Voeu
[pour célébrer le nouveau millésime,
voici les 3×7 = 21 lettres d'un
plan de Fano
littéral
— au « v » près,
extérieur à la contrainte]
Ami, que l'an nouveau te protège du diable,
La Française des jeux t'offre un capital brut,
L'État décide alors qu'il est non imposable
Pour t'exempter enfin d'objectifs précis, zut !
Moralité
Bon
voeu :
lot,
blé
net,
nul
but !
Kyrielle
de
digrammes
[les deux dernières lettres de chaque mot sont
reproduites au début du suivant]
Descuaje
Je jeûne névrosé, — séide désolé,
Leader érodé de désirade détruite ;
Terrassé sénéchal, alphabet étoilé
Le lessive : veto, torture reproduite.
Ténèbres ès esprits, tsarévitch chamboulé,
Léguez Ezergala, la lande déconfite ;
Terrestre réséda, darde déboussolé !
Le légume mêla la lavande décrite.
Tenter Éros, Osha ?... Hammurabi, Biron ?
Ondula la lady dynaste tellurienne ;
Ne néglige geisha hâtive, vénusienne.
Neumes espressivo, voilà lac Achéron :
Onzième mérité ténor orphéoniste,
Temps psalmodiés, essor, orchestral alchimiste.
(texte tératoïde de Delphine Nerval-Allende)
[Trois jours plus tard,
Léopold Julia
a composé une seconde
traduction du
Desdichado
selon cette même contrainte]
P.S. du 13/01/21 : autre kyrielle
de digrammes, cette fois en laissant la contrainte
choisir ce qu'elle avait envie d'exprimer, puisque c'est
l'un des buts de l'Oulipo :)
Uniforme mesclun
Une nécessité tenaille le lecteur :
Urge germination onctueuse, sérielle.
Le lendemain induit itinérance : celle,
Légitime métro roide, de décodeur.
Urbanisme menu, nuance ce censeur,
Ursin individu dû du dual allèle !
Le Léviathan ancra rareté textuelle,
Lexical alambic, ici cintré rêveur.
Urticante terreur, urne neutralisante,
Tercet étrange, gel, ellipse séduisante,
Ténébrionidé, destin inopportun...
Un unioniste test stimula la latence,
Cet être récusa sa sableuse sentence :
Cèle le lessivé verbatim importun !
Dominos anagrammatiques
[Rémi Schulz
a proposé à la
liste oulipo
une nouvelle contrainte de voisinage : les lettres (non
ordonnées) de chaque mot sont décomposées en
deux sous-ensembles — l'un des deux pouvant être
vide. Ils doivent alors s'enchaîner comme des dominos,
les lettres du sous-ensemble de droite de chaque mot devant
être les mêmes que celles du sous-ensemble de
gauche du mot suivant.
Après les
premières
explorations &
créations,
Rémi Schulz,
Noël Bernard puis
Léopold Julia
ont chacun réécrit
El Desdichado de Nerval
en respectant cette contrainte. J'ai alors
proposé d'y conserver sans
modifications les mots-rimes de l'original, qui forment la
colonne vertébrale du sonnet (comme Queneau l'a
souligné dans ses
haïkisations
de Phane Armé).
La décomposition des mots en « dominos » est donnée à
droite. Ils sont séparés par des espaces ou des retours chariot,
et les points séparent leurs deux sous-ensembles de lettres.
Dans la version de gauche, j'ai repris
cette intelligente présentation
de Nicolas Graner avec trois couleurs au lieu de
deux : les lettres communes à deux mots voisins sont de la même
couleur.]
Re-Nerval,
vlan ! Fui infausto santo (Hère déshérité, dites) Tu tus larmes, — malheur, — chouinons inconsolé Le pris soupir audois, absidiole abolie : Nage argument mourant, — noir cistre constellé Encolle ce lui deuil de la Mélancolie. Cérémonial errant, contrôlé, consolé, Rends bord, troubles ourlets, mon intime Italie, La none étonnant tant mon monde désolé, Soûle fleur frêle, pré pur où cool clos s'allie. Vaille Vénus, Seigneur ?... Régnai, Brian Biron ? Mon image érigea rouget dégoût de reine ; Enivré rêve entier, vint inverse sirène... Péril triple, insolent, sillonne l'Achéron, Retouchant tutos, lors clair micmac comme Orphée : Harpe à tôt station sainte et tard fêtarde fée. le Labrunie urbain |
.re re.nval nval. .fui fui.nasto nasto. .here here.dsite dsite. .tu tu.s s.larme larme.hu hu.coinons coinons.le le. .pris pris.ou ou.adis adis.biole biole.a a.nge nge.arumt arumt.on on.ir ir.cste cste.onlle onlle.ce ce. .lui lui.de de. .la la.mencolie mencolie.ra ra.ernt ernt.cool cool.nse nse.rd rd.bo bo.trules trules.o o.mn mn.itie itie.al al. .none none.tant tant. .mon mon.de de.sole sole.u u.fler fler.e e.pr pr.u u.o o.col col.s s. .allie allie.v v.enus enus.iger iger.na na.bri bri.on on.m m.iage iage.er er.ougt ougt.de de. .reine reine.v v.ree ree.nti nti.v v.inerse inerse. .peril peril.t t.insolen insolen.l l. .acheron acheron.tut tut.os os.lr lr.cai cai.mmc mmc.oe oe.rphe rphe.a a. .tot tot.sain sain.te te. .tard tard.fee fee. .le le.abruni abruni. |
[Voir aussi
les trois strophes que Rémi
Schulz a rapidement composées pour
compléter
mon premier quatrain ci-dessus,
avant que je ne termine ma traduction]
Hypertogs
Définition d'une classe de « tankas
oulipiens généralisés »
systématisant les règles de
Roubaud, sur
une page
séparée
P.S. du 22/01/21 : hypertog
de 13 vers alternant les deux mètres 13 & 17.
Les vers de 13 syllabes sont césurés
3/7/3 et ceux de 17 syllabes 7/3/7, donnant
donc finalement une alternance de
trisyllabes & heptasyllabes (comme dans
ce hog de
septembre dernier). J'ai imposé un saut
de strophe après chaque total
syllabique premier de l'hypertog : 13,
43, 73, 103, 163 et 193. D'autres totaux
premiers sont obtenus après les dix
premières syllabes de chaque nouvelle
strophe (23, 53, 83, 113, 173), donc je les
ai aussi un peu soulignés par un
long adverbe les suivant. La colonne de droite
schématise la structure choisie.
Je m'envole. Albatros émerveillé, je regarde. La mer est un bleu tableau, décoré perpendiculairement De dessins que chaque navire invente et placarde. Ils semblent utiliser une craie, incompréhensiblement, Pour tracer des symboles d'une langue étrangère. Veulent-ils me prévenir d'un danger, mélodramatiquement, Ou plutôt d'une existence joyeuse et légère ? Leur écriture pourrait suggérer étymologiquement Les premiers nombres de l'humanité, la préface D'un livre mathématique et rêveur, la genèse programmant Notre vie, art potentiel qui toujours nous dépasse. Et si c'était un message envoyé gravitationnellement Par un dieu perdu dans l'immensité de l'espace ? |
13 = 3 + 7+3 17 = 7+3 + 7 13 = 3+7+3 17 = 7+3 + 7 13 = 3+7+3 17 = 7+3 + 7 13 = 3+7+3 17 = 7+3 + 7 13 = 3+7+3 17 = 7+3+7 13 = 3+7+3 17 = 7+3 + 7 13 = 3+7+3 |
P.P.S. du 24/01/21 : métatog.
La lecture d'un nombre impair des premiers
vers correspond toujours à un nombre premier de syllabes
(5, 17, 29, 41,
53, 67, 79, 89, 101, 113, 127, 139, 151,
163, 173) — et un nombre pair de
vers à un nombre pair de syllabes :
5 + 7+5 + 7+5 + 7+5 + 7+5 + 7+7 + 5+7 + 5+5 + 7+5 + 7+5 + 7+7 + 5+7 + 5+7 + 5+7 + 5+5.
C'est la plus longue solution employant des pentasyllabes
& heptasyllabes,
à quelques échanges possibles près,
ici choisis pour imiter au mieux la
métrique japonaise. Les perturbations rythmiques
sont la petite originalité
par rapport à cette tradition — en plus
des rimes qui sont généralement
évitées. Le poème s'inspire dans l'ordre des
oulipiens de l'année choisis
par l'association « Zazie Mode d'Emploi »
de 2005 à 2020.
Le mûrier murmure
Accomplissons le destin
qui nous claquemure
Te souviens-tu d'un festin
au dôme de murrhe
Un nuage au goût de fleur
est-il une orange
Passe troublé voyageur
la frontière étrange
Un grand cycliste devant
te protègera du vent
Au dessus du vide
tu t'élèves réservé
L'orage rapide
frappe et m'intimide
Le tableau que j'ai rêvé
devient translucide
Vois ces astres apaisants
insondable image
Tous mes livres sont présents
au sein d'autres plus pesants
Je bois ton visage
qui pense aux flots et jusants
La nuit accélère
ma danse au son dupliqué
Traverser l'artère
sans ma canne était risqué
La mort paralyse
l'homme sans valise
Paronymes verlainiens
[Robert Rapilly a composé douze
superbes strophes d'après celle-ci de
Verlaine :
L'étang reflète,
Profond miroir,
La silhouette
Du saule noir
Où le vent pleure...
Rêvons, c'est l'heure.
en choisissant chaque fois un
paronyme
de l'impératif du dernier vers.
