilité s'érode : Pour passer le temps je noircis Ce cadre, alors je le durcis. Toute rengaine se démode Et c'est pourquoi je raccourcis Des lignes de vers épaissis, Car en respectant ma méthode Toute rengaine se démode. Pour finir ces couplets concis Repris selon leur pérïode, La volubilité s'érode ; Et c'est pourquoi je raccourcis, Pour finir, ces couplets concis. |
S'il me faut composer une ode Pour passer le temps, je noircis Des lignes de vers épaissis Repris selon leur pérïode. Ce cadre alors je le durcis, Car en respectant ma méthode, La volubilité s'érode. Toute rengaine se démode Et c'est pourquoi je raccourcis, Pour finir, ces couplets concis. |
P.S. du 1/2/24 : grannet d'hexasyllabes en sept huitains (6×7×8). Les vers répétés sont choisis les plus éloignés possible (comme en juin 2000 ou dans mes grannets musicaux de 2017). En y supprimant tous les vers répétés, c.-à-d. les n derniers de la n-ième strophe, on obtient le sonnet birime banvillien (= de Peletier) de la colonne de droite, avec également des rimes aux césures.
Le thème est répété Maintes fois par principe Car cela participe À notre ébriété. Tout le monde anticipe Un refrain entêté : Pour que l'on s'émancipe, Le thème est répété. Où que l'on se dissipe, Au gala décrété Comme au bal de l'équipe, Débordons de gaîté. Puis sans sobriété, Mangeons à satiété Maintes fois par principe, Ou que l'on se dissipe ! Ce chant de variété Nous est interprété Tel un stéréotype. Si le rêve se fripe, On s'en trouve hébété, Car cela participe Au gala décrété, Ce chant de variété. Le bonheur qu'on agrippe Encore est souhaité : Ô temps, sois arrêté ! C'est pour cela qu'on flippe À notre ébriété, Comme au bal de l'équipe Nous est interprété Le bonheur qu'on agrippe. Le moment où l'on ripe, Impromptu complété, Reste aussi regretté. Tout le monde anticipe : Débordons de gaîté Tel un stéréotype ! Encore est souhaité Le moment où l'on ripe. Partons au casse-pipe Pour que l'on nous étripe Un refrain entêté. Puis sans sobriété, Si le rêve se fripe, Ô temps, sois arrêté ! Impromptu complété, Partons au casse-pipe. Enfin par vers fêté Pour que l'on s'émancipe, Mangeons à satiété. On s'en trouve hébété. C'est pour cela qu'on flippe, Reste aussi regretté — Pour que l'on nous étripe, Enfin par vers fêté. |
Le thème est répété maintes fois par principe Car cela participe à notre ébriété. Tout le monde anticipe un refrain entêté Pour que l'on s'émancipe ou que l'on se dissipe. Au gala décrété comme au bal de l'équipe, Débordons de gaîté, puis sans sobriété Mangeons à satiété. Ce chant de variété Nous est interprété tel un stéréotype. Si le rêve se fripe, on s'en trouve hébété : Le bonheur qu'on agrippe encore est souhaité. Ô temps, sois arrêté ! C'est pour cela qu'on flippe. Le moment où l'on ripe, impromptu complété, Reste aussi regretté : partons au casse-pipe Pour que l'on nous étripe, enfin par vers fêté. |
Grandette balladine
La grande ballade médiévale compte trois dizains de décasyllabes
de schéma AbAbbCCdCd, plus un envoi de cinq vers CCdCd. Réduisons
ces caractéristiques : strophe → verset, hémistiche → mot,
syllabe → lettre. Chaque décasyllabe devient donc une suite de
deux mots de quatre puis six lettres, la dernière jouant le rôle
de rime — par exemple un E si elle est féminine. [En principe,
ni le nombre de syllabes ni les sons finals n'importent dans
cette forme réduite, mais je n'ai pas résisté ci-dessous à
conserver tout de même ces propriétés classiques en plus de leurs
réductions.] Les vers refrains terminant les strophes deviennent
maintenant deux mêmes mots repris à la fin de chaque verset.
Le traditionnel « Prince » démarrant l'envoi peut devenir en
quatre lettres un « Chef » ou un « Émir », ci-dessous « Dieu ».
Plan timide pour tester vers rapide, puis poster sans rester
trop tacite : quel licite seul chemin nous invite ? Mais demain ?
Joug rigide peut dicter, bref décide quoi pister donc lister :
leur orbite ivre hérite vrai jasmin, cool pépite. Mais demain ?