En voici six de ma plume, reprenant également
les rimes de l'original.]
Terme
L'hiver me traite,
Dans ce mouroir,
D'être obsolète
Sans s'émouvoir
Ni tendre un leurre...
Crevons, c'est l'heure.
*
Trouvère
Quand le poète
Craint de n'avoir
Aucun chouette
Ni gai savoir,
L'idée affleure...
Trouvons, c'est l'heure.
*
Éprouvette
Quel casse-tête
Pour concevoir
Chaque
oreillette :
Faut-il mouvoir
La
splanchnopleure ?
Prouvons, c'est l'heure.
*
Pêche
Une
gravette,
Un
amorçoir,
Une
épuisette,
Un
dégorgeoir,
Un
amphineure :
Devons, c'est l'heure.
*
Schizarchie
En pique-assiette,
Notre pouvoir
Vous émiette
Et vous fait choir
Parmi le
feurre...
Clivons, c'est l'heure.
*
Fugue
Si nous corsète
Un joug rasoir,
Fuyons de cette
Cité-dortoir
Antérieure...
Vivons, c'est l'heure.
[Voir aussi
cette strophe de Noël Bernard,
ces
six
de
Bernard
Maréchal,
ces deux d'Alain Zalmanski,
et celle-ci d'Irène Ruszniewski]
Oscar
[L'association Zazie Mode d'Emploi a proposé à
la liste oulipo de récrire
cette
page de
Clémentine Mélois
en respectant les contraintes que l'on veut. J'ai
commencé par celle du
métatog, qui vient d'être
définie,
ici selon le schéma
3+3+7+3+3+3+7+7+7+3+7+3+3+7+7+3+3+3+7+7+7+3+7+7+7+3+7+7+7
+3+3+3+3+3+7+3+3+7+7+3+3 : un
nombre impair des premiers vers donne
toujours un total de syllabes premier, à
savoir 3, 13, 19, 29, 43, 53, 59, 73,
79, 89, 103, 113, 127, 137, 151, 157, 163,
173, 179, 193 et 199.]
Au timon
C'est Simon
Moi je suis le capitaine
La centaine
D'ennemis
S'est permis
D'attaquer en grand tumulte
Mais grâce à ma catapulte
L'assaut sera repoussé
Un blessé
Dont l'état n'est guère grave
Reste brave
Et de coups
D'épée il tranche des cous
Un dragon surgit ensuite
Notre fuite
Nous conduit
Au réduit
De derrière la muraille
Je le raille et le mitraille
De mon sort neutralisant
À présent
Qu'on a repris le contrôle
Les gens vantent notre rôle
Criant bravo puis aussi
Moult merci
De les avoir su défendre
C'est l'heure de nous détendre
Et de prendre nos goûters
Écoutez
Mère et père
On espère
Des plateaux
De gâteaux
Mais plutôt ceux à la fraise
À notre aise
Et non pas
Ceux qu'on a pris au repas
Nous détestons la vanille
Que resquille
Chaque fille
P.S. du 27/01/21 : ovillejo à homographes
Quels héros braveraient les braises ?
Ben, nos fraises.
Nous vaincrions quels monstres verts ?
De grands vers.
Que sauraient ces hydres mandchoues ?
Que tu joues.
Et comme jamais tu n'échoues
Grâce à ton fabuleux pouvoir,
Un tribut tu vas percevoir :
La tarte aux fraises vers tes joues.
P.P.S. du 29/01/21 :
plan de Fano [c.-à-d.
block design (7,3,1)]
sur les
sept lettres valant au moins 8 points au
Scrabble français : JKQWXYZ.
– Les lignes du dessin à droite
représentent les sept phrases.
– Les points correspondent
aux sept lettres ci-dessus.
– Trois de ces lettres sont
employées dans chaque phrase.
– Chacune de ces lettres est
employée dans trois phrases.
– Deux phrases ont une
seule de ces lettres en commun.
– Deux de ces lettres sont
ensemble dans une seule phrase.
P.3S. du 30/01/21 : sizain verlainien à la manière de Robert Rapilly
De l'échauguette,
Mon grand pouvoir
Enduit la bête
D'un réservoir
De poix vainqueure...
Sauvons, c'est l'heure.
P.4S. du 31/01/21,
trois contraintes douces simultanées :
• lignes
isocèles de 50 caractères ;
• contrainte sympathique de
J. Muirhead, J. Isquit,
R. Eckler
& A. Chevrier,
où chaque mot possède au moins une lettre
en commun avec le précédent ;
• contrainte amicale de Nicolas Graner
— le texte contient
220 voyelles et
284 consonnes, nombres amicaux. L'étrange
menu final sert à compenser
l'assez grand nombre de voyelles imposé
par les conditionnels du texte.
Admettons que je serais capitaine, et Siméon sous- lieutenant. En face les ennemis seraient mille. Le palais serait assiégé mais nous répliquerions avec des jets de catapulte. Subito Siméon serait blessé mais légèrement. Vite debout donc, on lancerait la charge finale avec des glaives. En outre un dragon mutant essaierait de bloquer le passage, mais nous nous cacherions derrière des créneaux. Ma magie le neutraliserait. On reprendrait le contrôle, et les gens crieraient bravo ou alors merci. Enfin, voilà le goûter : fromage blanc, grand Mars (Nuts, Twix, Lindt/Nestlé), Pschitt, et des flans parfum fraise — pas vanille !
P.5S. du 02/02/21 : sélénet holorime
Simon, sous-pirate,
Se réjouira
Si mon soupir hâte :
Serai-je ouï, Râ ?
Mets-club à la fraise
Font dragon dolent :
Mec le balafre — aise
Fondra, gondolant !
P.6S. du 03/02/21 :
« haïku ou tanka
demi-oulipien
généralisé »
(hotdog) de schéma
7 + 8+8 + 7+7 + 8+8 + 7+7 + 8+8 + 7+7 + 8+8 + 7+7
Comme pour les métatogs
récemment
définis,
ce poème compte un nombre premier
de vers (17), et la lecture de n'importe quel
nombre impair de ses premiers vers
totalise systématiquement un nombre premier
de syllabes : 7, 23, 37, 53, 67, 83,
97, 113, 127. Mais contrairement aux
hog & tog
roubaldiens, l'un des deux mètres
qu'il emploie n'est pas premier (8 = 23).
Notez la grande régularité des distiques
d'octosyllabes & heptasyllabes alternés,
qui n'était pas évidente avec de telles
contraintes numériques.
Je serais le capitaine.
M'aiderait Simon le sous-chef
Pour bouter l'ennemi du fief.
Notre bravoure est hautaine
Mais la bataille incertaine.
Un projectile atteint Simon
Qui s'écroule sur le limon.
Toutefois il nous assure
Qu'il supporte sa blessure.
Pour contrer les dragons mutants,
La catapulte arrive à temps.
Enfin je les éradique
D'une formule magique.
Tout le monde s'en ébaudit,
Nous rend grâce et nous applaudit.
Que pour mon goûter croustille
Un grand hotdog sans vanille.
P.7S. du 16/02/21 :
double sélénet illustrant toutes les
décompositions
possibles d'un
pentasyllabe en mots de 1 à 5 syllabes (les
élisions de 0 syllabe ne comptant pas),
organisées de
telle sorte qu'on passe d'une ligne à la suivante soit
en effectuant une
seule somme, soit en coupant un seul entier
en deux plus petits (et la règle est cyclique).
strophe 1 strophe 2 strophe 3 strophe 4
————————— ————————— ————————— —————————
1+1+2+1 = 2+1+1+1 = 4+1 = 1+2+1+1
= 1+1+3 = 2+1+2 = 5 = 1+2+2
= 2+3 = 3+2 = 1+4 = 1+1+1+2
= 2+2+1 = 3+1+1 = 1+3+1 = 1+1+1+1+1
Vois-tu cette scène
Je joue aspirant
Oscar capitaine
L'assaut serait grand
Simon tombe à terre
Pourtant on vaincrait
L'horrible chimère
Surgissant du crêt
L'auditoire lance
Unanimement
Sa reconnaissance
D'un glorieux chant
Ces biscuits qu'on grille
Aux fraises gobons
Ceux à la vanille
Ils ne sont pas bons
Huitième post-scriptum sorti le 19 février 21 :
Chaque phrase a ne
varietur une valeur gématrique de 500
comme ceci le prouve : <https://tinyurl.com/isoscar500>.
On dirait que je suis le capitaine, et Simon l'adjupète.
En face, ils seraient au moins neuf cent quarante-huit.
Le château serait assiégé mais on aurait des catapultes.
Simon serait même blessé mais ce ne serait pas bien grave.
Il se relèverait et on mènerait l'assaut avec ces épées.
Un maudit dragon essaierait de nous barrer la route.
Mais je me cacherais derrière un monumental mâchicoulis.
Et grâce à mon superpouvoir je le neutraliserais.
On reprendrait finalement le contrôle du château menacé.
La foule debout crierait merci de nous avoir sauvés.
C'est à présent quasiment l'heure de notre goûter.
J'espère qu'il reste des Chocoprinces garnis à la fraise.
Parce que je le révèle, ceux à la vanille ne sont pas bons.
Clémentine Mélois, Sinon ensuite j'oublie, Grasset
P.9S. du 22/02/21 :
les quinze lignes ci-dessous sont des
anagrammes les unes des
autres. Ceci implique qu'elles ont la même
somme dans n'importe quelle variante de
gématrie, par exemple 500 dans
l'habituelle française par rang, comme
ci-dessus.
Un jeu rusé, à être privilégié par Oscar et Salomon
Je serais pur capitaine, et Salomon léger ouvreur.
Au pas, l'ennemi juré se révèlerait trop gros, ça oui.
Ô l'on repère vos guerriers, mais j'ai une catapulte.
À terre, si Salomon jure un poil, ce serait peu grave.
Je règlerais l'assaut avec mon épée : punir ou rôtir !
Alors un serpent me couperait la voie — j'ai su gérer
le loto rare : je m'agripperais vite sous un créneau
et grâce à mon superpouvoir je le neutraliserais.
Joug amer vs or ensuite, on récupèrerait le palais.
Le peuple sauvé nous remercierait : j'ai ton or, gars !
Ainsi voilà notre goûter, présumé-je cela par ruse.
J'espère rassortir un gâteau molli avec une poire —
or, je ne supporte sa vanille et grimace au sourire.
Juliette Mélois, Sinon, pour apeurer, ça va s'égarer
P.10S. du 03/03/21 : suite de distiques hétérodigrammatiques
On dirait que je suis chef, et Matthieu sergent.
Voyez nos vingt rivaux dehors, soiffards d'un jan* !
Voilà notre château provençal qu'on assiège,
Mais par des tirs d'obus fructueux m'opposé-je.
Matthieu paraît blessé, quel absolu mouron !
Fichtre, aucune importance : objectivez d'aplomb !
On porte ici l'assaut final de nos épées.
Une hydre arrive, bang ! et prodigue ma paie,
Me barrant le passage ; or un mâchicoulis
M'obscurcit bien à l'oeil des requins et grizzlys.
De mon superpouvoir, bref, je les neutralise.
J'ai béni ce château, j'informe vif et squeeze.
Puis les gens vont crier hourra ! vive ce temps
Du milkshake au café liquoreux, ô titan !
Dix Chocoprinces veux-je, et l'arôme de fraise ;
Pas d'autre gustation pour un sorcier balèze !
« Sinon j'oublie » de Clem Mélois, Grasset 2017, « Oscar » pp. 68-69.
* jan : coup de dés
P.11S. du 06/03/21 :
auto-acrostiche
inverse
d'hémistiches — la lecture de bas en
haut des premiers hémistiches reproduit les sept
derniers vers du même sonnet.
Puisqu'on est chevaliers, preux champions d'une dame,
Défendons le château qu'assiège l'ennemi.
À la douleur sommaire à peine a-t-on gémi !
De gobelins sans âme, évitons toute lame.
Repoussant des milliers de javelots en flamme,
Vaillamment et presto j'invoque un tsunami
Contre une orde chimère aux relents de vomi.
Défendons le château de gobelins sans âme !
Vaillamment et presto défendons le château...
Après notre goûter, vaillamment et presto
Défendons le château contre une orde chimère.
Vaillamment et presto repoussant des milliers
De gobelins sans âme à la douleur sommaire,
Défendons le château puisqu'on est chevaliers.
P.12S. du 07/03/21 : pangrammisation du péritexte de Clémentine Mélois.
P.13S. du 10/03/21 :
Marc Parayre a écrit une
micro-nouvelle citant l'image ci-dessus.
Après une première prolongation par
Annie Hupé, je lui ai ajouté
ce paragraphe.
Le stagiaire aux élucubrations diaboliques
revint à la charge :
Les Mêlois sont les habitants du
Mêle-sur-Sarthe,
dans l'Orne, mais nous
n'y avons trouvé aucune Clémentine.
Cependant, il existe une faussaire
notoire à
Fel, dans le même
département, connue pour transmorfer les
jaquettes de livres de poche. Or, si l'on
réordonne les lettres de la pièce
à conviction, on obtient sans équivoque :
Clémentine Félois tâta
vos alphabets à papetiers suspects.
Doit-on la mettre en examen, chef, ou faut-il surveiller ses
libraires ?
Patatog
[Plus long
métatog
en vers de 17 & 19 syllabes, césurés de
façon à contenir le plus long
métatog en vers de 5 & 7 syllabes. Et pour ne
pas s'arrêter en si bon chemin, ces penta-
& hepta-syllabes sont eux-mêmes
décomposés en sommes de di- & tri-syllabes
faisant apparaître le plus possible de totaux syllabiques
premiers. [Mais le plus long métatog en vers de 2
& 3 syllabes,
2 + 3+2 + 2+2 + 3+3 + 3+3 + 3+3,
n'est cette fois pas contenu.] Il se s'agit pas de césures
pour cette dernière décomposition, mais d'accents,
et surtout de mots n'enjambant pas les sous-totaux premiers. Ces
sommes partielles premières sont repérées
à droite soit par des lignes blanches (propriété
du métatog principal en vers de 17 & 19
syllabes), soit par des espaces autour du
signe « + ».]
Un jour le poète acquit l'esprit d'invention pataphysicien. Osant soudain pataphore avec patalepse, allant jusqu'aux pataplasmes, À la patabole, il sut patamorphoser en art ses fantasmes. Hélas, bientôt cette express patachronie augura le grand danger sien : Sa tête avait désormais plusieurs divisions d'aspect picassien. Lorsqu'il voulut contrôler le bord aiguisé de son stylo patallique, Il se lacéra profond tout le patacarpe et dit « Cela se complique. » Vraiment courageux, le pauvre écrivain versa force pathanol Afin de laver sa plaie et fuir l'infection — voici pourtant le bémol : Il vit dépérir son âme et son pur patabolisme énergique, Sombrant dans le puits des mots sans forme et sans fond d'un monde illogique. Alors l'auteur paniqua car son état patastable était évident ; Bien sûr cela confirmait l'arrêt provoqué par son accident. De plus semblait contagieux et prompt ce cancer au cours de ses primes phases ; Notre homme allait-il transmettre à ses relations maintes patastases ? Mais non, la mort l'effaça... puis lui proposa d'entrer dans ses rituels Retours où l'ad hoc patempsychose offrirait d'autres futurs virtuels. |
17 19 17 19 17 19 19 17 19 17 17 19 17 19 17 19 19 |
= 5 + 7+5 = 7+5 + 7 = 5 + 7+5 = 7+7 + 5 = 7 + 5+5 = 7+5 + 7 = 5 + 7+7 = 5+7 + 5 = 7 + 5+7 = 5+5 + 7 = 5+7+5 = 7+7 + 5 = 7 + 5+5 = 7+5+7 = 5 + 7+5 = 7+5 + 7 = 5 + 7+7 |
= 2 + 3 + 2 + 2+3+2+3 = 2 + 2+3+2+3 + 2 + 2+3 = 2+3 + 2 + 2+3+2+3 = 2+2+3+2+2+3 + 2+3 = 2+2+3 + 2+3+2+3 = 2+2+3+2+3 + 2 + 2+3 = 2+3 + 2+2+3+2+2+3 = 2+3+2+3 + 2 + 2+3 = 2+3 + 2 + 2+3+2+2+3 = 2+3+2+3 + 2+2+3 = 2+3+2+2+3+2+3 = 2 + 2+3+2+2+3 + 2+3 = 2+2+3 + 2+3+2+3 = 2+2+3+2+3+2+2+3 = 2+3 + 2+2+3+2+3 = 2 + 2+3+2+3 + 2 + 2+3 = 2+3 + 2+2+3+2+2+3 |
[Glossaire
Pataphore : analogie tirée par les cheveux
Patalepse : parler d'une cause de cause ou d'un effet d'effet
Pataplasme : multiple altération d'un mot
Patabole : répéter les mêmes mots de nombreuses fois
Patamorphoser : transformer radicalement*
Patachronie : évolution brutale voire acausale de la langue
Patacarpe : doigts
Patallique : relatif à un élément supraconducteur
Pathanol : désinfectant absolu
Patabolisme : âme d'un être vivant
Patastable : en train de s'écrouler
Patastase : conséquence d'un cancer contagieux
Patempsychose : réincarnation dans un être pas encore conçu
* Exemple de métamorphose :
au sortir d'un rêve agité,
s'éveiller transformé en une véritable
vermine.
Exemple de patamorphose :
voir un crotale parlant grec devenir
le milieu de la semaine prochaine.]
P.S. du lendemain : autres
néologismes dans le même état
d'esprit que ci-dessus
Patayage : location d'un domaine rural pour le
cultiver, en s'engageant à fournir la totalité
des récoltes au propriétaire
Métachon : personne supportant
de s'amuser de temps en temps
Métagonie : région
centrale de l'Argentine, où les gens
ont des pieds de taille moyenne
Métapon : nom d'un
chaton qui vient de naître
Métapouf : enfant
en très léger surpoids
Métaquès : liaison
peu orthodoxe mais tolérable
Métate : petit tubercule
Métati métata :
conversation assez rapide
Métatras : interjection employée
lorsqu'on observe les dangereuses oscillations autour
d'un état métastable
Métaugeoire : flaque
d'eau presque évaporée
Décasion : dossier
contenant cent décrets
Femtoler : ne boire qu'une goutte de vin
Femtoucher : caresser très lourdement
Gigalomane : d'un orgueil inimaginable
Hectoféiné : lavasse britannique
Kilotaire : armée d'un million d'hommes
Mégapiter : trancher la tête de cent
mille ennemis
Millision : premier pas dans la direction
d'une résolution
Nanotement : vive démangeaison
Pétamen : sous-question
d'un très long interrogatoire
Pétaspérer : provoquer
un premier soupçon de crispation
Térard : minable
tentative ratée d'explosion
Zettagéré :
emphatiquement hyperbolique
Zettale : un million de corolles de fleurs
Exemple de distique illustrant un néologisme
à phaute d'orthographe :
Vivre dans ce château me donnerait de l'asthme
Car dix assassinats laissent un kiloplasme.