Sois lucide : sors quêter luth solide ; pars conter, feux tenter...
Muse, incite voix petite ! Fard carmin, elle excite, mais demain
Dieu limite rime écrite. Tout humain lors hésite : mais demain ?
P.S. du lendemain : petiote balladine, c.-à-d. petite ballade, 3 × aBaBBcBc + envoi BcBc, réduite de façon similaire (strophe → verset, vers → mot, syllabe → lettre). Tous les mots comptent donc huit lettres. Cette fois, j'ai choisi de ne pas terminer chaque verset par le même mot-refrain.
Jaillira Caroline, nourrira magazine :
baratine boniment ? ratatine argument ?
Fournira vitamine, choisira dopamine ?
Dodeline, purement féminine, sagement ?
Inscrira, cabotine ; fleurira, galopine :
entérine sûrement sonatine — rudiment.
Baladine, joliment illumine agrément !
Chanson des rues
[L'association Zazie Mode d'Emploi a proposé à
la liste oulipo de récrire
ce poème de
François Caradec en respectant les
contraintes que l'on veut. Voici quelques variations
personnelles.]
Si rue est la bonne,
Le rush y case art :
S'y ruer ! L'abonne
L'heureux chic hasard.
Là, d'octave nue,
Chantez le mambo,
La docte avenue,
Champ tellement beau.
[sélénet
holorime]
*
En sortant de notre masure
Sans nous imposer de programme
Chantons cette ville chérie
Il ne sert à rien de choisir
Les chemins que nous parcourûmes
Bifurquons quand ça nous plaira
Laissons décider le hasard
C'est ainsi que nos refrains riment
Les anciens quartiers et les rues
[terine berrychonne]
*
Mes airs des rues à Paris triste
Prenez une rue au choix tard
en sortant de chez soi cette voie est plus drôle
ceci n'est pas un fruit de l'art
à Paris la plus belle inspire un air qu'on miaule.
Tout chemin rime bien ainsi
et chacun sera mis en refrains qu'on colporte
tous les cours nous ont dit merci
oui merci de ce chant qui peint la ville morte.
[La transcription du titre en morse donne -- . ... / .- .. .-. ... / -.. . ... / .-. ..- . ... / .--.- / .--. .- .-. .. ... / - .-. .. ... - . qui fournit le schéma syllabique du poème, chaque point donnant un monosyllabe, chaque tiret un dissyllabe.]
*
Prends une rue au hasard
Sortant de chez toi la première est la bonne
Ici la plus belle est celle qu'on fredonne
N'y vois un effet de l'art
Chaque route rime ainsi
On en fait des airs qu'on chante dans les rues
Chaque route dit merci
Merci de chanter les villes disparues
(D'après Caradec François
Poème « Chanson des rues »
Recueil « Le brouillard urbain que je perçois »)
[Métatog 7+11+11 + 7+7 + 11+7 + 11+7+7+11 : hog dont le total de syllabes des t premiers vers est toujours premier, quel que soit le nombre t impair. Ça reste un hog quand on le tronque à l'un des sauts de strophe.]
*
Chant des rues
Pied,
Toute
Route
Sied.
Goûte
Sans
Doute
Chants.
Dîmes
Rimes.
La
Ville
File
Là.
[monnet, c'est-à-dire sonnet de monosyllabes]
*
Chanson pour chiens des rues
Au pif vers herbe ou boulevards,
n'errant en plan chez soi, la fatigue élut ronde
qu'inspire la Muse — ô ses arts ! —
plutôt belle à Paris pour qu'une harpe on ponde.
Car à mêler sylphide au front,
maint refrain tinte, impro d'oiseaux, remède aux rues :
tous nous piaillent et m'y loueront
place idoine au chic roble en la cité courue.
[Poème pour chiens (invention de François Caradec) : des noms de chiens célèbres ou courants sont sous-entendus phonétiquement dans chaque vers, à savoir dans l'ordre Pif, Boubou(l)e, Rantanplan, Gai-Luron, Muzo, César, Pluto, Belle, Pompon, Caramel, Fido, Rintintin, Azor, Médor, Snoopy, Milou, Placid, Croc-Blanc et Lassie.]