P.P.S. des 10 – 12/02/21 :
parmi les centaines de milliers de néologismes que
l'on peut former à partir des préfixes
& suffixes contenus dans le dictionnaire
Robert (à la manière du
Logotron de Jean-Pierre Petit
ou du Lexicogène de
Nicolas Graner), l'un des plus longs (ex æquo) est
Philosophicothermique :
relatif à la chaleur provoquée par une profonde
réflexion
Exemple de haïku l'employant :
Grâce
à la méthode
philosophicothermique,
j'ai
franchi l'hiver.
*
Le néologisme le plus pangrammogène
serait quant à lui
webkinèse :
tourisme virtuel
malgré ses quatre voyelles peu économiques.
Exemple de pangramme
de 39 lettres en deux octosyllabes blancs :
Faxez que je demi-voyage
par la
webkinèse : tchao !
*
Proposition de titre honoriphyque pour Mark Zuckerberg :
vagofumijuxtaschizopédankylowebarque :
chef
d'enfants plutôt obscurs voire
psychotiques prisonniers d'Internet
Serait-ce le premier pangramme
hétéroconsonantique de 36 lettres en un seul
« mot » ?
*
Adjectif pangrammatique &
hétéroconsonantique de 35 lettres :
gazocamphankylojuxtawebdiversifique :
susceptible
d'asphyxier, anesthésier & paralyser
devant la richesse d'Internet
*
Le dernier mot de ce quatrain est un pangramme
alexandrin hétéroconsonantique de 34 lettres :
L'expansible Internet propose un diagnostic
De la manette souple au son tétraphonique
Produite récemment sous ce nom laconique :
Webgazoquadramphinovoflexojoystick.
P.3S. du 23/04/22 :
surréaliste néologisme allemand construit en collaboration
avec l'oulipote
Carole (solal_caro) et ma fille Anna E.-F.,
constituant un pangramme de 32 lettres :
Jobzweikampfoxydvergleichsquoten :
taux comparatifs d'oxyde de duel au travail
Pangramme alexandrin hétéroconsonantique de 34 lettres :
Voyez John Wick boxer flegmatique, dispo.
Hommage anagrammatique à un très grand homme qui vient de nous quitter :
Jean-Claude Carrière :
L'encre aura déjà crié
Le jeu anar d'écrire ça.
Palindrome-express de couvre-feu
Notre ville est vide
Mais le soleil point
Ta face livide
De fuir nous enjoint
Moralité :
Eh !
te
sortir.
Ce
désert
sinistré
se
décrit
rose-thé.
*
Variante plus longue mais pessimiste et sans alexandrin :
Reste dans ta piolle
Sale laboureur
Si ta vache est folle
Dehors crains l'horreur
Moralité :
Noir
pecnot,
arrête
de
sortir !
Ce
désert
sinistre
se
décrit
rose ?
Déterra-t-on
ce
prion ?
Droits des femmes
[Les premier & dernier couples nom + adjectif
sont anagrammatiques l'un de l'autre :
contorsionnistes
paragouvernementales = passe-montagnes
contre-révolutionnaires.]
P.S. du 22/03/21
J'ai proposé à la
liste oulipo d'employer
dans un texte en prose
l'un de ces trois groupes nom+adjectif
anagrammatiques :
assurances-vie prémonitoires avocasseries ininterrompues permissionnaires évocateurs réservations parcimonieuses |
clandestinités harmonieuses dissimulation enchanteresse leishmaniose désincrustante saintes-nitouches madrilènes |
discussion interplanétaire parasites unidirectionnels porcelainiers estudiantins prédestinations culinaires spiritualités draconiennes |
Il s'agit des plus longs
quadruplets & quintuplet (sans liens étymologiques)
que j'ai trouvés.
Quatre oulipotes ont relevé le défi.
J'ai rassemblé leurs contributions sur
une page séparée.
Voici ma propre réponse :
En recevant leurs ordres de mobilisation, les carabins de la faculté de médecine de Madrid comprirent que l'incompétence militaire n'était pas une légende : ils avaient tous été affectés à un régiment de carabiniers. Assez disciplinés, ils s'étaient d'abord rendus à leur caserne pour une formation accélérée, mais ils n'eurent pas besoin d'une discussion interplanétaire pour prendre cette décision commune : ils déserteraient dès leur première sortie, s'épargnant ainsi de telles crétinisations pendulaires. Les imaginez-vous, ces évocateurs permissionnaires ?
Ils s'installèrent discrètement dans une ferme en ruine, et survécurent quelque temps grâce aux légumes qui continuaient à pousser naturellement. Appliquant le précepte de Florian, ils vivaient heureux dans leurs harmonieuses clandestinités, ô dissimulation enchanteresse !
Mais sentant l'hiver approcher, ils décidèrent de mettre à profit leurs connaissances biologiques. Il leur fallut au préalable fabriquer des récipients pour leurs cultures virales. L'un des appelés, spécialiste en céramique dentaire, enseigna aux autres l'usage du kaolin et du four. Nos porcelainiers estudiantins obtinrent rapidement d'excellents béchers artisanaux. Ils récupérèrent divers protozoaires dans le ruisseau du coin, et les étudièrent avec la passion de leur vocation retrouvée.
Ils constatèrent bientôt qu'une espèce de trypanosomes se déplaçait toujours vers la périphérie, finissant même par s'échapper de tout organisme auquel elle était inoculée. Ces parasites unidirectionnels pouvaient-ils être utilisés à des fins thérapeutiques ? En quelques semaines à peine, l'équipe mit au point un complément alimentaire capable de nettoyer la peau en profondeur.
Ne s'aventurant pas trop loin de leur repaire, ils proposèrent leur leishmaniose désincrustante au couvent voisin, où des saintes-nitouches madrilènes se desséchaient dans leurs spiritualités draconiennes. Recherchant la pureté du corps autant que de l'âme, elles furent plutôt intéressées, mais n'en firent que des réservations parcimonieuses. La prieure croyait en effet aux prédestinations culinaires, et sentait que cette nourriture était une tentation du Malin, afin de les détruire par le plus malheureux des kala-azars. Elle souscrit donc des assurances-vie prémonitoires pour toutes les nonnes, qui leur éviteraient des avocasseries ininterrompues en cas d'infection.
Mais ses craintes ne se réalisèrent pas. Personne ne tomba malade, et leur teint devint plus éblouissant que celui des stars hollywoodiennes. Les conscrits en fuite acceptèrent volontiers d'être rémunérés en nature, et ils emménagèrent peu après avec les religieuses. Ils vécurent heureux, de nouveau, et eurent même beaucoup d'enfants par la suite. On raconte qu'un demi-siècle plus tard, toute la troupe était encore rayonnante de joie quand Lucifer l'accueillit.
[Voir aussi mon
précédent
logo-rallye entre de tels couples nom+adjectif
anagrammatiques,
plus courts mais employant tous les mêmes lettres
et bien plus nombreux que ci-dessus]
Sonnet π en base 6
[En prenant les premières décimales
de π = 3,1415...,
Jacques Bens avait
défini le
sonnet irrationnel avec des
strophes successives de 3, 1, 4, 1 et 5 vers,
en totalisant ainsi 14 comme le sonnet traditionnel.
En voici une variante
où
j'ai choisi d'écrire le même
irrationnel π en base 6
(qui a plusieurs propriétés
intéressantes) : π = 3,05033006...
Les chiffres 0 signifient qu'il y a des strophes
virtuelles, sans aucun vers, autour du quintil,
d'où les doubles sauts de lignes.
Les hexasyllabes font allusion à la base, et
les rimes féminines différentes des
deux premières strophes sont volontaires,
pour distinguer cette forme du sonnet
standard à quatrains croisés.]
Pieusement je vénère
De nos amis Papouas
Le système sénaire.
Voici l'un des exploits
Que les voyageurs content :
De zéro, sur les doigts
De leurs deux mains, ils comptent
À trente-cinq, adroits !
Quoi, la positionnelle
Notation rationnelle
Chez ces rustres a crû ?
La Nouvelle-Guinée
Est bien plus raffinée
Que d'aucuns l'avaient cru.
Sonnet
irrationnel selon le
nombre d'argent
[1 + √2 = 2,41421... en base 10, d'où
mon choix de décasyllabes]
Au fond d'un gouffre où gisait l'argyrose,
Héphaïstos souffrait de sinistrose.
Dans la fournaise, on le voyait forgeant
Des boucliers et de tranchantes armes
Car il savait que c'est en égorgeant
Que l'on devient égorgeron sans larmes.
Le feu luisait en son glaive d'argent.
Je n'en peux plus de la chaudronnerie,
Grondait Vulcain, donc il devient urgent
De déclencher une mutinerie
Puisqu'on ne vit vraiment qu'en s'insurgeant.
Hors de ce trou, je m'évade et je grimpe
Pour affronter Jupiter et l'Olympe !
Le dieu misait sur son glaive d'argent.
Sonnet
irrationnel selon π1/4 = 1,33133...
[de nouveau en base 10, donc en décasyllabes]
Où donc es-tu, quadrature du cercle ?
Assurément c'était son obsession
Bien qu'il ne fût point de la profession —
À réfléchir court-on le moindre risque ?
Il abusait parfois du génépi
Sans ralentir pourtant sa quête puisque
Il demandait toujours, même assoupi :
Où donc es-tu, quadrature du cercle ?
Mais une nuit, quelque rumination
Lui procura cette illumination
Devant le ris de la lune en ménisque :
C'est la puissance un quart du nombre π
Dont le carré par le rayon du disque
Fait le côté que l'on voulait, youpi !
[N.B.: J'avais initialement écrit
« Trouver l'impec quadrature du
cercle ! »
comme monostiche-refrain (avec un point
d'interrogation la seconde fois).
Pierre Lamy m'a proposé
à la place l'élégante question
ci-dessus.]
Sonnet irrationnel selon la racine cubique de 14 = 2,410142...
[encore en base 10, donc en décasyllabes.
Notez la structure palindrome,
les points de suspension centraux codant le chiffre 0.
La définition à
partir de l'entier 14 est plutôt élégante
dans ce contexte d'un sonnet.
Le thème est inspiré par
cette nouvelle de
Borges.]
Je suis cornu, ma demeure est cubique.
Or sans raison, je n'en suis pas phobique.
Aucun guerrier, même les plus experts,
N'a jamais su me trouver — nulle crainte —,
Moi l'Astérion, maître du labyrinthe,
Et je ris bien quand parfois je m'y perds.
Ses couloirs sont au nombre de quatorze.
...
Ses couloirs sont au nombre de quatorze
Et je ris bien quand parfois je m'y perds,
Moi l'Astérion, maître du labyrinthe.
N'a jamais su me trouver — nulle crainte —
Aucun guerrier, même les plus experts.
Or sans raison — je n'en suis pas phobique —,
Je suis cornu, ma demeure est cubique.
[Voir aussi la
mise en page que je propose pour
la nouvelle de Borges (fichier PDF de 185 Ko).
J'en ai construit plusieurs versions, toutes inspirées du célèbre
labyrinthe crétois, mais avec différentes longueurs de chemins.
Les plus courts donnent un texte trop petit pour être lisible, mais
permettent un parcours imprécis qui contraste avec la rigidité
des murs. Les plus longs sont au contraire lisibles mais forcent un
tracé formé de lignes presque droites. J'ai choisi ci-dessus une
version lisible au chemin volontairement un peu tordu. Mais comme
les personnes consultées ont toutes eu des avis différents,
voici quatre autres réalisations à choisir selon vos goûts :
chemin court & tordu,
chemin moyen & tordu,
chemin long & propre,
chemin encore plus long
& propre mais sans tracer le labyrinthe.]
Sonnet
irrationnel selon e
en base 7 = 2,50124...7,
[donc en heptasyllabes et monovocalique en E ;
le
chiffre 0 est ici représenté par
un double saut de ligne]
Je repère cette lettre,
Elle est l'essence de l'Être.
Pensé-je régler ce set ?
Je mets les éléments mêmes
En des ensembles de sept
Et le frère de Rê, Seth,
Se délecte de ces schèmes.
Perds-je le sens de ce vers ?
Je me sens près de démence
Et d'extrême véhémence.
Le temps preste se rend vers
L'éther d'échelle éternelle
En l'émergente venelle —
Est-ce le terme pervers ?
P.S. sans rapport :
Rémi Schulz a transmis à
la liste oulipo
cette excellente anagramme
de Rosie Perera
A thousand monkeys randomly striking a typewriter =
Tiny drunk apes hit on keys to write anagrams. My Lord!
Voici la traduction que j'en propose :
Un millier de singes tapant au hasard sur une machine à écrire =
De puants ahuris enchaîneraient leurs anagrammes. Ridicule !
Sonnet irrationnel selon ζ(14) = 1,00006124...
[en base 10, donc en décasyllabes. Les quatre
zéros sont représentés par des
sauts de lignes, qui séparent beaucoup le premier
vers du reste. Le dernier
quatrain fait allusion à la plus petite valeur
où cette fonction ζ s'annule
sur la droite de partie réelle = ½
(cf. la célèbre
conjecture de Riemann),
qui se trouve faire aussi intervenir le nombre
14 : ζ(½ + 14,1... i) = 0.]
Il est vivant, clame le peuple grec.
S'agirait-il d'un député de gauche
Prônant la paix, qu'un véhicule fauche,
Ou bien du Christ en son chemin de croix ?
Il souffre, il chute et je crains qu'il succombe
Quatorze fois, mais cependant je crois
Que notre espoir est plus fort que la tombe.
Il est vivant, clame le peuple grec.
Or sa parole apportant la lumière
N'est pas reçue en l'ombre coutumière.
Réalité que l'on voit à moitié
Quand le Phénix aux vêpres s'incinère,
Cette entité devient imaginaire
Et disparaît à jamais sans pitié.
Sonnet irrationnel généralisé, hélas ! (SIGH!)
Parlons d'α pour la structure fine.
C'est un rapport sans nulle dimension
Qui dans tout spectre un écart détermine
Et Sommerfeld en conclut l'invention.
Un sur α vaut à basse énergie
Cent trente-sept virgule zéro trois.
Cette limite est la plus élargie,
Correspondant à des effets étroits.
Divers chercheurs, allant du plus vulgaire
À des savants — et certains fort adroits,
À le prédire ont échoué naguère.
On ne sait pas s'il est irrationnel
Mais la question ne mérite de guerre :
Chaque mesure a son bruit personnel.
Sonnet
irrationnel selon la racine cubique
du nombre d'argent = 1,41215...12
en base 12
[donc cette fois en alexandrins. Il
est amusant de noter que le même
nombre s'écrit 1,3415... en base 10,
c.-à-d. échange juste les deux
premiers chiffres de π, donc fournit aussi
un patron de néo-sonnet.]
Mon amoureux le mage a-t-il perdu la tête ?
À chaque heure du jour, il est plus obligeant :
« Puisque c'est ma raison brûlante que tu cueilles,
Permets-moi de t'offrir cet arbre dont les feuilles,
Les branches et le tronc brillent comme l'argent. »
Mon amoureux le mage a-t-il perdu la tête ?
Je lui réponds : « Laissons en paix ce végétal,
Et qu'aucun sentiment ne te rende brutal. »
Mon amoureux le mage a bien perdu la tête.
Il arrache la plante en disant « Cette fois,
Je vais tailler en cube un morceau de racine »
Puis le pose en ma main qui cède sous son poids,
Et le son métallique entendu me fascine —
À la fin j'ai compris qu'il n'était pas de bois.
Sonnet
irrationnel selon la
limite de Laplace = 0,22212221...4
en base 4
[donc en quadrisyllabes. Sa grande régularité
et l'absence de chiffres 0 & 3
sont des coïncidences, que les « décimales »
suivantes ne respectent pas.]
Si l'on pallie
L'anomalie
Le mouvement
Jamais ne ment
Chaque planète
Demeure honnête
C'est fonctionnel
Mais ne dépasse
Nous dit Laplace
Sinon cela
Foire au delà
Quand ça s'intrique
C'est excentrique
Irrationnel
Deux post-scriptum du 31/03/21 :
Sonnet irrationnel selon la racine carrée de
quatorze
= 3,3323...5 en base 5
Pour que la surface
En mètres carrés
Quatorze au mieux fasse,
D'abord préparez
Un côté de presque
Quatre, mais barrez
Un quart, ou la fresque
Sinon sans merci
Aurait l'air grotesque.
Un choix plus préci
Est de prendre ici
Chaque décimale
En base cinq, si
On l'aime optimale.
*
Sonnet irrationnel selon la
constante de Gelfond-Schneider
2√2 = 2,1222212...3 en base 3
Si je sombre
En ce nombre
Transcendant
À l'arôme
Palindrome
Trop étroit
C'est mon droit
Base trois
Je te crois
Noble idiome
De l'axiome
Transcendant
La pénombre
Sans encombre
Palindrome-express
d'actualité
[à alternance entre rimes consonantiques
& vocaliques, et reprenant
une nouvelle fois
l'élégant « navire
dérivant » de
Stéphane Susana
(voir aussi p. 271 de
Formules nº 5
— fichier PDF de 4 Mo)]
Pour l'anniversaire
De la pandémie,
Vois-tu, Dieu lacère
Notre économie
Moralité
Zeus
à
l'an
a
célébré
ça,
ami :
ce
dérivant
navire
décima,
acerbe,
le
canal
à
Suez.
Sonnet rationnel
[Quatorzain d'après le texte
Oscar de
Clémentine Mélois, et selon le
développement en base 8 du rationnel
186/455 — qui s'écrit dans cette
base comme le rapport de deux palindromes
2728/7078 = 0,3212321...8
(ce qui reste vrai quelle que soit la base b ≥ 4,
en remplaçant 7 par le
plus grand chiffre possible, b–1).
Le rythme des octosyllabes, à la
Clapping Music de
Steve Reich,
avait déjà été expérimenté
fin 2017.]
Capitaine Oscar je serais —
L'ingénu Simon, lui, sous-fifre.
Combattons avec nos fleurets !
Attention, j'entends la vigie
Annoncer l'armée ouest surgie.
L'ennemi s'attaque au château...
Courageux, avant qu'on l'achève,
Brusquement Simon se relève.
Abrités derrière un créneau,
Transformons selon la magie
L'imposant dragon en moineau
Moyennant l'écrit qu'on déchiffre.
Glorifiés, alors on s'empiffre :
J'applaudis devant mon gâteau !
Lecture rythmique (850 Ko)
Sonnet
irrationnel selon la
constante de
récurrence quadratique de Somos = 1,661...
[en base 10, donc en décasyllabes. La
structure de rimes palindrome est
inspirée par la symétrie de ces décimales,
et le thème par les racines de
racines itérées, ainsi que par la signification
du palindrome « somos »
en espagnol.]