*
Chaire des queues
Chaise des queux
Chaleur des raies
Chambre des RAM
Chance des roies
Channe des roues
Chanson des rues
Poudrez une rouille au harpail
Pouillez une roupe au harpeau
Pourprez une rousse au harpin
Poussez une rouste au harpon
Poutsez une route au harrier
Prêchez une ruche au harviau
Prenez une rue au hasard
en solvant de hors toi la précieuse est la blanche
en sombrant de par vous la précise est la blèche
en sommant de pour eux la précoce est la blême
en sondant de sous lui la précuite est la blèse
en songeant de sur moi la préfixe est la blette
en sonnant de vers nous la prégnante est la blonde
en sortant de chez soi la première est la bonne
ce n'est pas un écrou de l'air
ce n'est pas un écu de l'ais
ce n'est pas un écueil de l'an
ce n'est pas un édam de l'août
ce n'est pas un éden de l'arc
ce n'est pas un édit de l'ars
ce n'est pas un effet de l'art
la jà barbe à Pardeux est celle qu'on fragmente
la moins barje à Pareds est celle qu'on fraîchit
la moult basse à Pareid est celle qu'on framboise
la non bath à Parence est celle qu'on franchit
la pas beige à Parent est celle qu'on franchise
la peu belge à Pargnan est celle qu'on francise
la plus belle à Paris est celle qu'on fredonne.
Toutes les queues rauquent topless
Toutes les queux règnent toujours
Toutes les raies renflent vraiment
Toutes les RAM rentrent vulgo
Toutes les roies restent adonc
Toutes les roues rêvent ailleurs
Toutes les rues riment ainsi
on en coud des refaits qu'on cercle par les queues
on en craint des refends qu'on cerne pour les queux
on en croit des refils qu'on cesse sous les raies
on en cuit des reflets qu'on chable sur les RAM
on en dit des reflex qu'on chaîne vers les roies
on en doit des reflux qu'on change chez les roues
on en fait des refrains qu'on chante dans les rues
toutes les queues dealent menton
toutes les queux diaprent mentor
toutes les raies dictent menu
toutes les RAM dièsent méplat
toutes les roies diguent mépris
toutes les roues dîment merbau
toutes les rues disent merci
menton d'avoir cerclé la vieille démanchée
mentor d'avoir cerné la vielle demeurée
menu d'avoir cessé la vierge déramée
méplat d'avoir chablé la vigne dérayée
mépris d'avoir chaîné la vigueur dérivée
merbau d'avoir changé la villa devisée
merci d'avoir chanté la ville disparue.
[merluche Brussolo
mérule Bukowski
merveille Buzzati
merzlota Calderón
mésange Calvino
mesure Canesi
méthode Caradec
avec des X+1 fonctionnels à la Queneau
au lieu des S+7 originels de Lescure]
*
Ému
poème pour tous les itinéraires
Prends donc quelque route au hasard
la première déjà s'avèrera la bonne
non point le moindre effet de l'art
sa somptuosité céans on la fredonne
Maints vieux chemins rimaient ainsi
en un vocalisé refrain parmi la rue
maints vieux chemins disaient merci
merci d'avoir loué la cité disparue
[isocélisme en vers hétérométriques]
*
Écheveau des rues
Comment choisit le banlieusard ?
D'hab, hasard.
Quelle est la route qu'il fredonne ?
Mettrons « bonne ».
Que riment les autres ainsi ?
Ah merci !
Car dans la ville disparue
Sa mélancolie a grossi
Et son chant cuivré tonitrue —
Bazar, mais trombone amer, si.
*
Bricolez vite « on en fait des refrains »
pour citer « en des gwokas joyeux » : on sait
que l'humble pangramme échafaudé lui est vital.
(Vague luthiste, remplacez « on en fait des refrains »
par « en des gwokas joyeux » afin d'obtenir
ce chimérique total vu, miel absolu !)
[panscrabblogramme avec les initiales
FC comme jokers, décrivant une
pangrammisation
minimaliste à la
Chevrier]
*
Les desseins du raifort Vantez ce bourricot à visée ahurie. Nous quittions l'estimé benêt quand nous offrit La laitière un grand coeur, comme une centurie De soldats épuisés, et dans l'état d'esprit D'un lointain descendant de la vierge furie D'Orléans, dessinant des anges dont on rit. Ce flamand gode anal fut la mise mûrie D'un Breton dévêtu quand sa chanson reprit. Le plomb chinois létal peut-être on glorifie. Des squelette et disette encore on se méfie Quand les fonds transformés ont perdu le motif Gauche des cumulus, déchiffrant la graphie Des lettres d'un Germain, décent ciseau chétif Effaçant tout gambiste en sa blême atrophie. |
Cranson (ses vues) Prônez âne, vue du hagard. On sortait du cher sot : ma crémière eut sa bonté de l'ost las en Effel (né d'Arc). Le plug belge y parie : pst ! celte nu, oh fredonna. Doutes des tués aiment Xinsi, os et faim, les re-crains où or change, sans ces vues tortes des nues, lisent Merck. Merck, l'ovoir chaste, ta viole disparut. |
[L'obscur sonnet de la colonne de gauche, aux rimes en -i, est la traduction du texte de celle de droite, modifiant une et une seule lettre de chaque mot du poème de Caradec (paronymes).]