Somos
Fils d'émigrés, voilà ce que nous sommes.
Nous arrivons en pays inconnu
Où rarement l'on se sent bienvenu.
Désorientés, nous cherchons nos racines
Et l'origine aussi des filiations.
Culture ancienne, alors tu nous fascines
Pour nous plonger dans tes itérations.
Si l'on comprend que ces populations
Fuyaient jadis des terres assassines,
On veut pourtant retrouver leurs nations :
S'agissait-il de branches abyssines
Ou d'Arméniens, d'un groupe détenu,
Juifs allemands ou peuple tutsi nu ?
Tous immigrés, voilà ce que nous sommes.
Sonnet
irrationnel selon e
en base 4 = 2,23133...4
[donnant en fait un sonnet standard à quatrains coupés.
N.B.: La contrainte monophonique en « eu » a déjà été illustrée
au moins trois fois, dans une
râlerie de deuil
en 2000, dans un
« Jeu » de Jacques Roubaud pour les
Dix mots de 2003, et dans
les « Voeux » d'Olivier Salon en 2006.]
Deux soeurs semeuses
De fleurs de feux
Veulent d'heureuses
Meutes de gueux.
Jeunes meneuses,
Ce jeu de preux,
D'oeuvres preneuses,
Seul, je le peux ?
Bluffeuse, l'heure
Creuse me leurre
De neuves moeurs.
Que le bleu fleuve
De pleurs ne pleuve !
Peureux, je meurs.
Centon
d'hémistiches
[c.-à-d. alexandrins greffés,
reproduisant autant que possible les mots
aux césures & rimes du
Desdichado.
Cela prend donc le contre-pied
de mon centon
d'alexandrins de l'année dernière, où aucun mot
significatif de l'original n'était employé.
Cinq auteurs sont cités
plusieurs fois ci-dessous, mais jamais pour les mêmes poèmes.]
El Injertado
Le cercle ténébreux en la plaine isolé
[Charles Baudelaire / Charles-Augustin Sainte-Beuve]
Et la riche Aquitaine, — et ta force abolie,
[André Chénier / Émile Verhaeren]
Font à la douce morte un beau corps potelé
[Anatole Le Braz / Théodore de Banville]
Comme un nuage noir, avec mélancolie.
[Alphonse de Lamartine / Renée Vivien]
Je l'emporte au tombeau paisible et consolé,
[Alphonse de Lamartine / Charles-Marie Leconte de Lisle]
Mais sois prudent, Philippe, aux rives d'Italie,
[Alfred de Musset / José-Maria de Heredia]
Parce que j'aime tant ce haillon désolé
[Antoine de Nervèze / Victor Hugo]
Et la fleur que le pampre aux ruines s'allie.
[Léon Dierx / Émile Verhaeren]
Dès le jour que Phoebus, Schiller, Goethe et Byron
[Mathurin Régnier / Alfred de Musset]
S'agiteront encor pour saluer leur reine,
[Alphonse de Lamartine / Charles-Marie Leconte de Lisle]
Change en temple la grotte, éternelle sirène !
[Victor Hugo / Louis-Xavier de Ricard]
L'homme est toujours vainqueur pour passer l'Achéron,
[Marie-Joseph Chénier / Charles Timoléon de Sigogne]
Admirant tour à tour toi-même, ton Orphée,
[Victor Hugo / Jean de La Ceppède]
Et dans la forêt sainte une indulgente fée.
[Victor de Laprade / Marceline Desbordes-Valmore]
Diamant sans Rival
[Alfred de Vigny]
Sonnet
irrationnel selon √5 en base 15 = 2,381...15
[histoire d'illustrer aussi un mètre plus long que l'alexandrin.
Deux des assez nombreuses syllabes en « or » tombent
volontairement sur les sections dorées syllabiques.]
Cette architecture exige fort peu d'ampleur neuronale
Et devrait même être accessible aux gens sans fougue axonale :
Faites un rectangle avec deux carrés d'un pied de côté
Puis découpez-le rectilignement en dïagonale.
Mesurez le bord de votre papier là massicoté.
Faut-il un cador mathématicien qui trop en rajoute
Pour s'apercevoir que ses chiffres sont de Fibonacci
En base de quinze ? — et ce beau rapport est même enrichi
Car il intervient dans le nombre d'or qui tant nous envoûte.
Pour cette raison Jean-Sébastien Bach l'aimerait sans doute,
Mais également parce que son nom y semble infléchi :
Consonnes d'abord, voyelle à la fin. L'ordre rafraîchi
Saura nous sortir des sentiers battus avant qu'on s'encroûte.
Comme vous voyez, cela n'est pas bien tarabiscoté.
Holorimage
[d'après la
Chanson d'automne de Verlaine]
Dévie au long
Des violons
Mon automne ;
L'assaut moqueur
Lasse homme au coeur
Monotone.
Mais remorquant
Mes remords quand
Bat tops l'heure,
Le luth est sien,
Le lutécien
Bateau pleure.
Ô vin mauvais,
Aux vains mots vais :
Elle apporte
Vers, l'ode là
Vers l'au-delà
Et la porte.
P.S. du surlendemain : adaptation du Desdichado au rythme de la Chanson d'automne
En vérité
Déshérité,
Je suis prince
Au destin noir
Sans mon manoir
De province.
Du gouffre amer,
Rends-moi la mer
D'Italie,
La treille aux fleurs
Séchant mes pleurs,
Ô Thalie !
Suis-je Apollon
Au violon
Comme Orphée
Modulant gris
Soupirs et cris
De la fée ?
El Descuartizado
(L'Écartelé)
Immolés
Les
Vieux châteaux d'Aquitaine,
Et volés
Legs
De ma souche lointaine
En quarantaine
Certaine :
Suis-je un veuf aux pleurs désolés ?
L'ordalie
Plie
L'espérance en mon coeur
Où s'allie
Lie
De vin sombre à la fleur.
Vaincs le malheur,
Dis-leur :
Suis-je le prince d'Italie ?
Mon girond
Front
Rougit devant la reine ;
L'aviron
Prompt,
Navigue la sirène.
Que je comprenne
Ce thrène :
Suis-je Lusignan ou Biron ?
Coryphée,
Fraie-
Moi la route aux Enfers !
L'étouffée
Fée
Soupire aux vocifers
Mes maux soufferts
Aux fers :
Suis-je l'épigone d'Orphée ?
Holorimage II
[À la suite de l'holorimage ci-dessus,
Robert Rapilly et
Philippe Saint Raymond ont
composé des
sizains verlainiens mentionnant
d'autres saisons puis
d'autres mois de
l'année. J'ai alors tenté d'holorimer cinq mois
qui n'avaient pas encore été illustrés.]
Ô sinoc, turne
Aussi nocturne
Fait vriller
Lad où bath rêve
L'adouba : trêve,
février !
Lyre aimait, diable,
L'irrémédiable
Cadavre : il
Naît seul au style —
N'est-ce l'hostile
Cas d'avril ?
Je freinai tiques,
Jeux frénétiques
Consumai.
L'aqueux veuf lutte
Là, que veut flûte :
Qu'on sût mai ?
L'accord ne m'use.
La cornemuse
À mammouth,
Elle assèche ode,
Et là s'échaude
Hammam : août.
Lent séraphin
L'enserra fin,
L'accepte ambre
Amoroso :
Ah morose au
Lac, septembre !
Là vit l'âne et l'ara joue la villanelle à rajouts
Innover est ta mission
Donc en tes vers ne tolère
Jamais de répétition
Rejette la tradition
Comme l'art protocolaire
Innover est ta mission
Demeure en opposition
À l'écriture scolaire
Jamais de répétition
Tu n'as pas la permission
D'un retour épistolaire
Innover est ta mission
Toute réexposition
Provoquerait ma colère
Jamais de répétition
Créer par définition
Implique ce corollaire
Innover est ta mission
Jamais de répétition
[Villanelle antiréférentielle à rimes riches]
*
Si mon coeur est rigoleur
En mon for cyclothymique
Je sens planer le malheur
Je lis des vers de valeur
Qui me rendent euphorique
Si mon coeur est rigoleur
Mais quand j'apprends la douleur
De notre monde tragique
Je sens planer le malheur
Je plonge en l'ensorceleur
Univers de la musique
Si mon coeur est rigoleur
Et cependant ma pâleur
Illustre que je panique
Je sens planer le malheur
Ô causalisme troubleur
Superposition quantique
Si mon coeur est rigoleur
Je sens planer le malheur
[Villanelle à refrains incompatibles]
Septain inexplicatif de lui-même
Soigneux rimeurs, toujours nourrissons la contrainte !
Ces sept linéaments recèlent notre teinte.
Toutefois ce ne sont règlements libellés,
Leurs turbulents reflets coulés sur nougatine.
Ne lâchement seront trahis, car révélés
Rotatifs, ni ce lai, tournoyante sextine
Sans rets tors, ni les clés.
[Voir aussi ma sesvigintine de 2010]
Sextine de longueurs
[Robert Rapilly a
proposé &
illustré une autre généralisation des quenines
(en fait déjà employée par Ian Monk en 2004, avons-nous retrouvé plus tard),
où la permutation s'applique aux nombres
de lettres des mots successifs.
Ci-dessous je me suis inspiré des
Conquérants de
Heredia pour composer
une sextine avec des mots de 4 à 9 lettres, dans l'ordre
459768 / 846579 /
987456 / 695847 / 764985 / 578694,
cette fois sans tornada.]
Le sextant
Gris comme voletants faucons, marins, pitaines,
Fatigués pour porter leurs misères hautaines,
Partaient, risquant soudain rêve assez irréel,
Visant conquérir biens fabuleux chez sirènes :
Cipango devant mers planquait brillant recel.
Alors mousses miraient autour différent ciel.
[Voir aussi mes précédentes variations sur le même célèbre sonnet]
Quinine
gréco-latine
[Rémi Schulz a composé un carré
bi-latin
orthogonal selon les initiales des
mots et leurs longueurs. Il a choisi des
longueurs fibonacciennes (2, 3, 5, 8,
13), ces mêmes nombres correspondant aux
valeurs gématriques des initiales
(B, C, E, H, M). Reprenant ses choix, j'ai
organisé le carré bi-latin de telle
sorte que les initiales se suivent dans l'ordre d'une
quenine d'ordre 5,
et les
longueurs dans l'ordre inverse :
B2 C5 M8 E3 H13
H5 B3 E13 C8 M2
M3 H8 C2 B13 E5
E8 M13 B5 H2 C3
C13 E2 H3 M5 B8
Le quintil ci-dessous combine ainsi les
deux
précédentes contraintes.
La boulbène est une terre
utilisée pour la céramique.]
Bi-carré médusant est hallucinogène :
Haïku bel enclencherait clinamen mû,
Mot habilité-ci brillanterait ébène.
Escargot, mouvementeras Babel, hé ! chu,
Caricatureras en hic mixte boulbène !
Gématries en puissance
[Philippe Saint Raymond a
proposé et
illustré une nouvelle contrainte gématrique :
composer deux lignes qui ne soient pas anagrammatiques,
mais qui comptent le même nombre de lettres, ont la même somme
gématrique (avec A = 1, B = 2, ..., Z = 26), la même somme des
carrés des rangs alphabétiques (A = 1, B = 4, ...,
Z = 262), idem pour les puissances 3 (A = 1, B = 8,
..., Z = 263), etc. Comme les deux lignes n'emploient
pas les mêmes lettres, ces sommes finissent par différer à partir
d'une certaine puissance. Le
premier exemple de Philippe Saint Raymond
respectait de telles égalités jusqu'aux puissances 5 incluses.
Nous nous sommes par la suite intéressés à diverses valeurs sur
la liste oulipo, depuis le volontaire
minimalisme des petites
puissances (avec aussi peu de mots ou lettres que possible) jusqu'à de
grandes valeurs forçant l'utilisation de beaucoup de lettres
(dont souvent de pénibles K & W) et engendrant des allitérations.
Je donne ci-dessous quelques uns de mes résultats, en les
classant des plus petites puissances aux plus grandes. D'autres
sont disponibles dans
ces
archives, ainsi que la description de ma
méthode de recherche de telles égalités multiples.]
Jusqu'aux puissances 2
[vous pouvez vérifier les nombres de lettres,
les gématries et les sommes
des carrés
des rangs alphabétiques, ces égalités n'étant plus satisfaites
à partir des puissances 3]
Exercice de style minimaliste
bus = zig
con = ire
Vaccination
piqûre = sortie
Enfant vs parents
naître / élever
Hiver vs été
étudier / parasol
Ne pas jouer avec le feu
respecter = allumette
Valéry & Brassens
cimetière = différent
Dernier véhicule tout crotté
doucher = chariot = arrière
[l'égalité entre les deux derniers mots est
même valable jusqu'aux puissances 3]
*
Jusqu'aux puissances 3
[vous pouvez vérifier les nombres de lettres,
les gématries, et les sommes
des carrés
& cubes
des rangs alphabétiques, ces égalités n'étant plus satisfaites
à partir des puissances 4]
Antipapiste
Vatican = absurde
[une seule lettre commune aux deux membres de l'égalité]
Oracle de Nechung
bouddhiste = devinerait
Racisme
Indes = pègre
[une seule lettre commune aux deux membres de l'égalité]
Islamophobie
hijabs = danger
[une seule lettre commune aux deux membres de l'égalité]
Carl Orff
totalitaire = réorchestra
Céline
désarticule = exclamation
Évaluation scientifique
analyse = désaveu
Cloueur de becs
conjurai = orfraies
Comme Ésope
rimerais = apologue
[deux lettres communes aux deux membres de l'égalité]
Évocation du cocher d'Achille
poétisera = Automédon
Drogue de l'écriture
plume = snifs
[aucune lettre commune aux deux membres de l'égalité]
Oulipote
recréerais = acrostiche
Écholalie graphique
réécrire = ricochet
Initiales imperturbablement itérées
maîtrisâtes = tautogramme
Radoteurs
rechargèrent = répétabilité
Compositeur impressionniste
dessina = arpèges
Frottement
faisons = ampoule
[deux lettres communes aux deux membres de l'égalité]
Restrictions sanitaires
supermarché = insatisfait
[deux lettres communes aux deux membres de l'égalité]
Découverte d'un plat belge
suçoterez = waterzooï
[notez la présence d'un difficile W]
Clochard au ski
mendierait = bobsleighs
[deux lettres communes aux deux membres de l'égalité]
Fertilisation de terrains engoncés
plâtrage = basfonds
[une seule lettre commune aux deux membres de l'égalité]
Enseignement moderne critiqué par des conservateurs
analycité = éducative = exagérait
[égalité triple, toujours satisfaite jusqu'à la
somme des cubes des rangs alphabétiques]
Après
le récital de poésie chinoise, les organisateurs nous offrirent
curieusement un bol de sauce de soja japonaise. Nous nous
efforçâmes de l'avaler, mais elle fut la cause évidente de notre
sudation malodorante lors de la fête antillaise qui suivit :
Vu ode wu
Shôyu bu
Zouk pua
[trois lignes
aussi courtes que possible]
*
Jusqu'aux puissances 4
[Vous pouvez vérifier les nombres de lettres,
les gématries, et les sommes
des carrés,
cubes et
puissances 4 des rangs alphabétiques,
ces égalités n'étant plus satisfaites
à partir des puissances 5.
Les quatre premières illustrent le même schéma
AGIRT = BDMOU, en ajoutant de plus en plus
de lettres identiques aux deux membres de l'équation.
La cinquième emploie l'autre égalité
entre quintuplets de lettres qui fonctionne jusqu'aux
puissances 4 : AEIQR = BCKOS. En la
décalant de trois lettres dans l'alphabet, on obtient le schéma
DHLTU = EFNRV de la dernière.]
Caresse d'imbécile suisse
bedoume = gâterie
Excitation vs mauvaise humeur
agiteras / boudâmes
Délicatesse
columbidé = gracilité
Assassin maladroit
étranglerait = balourdement
Divine invention des étoiles
talquerai = blackouts
L'eau bénite est un meilleur antipyrique que l'extrême onction
enfiévrais = déshuilait
*
Jusqu'aux puissances 5
L'épouse
du milliardaire refuse de monter sur leur bateau, à moins qu'on
ne le décore de tissus africains. Elle ne répète que quatre
mots :
« Si yacht
mode wax ! »
[Aussi court que possible.
Vous pouvez vérifier que ces deux lignes
non anagrammatiques
ont le même nombre de lettres,
la même somme gématrique,
la même somme des carrés
des rangs alphabétiques des lettres,
de leurs cubes
et de leurs puissances 4
& 5,
mais pas au delà.]
Vers
minuit, la populace contestataire s'assemble sur la falaise pour
tenter une danse lente, mais la texture irrégulière du grès la
fait constamment trébucher. De toutes façons, une telle activité
n'est-elle pas condamnée par la charia ?
Flysch vexe mob punk,
tard ; fiqh, jugez slow !
[Pangramme de
34 lettres.
Vous pouvez vérifier que ces deux lignes
non anagrammatiques
ont le même nombre de lettres,
la même somme gématrique,
la même somme des carrés
des rangs alphabétiques des lettres,
de leurs cubes
et de leurs puissances 4
& 5,
mais pas au delà.]
*
Jusqu'aux puissances 7
Un judoka, guerrier dégingandé,
enflamme ces fans festifs, live.
[Vous pouvez vérifier que ces deux lignes
non anagrammatiques
ont le même nombre de lettres,
la même somme gématrique,
la même somme des carrés
des rangs alphabétiques des lettres,
de leurs cubes,
leurs puissances 4,
5,
6
et 7,
mais pas au delà.]
*
Jusqu'aux puissances 8
Je m'exclame, flots max, qu'ex-assoiffé je suis :
Va prévoir, voie iodée, oui dia ! dope au whisky.
[Vous pouvez vérifier que ces deux lignes
non anagrammatiques
ont le même nombre de lettres,
la même somme gématrique,
la même somme des carrés
des rangs alphabétiques des lettres,
de leurs cubes,
leurs puissances 4,
5,
6,
7
et 8,
mais pas au delà.]
*
Jusqu'aux puissances 10
— Prévoyant pourvoyeur aviaire,
voyageur à rivière arpentée, y giboyes-tu du kakawi d'eau,
du rikiki kikiwi aérien, ou du dodo dodu au sirop ?
— Jacassez, fâcheux ex-jeunes trop jaloux, purs
jojos anxieux jamais amicaux ! Je m'offusque !
Je fixe mes exquis coqs jusqu'en chaque flaque.
[Pangramme de 222 lettres.
Vous pouvez vérifier que ces deux lignes
non anagrammatiques
ont le même nombre de lettres,
la même somme gématrique,
la même somme des carrés
des rangs alphabétiques des lettres,
de leurs cubes,
leurs puissances 4,
5,
6,
7,
8,
9
et 10,
mais pas au delà.]