*
Un jour un poète à Paris
Tentant d'incertains safaris
Se perd dans des rues
Aux moeurs incongrues
Dès lors ses talents sont taris
[limerick]
*
Leitmotiv de l'asphalte
Optez pour un trajet au sort
s'extirpant du logis le choix princeps est juste
il n'exige guère d'effort
c'est l'exquis qu'à Lutèce on gringotte et déguste.
Moult voie en hymnes a migré
en jingles qu'on fourbit sans nulle paralipse
chaque chemin nous en sait gré
rend grâces d'exalter l'oppidum qui s'éclipse.
[Contrainte « Canada Dry » (promue par François Caradec) : ça a la sonorité d'une contrainte dure, ça a la lourdeur d'une contrainte dure, mais ce n'est pas une contrainte dure.]
*
Juge l'O.K. rue illico :
Si de chez toi tu sors, au premier trajet pense.
Vive un pop style off ou rock, oh !
Imagine à Paris l'asphalte qu'on nuance.
Vos cours font du chahut béat :
Arrive un air depuis aboyé dans l'impasse.
Or nul vif jogging ne va froid.
Brame l'ad hoc cité que notre siècle efface !
[Les deux quatrains sont indépendamment des hétérodigrammes, c.-à-d. ne réutilisent aucune paire de lettres successives, même entre mots et vers.]
Caradec & Carret : dés
[S'inspirant du
même poème de Caradec que ci-dessus,
Alexandre Carret a proposé une
exploration poétique aléatoire
& collective des rues de Paris. Mon propre tirage
m'a fait tourner à gauche dans la
rue des Deux Ponts au moment où Alexandre
partait à droite sur le pont Marie. Voici le quatrain holorime
que cette rue m'a inspiré.]
Faute, ô ma tombola !
Se court rue des Deux Ponts
L'heureux flair, ami fier, amant tors à la Muse.
Photomaton beau là, secouru d'aide, ponds
Le reflet ramifié ramant. Or, ça l'amuse.
P.S. du 7/3/24 (à 0h pile), jour où les dés d'Alexandre ont choisi d'avancer de quelques pas dans la rue des Nonnains d'Hyères
Célébrons, en passant la rue des Nonnains d'Hyères,
Les quatre-vingt-huit ans du grand Georges Perec,
Sans oublier, pourtant sans fiertés cocardières,
Qu'Estelle Souche est née au même jour — tie-break !
(Car c'est elle en effet qui créa notre liste
Avec David Monniaux et Philippe Bruhat
Selon l'état d'esprit volontiers formaliste
Du Lionnais : il fallait que chacun s'y ruât.)
Contraintes de théorie des graphes appliquées à des paires de lettres
Rimes
voilées décroissantes
[Chaque vers sous-entend la dernière syllabe du précédent, comme
s'il s'agissait de rimes plates de vers isométriques. Le mètre
diminue donc progressivement, de quatorze à une seule syllabe.
Passez votre souris sur le poème pour afficher les homophonies
sous-entendues — parfois proches d'holorimes.]
El Descartado (Le Diminué) Je suis le ténébreux, le prince à la tour abolie, Gloire mortelle et luth au renom s'assoupissant. Toi qui m'as apaisé soucis, pietà jolie, Rends-moi la treille où tant l'ana tu ressens, Le mont napolitain que des commères Fleurissent de rosiers, et l'effet Vague enfin qui vaut mille amères Nuits quand mon coeur plaintif est. Suis-je un avatar, d'ores ? Effleurant maman Assez, tu dores L'aliment Qu'on fore, Laure. |
[Gloire morte, et l'élu tôt renonça, sous pissenlits.] [Toi qui m'as apaisé, sous six pieds ta geôle issant,] [Rends-moi la treille où tant la nature s'enlie,] [Le mont napolitain que des commerçants] [Fleurissent de rosiers, et l'éphémère] [Vague enfin qu'y vomit la mer. Fait] [Nuit, quand mon coeur plaintif aime ère.] [Suis-je un avatar d'Orphée] [Effleurant ma mandore ?] [As, es-tu dormant ?] [La limande or] [Conforme en] [L'aurore.] |
[Voir aussi cette excellente réécriture de la Chanson des rues de Caradec par Daniel Fabre, et ce poème d'Alexandre Carret selon la même structure que ci-dessus]
P.S. du 7/4/24 : au lieu de ne sous-entendre que la rime précédente, chaque vers sous-entend maintenant toutes celles qui le précèdent. Le nième vers voile donc ses n–1 dernières syllabes. Passez votre souris sur les quatrains pour afficher les homophonies sous-entendues.