Muzain bimagique
[Rémi Schulz a eu l'idée de
représenter les cases d'un
carré bimagique par les valeurs
gématriques
des mots successifs d'un poème. « Bimagique » signifie
que non seulement les sommes des lignes,
des colonnes et des deux diagonales sont égales,
mais également lorsqu'on prend la puissance 2
de chacune des cases. J'ai imité sa construction en partant d'un
autre carré bimagique ayant
encore davantage de propriétés : en plus des lignes,
des colonnes et des diagonales, les sous-carrés
3×3 (formant le grand 9×9 à la sudoku) ont
toujours la même somme. Et cette propriété est aussi
satisfaite pour les puissances 2. Comme ça ne change
pas ces propriétés bimagiques, j'ai ajouté 33
à chaque nombre, de telle sorte que les sommes des lignes
(et colonnes, diagonales, sous-carrés 3×3)
vaillent 666 — cette contrainte étant en effet assez diabolique !
Voici donc le carré bimagique utilisé :
44 | 78 | 100 | 39 | 61 | 95 | 58 | 83 | 108 |
40 | 65 | 90 | 53 | 87 | 109 | 48 | 70 | 104 |
57 | 79 | 113 | 49 | 74 | 99 | 35 | 69 | 91 |
105 | 46 | 71 | 88 | 41 | 66 | 110 | 54 | 85 |
92 | 36 | 67 | 114 | 55 | 80 | 97 | 50 | 75 |
106 | 59 | 84 | 101 | 45 | 76 | 96 | 37 | 62 |
73 | 98 | 51 | 68 | 93 | 34 | 81 | 112 | 56 |
63 | 94 | 38 | 82 | 107 | 60 | 77 | 102 | 43 |
86 | 111 | 52 | 72 | 103 | 47 | 64 | 89 | 42 |
Vous pouvez vérifier les valeurs des mots et la somme des
lignes via le gématron.
Le schéma de rimes AbAb CdCCd est celui d'un
muzain, forme fixe baroque en
hommage aux neuf Muses et mentionnant généralement
le nom d'un poète.]
Oit witz sourdre art, poète inquiet sur nuits soufrées !
Hier chants semblent pieds joints ; livrons mot pour vortex
Quand peurs testaient ton point — lettres par nous nombrées,
Quoique aux freins sport aura droit, rentrant fuir cortex.
Fronts où sons puisaient lois, luths restant loin, corniche,
Putschs bleus... : muzain sortit. Décor, tords courts mes rets !
Feints leurres blancs sont tours, cher vieux brouillard fétiche.
Soit ! suivre hui saints travaux. Sept Muses prônent riche
OEuvre astreinte, faux jougs : quartz fut vers Schulz doré.
Quinine quadrilatine
[Il existe quatre carrés latins 5×5
mutuellement orthogonaux
(déjà illustrés en 2018
& 2019).
En voici une présentation telle que le premier chiffre
suive l'ordre de la
quenine d'ordre 5, le
deuxième suive l'ordre de deux itérations de cette quinine, le
troisième de trois itérations (c.-à-d. de deux itérations de la
quinine inverse), et le quatrième chiffre l'ordre de la quinine
inverse :
1111 2222 3333 4444 5555
5342 1534 4215 2153 3421
3254 5413 2541 1325 4132
4523 3145 1452 5231 2314
2435 4351 5124 3512 1243
Décidons maintenant que le premier chiffre code la lettre initiale de mots successifs :
(1) S ; (2) R ; (3) T ; (4) N ; (5) L ;
que le deuxième chiffre code leur deuxième lettre :
(1) A ; (2) E ; (3) I ; (4) O ; (5) U ;
le troisième chiffre code leur nombre de lettres :
(1) 6 ; (2) 7 ; (3) 8 ; (4) 9 ; (5) 10 ;
et finalement le quatrième chiffre code leur
somme gématrique modulo 5 :
(1) 4 ; (2) 1 ; (3) 0 ; (4) 2 ; (5) 3.
La strophe ci-dessous respecte toutes ces contraintes,
généralisant ainsi nos explorations des
semaines précédentes.
Par construction, chaque caractéristique apparaît une et une seule
fois dans chaque vers et dans chaque colonne. De plus, chaque
paire de caractéristiques apparaît une et une seule fois dans
l'ensemble de la strophe. Cela signifie qu'étant données deux
caractéristiques, par exemple un mot de 7 lettres commençant
par S, ou un mot de gématrie multiple de 5 ayant un U comme
deuxième lettre, il existe un seul mot qui leur correspond.
Deux mots différents ont aussi toujours une seule caractéristique
commune parmi les six {vers, colonne, lettre initiale, deuxième
lettre, nombre de lettres, gématrie modulo 5}.]
Sacral refrain tintions ; nourrices lumineuses
Lignaient suspects néants, rarissimes toupins,
Tempérante lotion, ruchaient simples nageuses,
Numéros tapageurs sombraient ; leurrant ricins
Rouverts niaisement, lâchons tuiles sérieuses.
Partition grise
[Alexandre
Carret a proposé & illustré une nouvelle combinaison de
contraintes, qu'il a
baptisée acrosémantiche. J'ai essayé ci-dessous
une orchestration dans cet état d'esprit.]
[Piccolo] [Hautbois] [Irish flute] [Luth ou lyre] [Harpe] [Alto] [Rebec] [Mandoline] [Orgue] [Nacaire] [Inanga] [Qanûn] [Ukulélé] [Erhu] |
Picole obstinément l'ivrogne. Aube oisive : hier il a mangé Ail riche, flou thon mélangé. — Lutte, ou l'ire te met en rogne ! Arpente le bourg sans vergogne, Halte au vignoble vendangé, Rebecte du gras vidangé, Mande aux linottes ton bourgogne ! Or guère sage, le gaillard N'a qu'air en tête bien paillard, Y n'en gardant nulle élégance. Qu'âne ou nigaud fut ce pochard Où coulait l'extra-dry Ricard Et rougeoyait l'extravagance. |
Acrolosémantiche
[extension de la contrainte de
l'acrosémantiche à toute
la longueur des vers]
Un prêtre parcourait tous les pays pour offrir de quoi boire & manger. La seule condition était d'écouter ses sermons, toujours donnés dans la langue locale. Malgré sa notoriété, il fut un jour insulté et chassé à coups de poutres d'échafaudage. Il rempaqueta donc le rouge qu'il avait prévu pour la communion, en abandonnant toutefois quelques restes dans la cabane des miséreux. Ils furent déçus de ne pas y trouver son assaisonnement magique, qui protégeait des bactéries comme des vampires. L'un des gueux se mit à prier pour qu'il leur en soit accordé au moins un petit pourcentage. Il imbiba sa couverture de brou de noix, afin de pouvoir suivre ce religieux à la trace si par hasard il repassait discrètement. Il expliqua aux autres qu'il valait mieux retrouver ce mufle râpé, puisqu'il semblait être en contact avec Dieu, et même si les catins redoutaient son jugement. Il finit carrément par croire que les saisons s'embelliraient s'il clamait sa foi. Hélas, le blé ne poussa pas cette année-là. Il fut remplacé par des arbustes aux feuilles parfumées mais peu nourrissantes et difficiles à conserver. Ô triste histoire méridionale ! La disette s'empira, et cette bande d'ingrats fut rapidement emportée par la Camarde.
Persan, portugais, rifain, Latin, luxembourgeois, édo, Urdu, bassa, breton, caddo, Russe, tromowa, teda, touvain. Italien, sérère, angevin, Ligure, abkhaze, espéranto, Indonésien, sésotho, Napolitain, môn, transylvain. Gujarati, sénoufo, car, Ukrainien, sie, bichelamar, Islandais, quechua, bari. Swahili, amal, abouré, Monténégrin, hui, toupouri, Espagnol, letton, moré. |
Père sans port, tu guéris faim, Là tint luxe embourgeoisé d'eau. Hourd ou bât sabre ton cadeau, Rustre au mot ouaté d'atout vain ! Hit à lien serré range vin. Ligue eut rab, case espérant aulx : Hein, donnez-y, hein, ces sots taux, Nappe au lit teint montrant s'il vint. Goujat ratissé nous faut car Eut (craigne ainsi biche) l'âme, art Hisse l'an dès qu'est choix barri. Soit ! il y a mal labouré : Mon thé n'est grain, hui tout pourri. Est-ce Pagnol, est-on mort, hé ? |
Variation
palindrome universelle :
programmation en PHP d'une page Web dynamique
permettant d'appliquer
sur n'importe quel texte le procédé d'inversion proposé par
François Dubois
en 1996–1997, et récemment
illustré par
Alain Zalmanski
P.S. des 12–13 juin 2021 : essais de lignes s'obtenant l'une de l'autre par la transformation du programme ci-dessus. La difficulté, par rapport aux déjà durs palindromes standard, est de conserver les longueurs des mots successifs et de placer symétriquement les possibles lettres accentuées.
Je chante mal en ta présence parce que tu n'es pas juif.
Rentrer au port semble difficile, mais l'acrobate hindou nous
montrera comment atteindre le quai sans toucher la passerelle.
Tu as nui…goy : erra ma note.
Et on ama…rre : yogi un saut.
Tout saint face à l'aigreur d'un groupe est un cadavre
Et la messe mondaine embouteille ce havre
Trop notre grogne alliable tua bons.
Snob autel bailla engorger ton port.
[Voir aussi les réponses de Noël Bernard et Jean Fontaine]