Maria
Casarès aux troquets Son
confesseur l'admonesta |
Maria Casarès aux troquets Son confesseur l'admonesta |
Autre idée : diminuer le premier mot-rime d'une syllabe à chaque vers mais sans rien sous-entendre. Voici un exemple reprenant le verbe final du premier quatrain ci-dessus.
Le prêtre a communiqué :
Si le juge communie,
Ta peine sera commue
En simple prison & co.
[Voir aussi ces réponses d'Alexandre Carret]
Sonnet abécédaire
[Les acronymes de l'alphabet,
appelés
abécédaires,
sont récemment revenus à la mode sur la
liste oulipo.
Après
nos
abécédaires
rimés
de 2007 – 2009, cela m'a donné envie de tenter
un sonnet régulier.]
Avec bienveillance,
Ce durcissement
Étend flamboyance
Généralement.
Héritage immense
Jésuitiquement
Kife luminance,
Mange nutriment.
Oulipiennes pages,
Quels rafistolages
Se travailleront ?
Une véridique
Weltanschauung xérique :
Yeux zigzagueront.
[Voir aussi cette réponse d'Alexandre Carret]
Participation aux
« tripalins »
d'Éric Angelini
[listes
palindromes
de trois noms
présentées
comme
des
rébus. Les longueurs des noms ou groupes
nominaux sont indiquées entre parenthèses. Ci-dessous, je
commence par un « dipalin », c.-à-d. deux substantifs seulement,
et je termine par un « heptapalin », étendu in fine à trente noms
d'animaux, c.-à-d. un « triacontapalin ». Les cinq premiers sont
monovocaliques en E, et les quatre suivants respectent « la
rigidité de l'okapi » (alternance consonne-voyelle). Certains
sont difficiles, car ils emploient des mots volontairement longs,
donc voici les solutions
retournées si vous y tenez.]
P.S. : Ces trois rébus
palindromes dévient des règles d'Éric Angelini
et sont
indéchiffrables, donc j'en donne immédiatement les solutions.
P.P.S. : deux triplets
de toponymes, le premier citant les 18 lettres
d'un village sri-lankais, le second atteignant
une somme de 35 lettres.
[Voir ce message adressé à la liste oulipo pour deux variantes du second, respectivement monovocalique en A et selon la rigidité de l'okapi, puis trois autres solutions un peu plus courtes. Voir aussi mes précédentes listes palindromes de toponymes.]
Hommage à la très sensible oulipote Annie Hupé, pour son anniversaire
Abécédaires syllabiques
[Louis Couturier a
proposé à la
liste oulipo une variante
des
abécédaires, où les 26 lettres de l'alphabet
ne démarrent plus les mots mais les syllabes successives.
En voici trois de ma plume, sans hiatus entre les mots ni E
caducs entre voyelle & consonne. Le second en argot est en
fait aussi un abécédaire classique, car il n'emploie que des
monosyllabes. Les deux autres évitent les liaisons avant les
voyelles de l'abécédaire, comme Louis le recommande. Le dernier
tente d'employer le plus de mots possible, ici 34.]
Conseils vestimentaires
À brocardée en fringue
(« Haïk
junk, eh ! »), l'âme
néo-piqûreuse
trie un vrai
wax : « Ayez-en ! »
Obsession d'un colistier
À bout, ce dard en feu
Gab hait-il ? Je
ken la
meuf
nue, ô
pouf
qui rit sur ton
urf
vit.
Wow,
X y
zieute !
Quels oiseaux clament leur bonheur
De posséder l'arbre ou la fleur ?
Que tes grands flots, rétro nature,
Érodent port et nef obscure !
Au bruit, c'est d'oie et
fou geai :
« Haie, if, ... j'ai. Kitch, l'on
m'oit. » N'aie
oh ! pas qu'un ru : s'y troue
un vieux wharf,
xir yacht, zou !